Imprescriptibilité des crimes de sang : ouvrons le débat !

Tragique tarte à la crème de l’histoire judiciaire française, l’affaire du petit Grégory rassemble à elle seule, tout comme l’affaire des fiancés assassinés de Fontainebleau, une sorte de catalogue de ce qu’il ne faut pas faire dans une enquête criminelle !

Depuis le 16 octobre 1984, le jour de sa mort, le cauchemar continue pour ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin. Dernier rebondissement dans ce dossier qui agonise sur la place publique depuis quatre décennies.

Hier, jeudi 21 mars, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon demande de nouvelles comparaisons ADN ainsi qu'une étude de faisabilité d'expertises vocales des enregistrements du corbeau.

36 ans après la mort du garçonnet retrouvé sans vie dans les eaux glaciales de la Vologne, la chambre de l'instruction demande, notamment, des comparaisons des ADN retrouvés sur les cordelettes qui étaient sur le corps de l'enfant, sur l'anorak de Grégory, mais aussi sur certains courriers du corbeau dont celui du 16 octobre 1984, le jour de la mort. de Grégory. Ces comparaisons seront effectuées avec les ADN de plusieurs personnes de la famille.

Une décision qui satisfait les parents de Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin. Selon Marie-Christine Chastant-Morand, leur avocat, ses clients ne cherchent qu'à faire la lumière sur cette affaire. Selon elle, ils veulent que « la justice se donne tous les moyens possibles pour parvenir à faire cette vérité, pour essayer d'y arriver ».

« Leur moteur, c'est dest passé, c'est de faire la lumière sur les derniers moments de la vie de leur enfant  savoir ce qu'il s'est passé et comment ça s'e». Cette décision d’ouvrir de nouvelles expertises s’appuie sur le souhait du magistrat instructeur de « faire parler la science ». De nouvelles expertises ADN ont été diligentées voici quelques mois : à la lecture des résultats, les magistrats se sont rendus compte que certains points pouvaient encore être éclaircis et creusés. Des demandes techniques ont donc été faites : elles portent sur Les profils ADN d'un certain nombre de protagonistes de l'affaire.

Concernant, parallèlement les expertises vocales, les parents ont envisagé de procéder à des investigations en matière  d'audiométrie vocale à partir des enregistrements du corbeau, actuellement sous scellés. À cet égard, l'expertise de faisabilité va être diligentée pour déterminer ce qui peut être fait…  

Ce énième rebondissement dans ce dossier n’est rendu possible, d’une part, que grâce aux progrès réalisés par la police technique et scientifique, d’autre part, par le fait que le dossier n’a jamais été frappé par la prescription judiciaire.

Après les affaires du grêlé et de l’inconnue de l’A 10, le dossier Grégory s’inscrit comme un nouvel exemple de l’intérêt qu’il y a à revoir les conditions de mise en œuvre de la prescription judiciaire comme nous le proposons dans la pétition qui rassemble déjà près de 19 000 signatures de soutien.

Christian Porte