Le 24/08/2019
Bonjour à tous.Non !!! La forêt de Retz ne deviendra pas un champ d’arbres..
Samedi a eu lieu la rencontre programmée avec un représentant notable de l’ONF, Monsieur Wimmers. Madame Malarange, Maire de Dampleux a eu la gentillesse d’ouvrir la Mairie pour l’occasion.
Mr Wimmers, directeur régional était là avec Mr Maxime Pavis, forestier en charge de notre territoire.
La rencontre a pris un ton courtois.
Nous avons essayé de poser des arguments afin de légitimer notre demande et il a bien fallu nous rendre à l’évidence, tous nos arguments ont été d’emblée, balayés par Monsieur Wimmers.
Des forestiers en désaccord avec leur direction quant à la gestion forestière !!! Ou, qui, quoi, quand, combien, lesquels.... Trop peu nombreux pour que leurs revendications aient du sens...(Pourtant 1 200 forestiers de toute la France qui manifestent dans la même forêt, au même moment, sur 6 000, cela devrait interpeller), Tout ce que nous avons évoqué a été minimisé en deux phrases et c’est appauvri que nous nous sommes rendus sur les parcelles qui requéraient notre attention. Sur place, toutes nos inquiétudes ont été aussi facilement balayées que lors de notre entretien en Mairie.
Tout va bien ! Il est normal de tout raser ... !! Pardon, régénérer.. La forêt de demain est là sous les branches dans les champs de ruines que nous observons. Si la haute futaie que nous pleurons existe, c’est grâce aux forestiers qui il y a cent cinquante ans ont pratiqué de la même façon que les forestiers d’aujourd’hui.
Imparable... l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes où les bûcherons sont Turcs. Pas de bûcherons en France de disponible, ni en CEE visiblement.
Et pourtant nous, nous sommes inquiétés de la source de la fontaine Saint-Martin autrefois si prolixe en eau et aujourd’hui, après la régénération des parcelles qui la jouxte, si pauvre.
Nous, nous sommes inquiétés des ratios grands arbres coupés, arbustes qui poussent en termes d’eau, de stockage du carbone et d’apport en oxygène nouveau.
Ernst Zürcher (auteur du livre Les arbres entre visible et invisible) ingénieur forestier et docteur en sciences naturelles, professeur et chercheur, chargé de cours à l’école polytechnique de Lausanne nous livre que: - chaque tonne anhydre de bois élaborée par l’arbre soustrait 1,851 tonnes de CO2 tant qu’il ne pourrit pas ou n’est pas brûlé. Chaque même tonne de bois forme 1,392 tonne d’oxygène nouvellement formé et que cette même tonne de bois s’accompagne de la formation de 541 kilos d’eau nouvellement formée hors cycle évaporation, condensation, précipitations, etc. Ah ces Suisses qu’est ce qu’ils vont chercher là !!! De quoi se mêlent-ils ???
Quand on songe au poids d’un seul de ces gros arbres la question est : Les arbrisseaux en taillis ont-ils la même capacité d’absorption et de rendu en eau et en oxygène ?
La réponse de Monsieur Wimmers est oui sans aucune hésitation. La fontaine coule moins qu’avant ? Rien à voir... et puis il faut penser au renouvellement à la régénération des parcelles et à la forêt de demain. Imparable.
Les engins qui débardent tassent les sols et creusent des sillons plus profonds que les bras et abîment le sol. C’est prévu...
Et puis comment, des gens aussi peu sachants, instruits comme lui, ingénieur forestier, peuvent-ils douter de son savoir et de son assurance... évident.
Quand nous avons évoqué le patron de l’ONF Christian Dubreuil et l’article paru sur Forestopic où il dit clairement .
Monsieur Wimmers nous soutenait, l’article sous les yeux, que pas du tout...
Monsieur Wimmers nous a assuré que pas une grume de la forêt de Villers ne partait en copeaux pour être brûlée à Roissy. Que du bois d’œuvre. Pourquoi mettre en doute sa parole ? Et puis le bois brûlé ou vendu pour par la filière ONF bois énergie ne dégage que ce que la forêt naissante peut absorber sans aucun dommage puisque le bilan carbone établi entre ce qui pousse pour stocker et ce qui brûle est en parfait équilibre.
À la question posée quant à l’absence des pages 147 à 150 du plan de gestion de la forêt de Retz Monsieur Wimmers m’a expliqué que ce document public visible sur le net contenait des pages qui ne regardaient pas le public, la partie financière du plan de gestion. Que des forêts pouvaient être excédentaires financièrement et qu’elles participaient à l’équilibre financier d’autres forêts moins bien loties. Que les volumes prélevés étaient inscrits et consultables, mais oups... Les forêts excédentaires ne doivent-elles pas être là pour compenser celles qui sont en déficit ? (principe de mutualismes ) Oups disais-je c’est la page 147 et elle n’y est pas. Je l’ai demandée et Mr Wimmers m’a répondu qu’il m’avait déjà expliqué et que cela ne me regardait pas. Les ratios financiers ne me regardent pas, mais les volumes coupés, si.
Bilan de cette matinée très instructive qui s’est terminée, après la distribution des brochures et cartes éducatives de l’ONF, et à notre demande, par une visite de parcelle marquée. Là, nous observons un tronc coupé et j’explique à mon fils ou se trouvent le bois de coeur, l’aubier sensé alimenter la couronne de l’arbre en eau par pression négative puis le rôle du cambium et sa fonction créatrice de bois puis le liber qui envoi vers le sol et les racines par pression l’eau contenant des sucres dilués, la sève descendante. Les composés sucrés stockés pendant l’hiver sous forme d’amidon stable, amidon retransformé en glucides chaque printemps pour rendre possible la formation des nouvelles feuilles pour une repousse maximale, mais... je ne dois pas lire les bons livres.
Car non, je me trompais.. le cœur de l’arbre était mort et tout passait par les côtes de l’arbre qui ne stockait rien dans ses racines pour passer l’hiver ????
Bon, ben je vais arrêter de lire des livres apparemment idiots qui me rendent ridicule devant mon fils de onze ans et qui a lancé une pétition pour sauver les arbres et garder à la forêt son rôle bienfaisant.
Il faut qu’il pense à la forêt de demain... régénération... pas coupes rases ni à blanc .... Combien de fois faudra-t-il que je le lui redise.. Que je lui explique !
Mais plus sérieusement, la surexploitation, c'est le combat de l'instant.
La forêt de demain tel que voulue par l'ONF, ce sont des arbres de 50 ans au maximum et de diamètre 30 à 50 cm max, voilà la volonté des industriels et de l'ONF.
Confère les propos de Christian Dubreuil cité plus haut.
Ces arbres n'ont pour la plupart par 100 ans. Actuellement, un arbre de plus de 80 cm de diamètre est immédiatement martelé. Il a dépassé son âgé "de rentabilité" trop lourd, trop large, trop long. Les industriels n'en veulent pas. Ils sont difficiles à vendre.
Et c'est la catastrophe qui se déroule en ce moment. Dans une indifférence lamentable.
Article de la Voix du Nord de ce 17 décembre
Cliquez pour voir les photos
Suis-je convaincu par cette belle démonstration faite par un éminent communicant qui fait la démonstration de la puissance de conviction de l’ONF ?
Jusqu’à preuve du contraire : Non ! . J’avoue ne pas être encore en mesure d’opposer quelque argument que ce soit, je n’en ai pas les compétences et je regrette d’avoir eu cet entretien sans la présence d’un véritable détracteur. Mais je suis sûr d’une chose, je ne veux pas que la forêt de Retz devienne un champ d’arbres.
La Truffe . Papa d’Aristide 11 ans qui crois encore que les adultes sont responsables et ne manquent pas tous de bon sens.
Honnis soit celui qui comme l’arbre se courbe, non pas pour ne pas rompre, mais pour se grandir et se trouver bien en cours.
Un grand merci à tous ceux qui soutiennent notre pétition!
Aristide est ravi et surpris de voir qu’autant de gens se sentent tout aussi concernés que lui par le sort à venir réservé aux forêts Domaniales et à la forêt de Retz en particulier. Nous allons rencontrer l’ONF samedi prochain et tenter de défendre notre point de vue. Traiter la forêt en massifs irréguliers serait une grande avancée.
L’ONF écrit sur son site que les grands arbres sont nécessaires et d’immenses pompes à carbone. De l’autre côté, la direction prétend que l’industrie ne veut plus des grands arbres et qu’il faut les couper. La régénération naturelle est une solution, mais pour que la forêt pousse il faut de l’eau et les vieux arbres protègent de leur ombre les jeunes plants. Que se passerait-il si dans les années à venir, à cause de la sécheresse, plus rien ne pousse ? Beaucoup de dégâts pour rien...
Notre forêt est un vrai débat d’avenir. Les agents de l’ONF sont, je le crois, des gens amoureux et respectueux de la forêt. Ils ont peut-être pour se faire entendre d’une poussée citoyenne…
Cliquez pour vous rendre sur le blog de l’association Retz Nature et Forêt
D'autres informations :
http://www.onf.fr/gestion_durable/++oid++5ae6/@@display_advise.html
https://www.forestopic.com/fr/foret/strategie/429-moderniser-onf-christian-dubreuil
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.
