Chers signataires,
Hier soir, l’École du chat a été invitée avec la LPA de Roubaix, le Parti animaliste (qui nous ont apporté leur soutien) et un responsable d’animalerie très sensible à la cause animale sur le plateau du direct de Wéo « 24H Hauts-de-France » : https://www.weo.fr/video/condition-et-bien-etre-animal-le-debat/
La très réactive et bienveillante journaliste Margot Hoornaert nous a invités à nous exprimer sur les nouvelles lois de lutte contre les maltraitances animales. Nous avons également pu évoquer sur l’affaire qui nous préoccupe, et tenions à partager avec vous ce moment.
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L’après-midi même, un agent d’une autre DDPP travaillant dans un service identique (Protection de l’Environnement et du bien-être animal) m’avait contactée, en me demandant la plus grande confidentialité sur son identité.
La personne cherchait à comprendre, ayant eu accès à nos photos - je ne sais par quel intermédiaire- pourquoi les animaux étaient toujours là-bas, à la ferme de l’horreur. Il s’est exclamé : « C’est inadmissible ! Dans notre département, jamais ça ne pourrait avoir lieu, les bêtes auraient été saisies depuis longtemps ! »
Mon interlocuteur a ajouté : « Savez-vous qu’un technicien lui-même peut effectuer un retrait ? Pas besoin de chefs etc. » Il a cité l’article 99-1 du code de procédure pénale qui s’applique autant aux animaux de rente qu’aux chats, chiens…
Quand je lui ai fait part de mon étonnement devant le changement de comportement du service en question à notre égard (bien avant la pétition), il m’a dit : « Ne cherchez pas. Il y a dû y avoir des pressions hiérarchiques ».
Lui-même doit se battre régulièrement contre sa hiérarchie. Il a même demandé à son chef un jour s’il aimait les animaux, tellement celui-ci banalisait les maltraitances…
Il m’a aussi confié : « les retraits, ça les emmerde ».
En effet, si l’affaire n’est pas « audiencée » dans les trois mois, il faut rendre les animaux. Il faut donc effectuer un suivi, relancer… C’est beaucoup de travail.
Par ailleurs, il m’a expliqué que les chefs vétérinaires avaient rarement pratiqué en libéral. Et pour faire évoluer leur carrière, ils doivent partir de service en service et muter régulièrement, ce qui les décourage de faire bouger les choses. Alors ils se résignent et banalisent.
« En fait, a-t-il conclu, ça dépend sur qui vous tombez. »
Mais ce n’est pas tout : les lobbies agricoles sont extrêmement puissants.
D’après lui, si « ça patauge ainsi dans la semoule » dans cette histoire, c’est parce qu’il y a aussi des pressions politiques.
Il est vrai que des riverains m’ont expliqué des histoires de sous-locations de terres agricoles auprès d’un grand cultivateur de poireaux de la région qui appartiendrait à un syndicat.
Des proches des éleveurs m’ont également parlé de grosses sommes d’argent "tombées" très récemment chez un notaire et à la MSA, alors qu’il y aurait eu des impayés depuis des années.
Dans tous les cas, que se passe-t-il ?
Les « lobbies » seraient-ils plus puissants que le droit ?
Je me refuse à le croire…
Les institutions se doivent de rester propres, objectives, efficaces, quelles que soient les pressions politiques ! C’est là leur force, et là réside la grandeur de notre République (ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de sensibilité aux animaux); sinon, où irions-nous ?
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Je constate que ça bouge. On nous contacte pour des articles de presse, même à l’international...
Avec cette crainte, cependant : quelle image cette affaire donne-t-elle de notre beau pays ?
À l’heure où sont débattus des textes de loi contre les maltraitances animales, nous sommes atterrés d’illustrer à ce point l’envers du décor…
Ô combien j’espère que tout le monde puisse se reprendre et faire les choses avec ordre, logique et bon sens !
Et aussi, pourquoi pas, avec bienveillance.
Nous y croyons encore.
Merci, merci à vous d'être là et de suivre cette affaire de près.