La semaine dernière, dans cet article, on vous parlait du paresseux, ce maître zen de la forêt tropicale qui a choisi de vivre lentement mais surtout intelligemment. Cette semaine, on change de décor, direction l'Australie, pour rencontrer un autre champion, et pas des moindres de l'originalité animale : l'ornithorynque. 


Fermez les yeux, imaginez un animal, avec un bec de canard, une queue de castor, des pattes palmées, qui pond des œufs tout en allaitant ses petits, et qui, pour couronner le tout, est venimeux.

Non, vous n'êtes pas en train de rêver, c'est une vraie espèce, bien vivante et elle est encore plus fascinante qu'elle n'en a l'air.


Un animal multitâche ! 


Vous comprendrez vite qu'il est difficile de faire entrer l'ornithorynque dans une seule case. C'est un mammifère, mais qui pond des œufs. Il allaite, mais n'a pas de mamelles (le lait sort par la peau). Il a un bec, mais ce n'est pas un oiseau. Bref, c'est un peu l'exception qui confirme toutes les règles.

Ce drôle de mélange n'est pas un bug de l'évolution : c'est une performance. L'ornithorynque appartient à un petit groupe très ancien appelé les monotrèmes, qui n'a pas vraiment changé depuis 100 millions d'années. 


L'un de ses « super-pouvoirs » les plus étonnants se cache dans son bec qui est équipé de capteurs électrosensibles : il peut donc détecter les signaux électriques émis par les muscles de ses proies. Oui, il “sent” les mouvements sans voir ni entendre.

D'ailleurs, quand il plonge pour chasser, il ferme les yeux, les narines et les oreilles. Il devient littéralement aveugle, mais reste redoutablement efficace. Ses proies ? Des petits crustacés, des  insectes, des larves, des vers, qu'il repère au fond des rivières grâce à son sixième sens.


Autre curiosité : le mâle ornithorynque est venimeux. Il possède une griffe sur la patte arrière capable d'injecter un venin douloureux, surtout utilisé lors de la saison des amours pour régler les conflits entre mâles.  Le venin ne tue pas l'humain, mais il peut provoquer une douleur aiguë et persistante, résistante aux antidouleurs classiques. Petit, mais piquant !


Dernier détail improbable : l'ornithorynque est biofluorescent. Sous lumière UV, son pelage peut briller dans des tons bleus et verts. Pourquoi ? Personne ne le sait vraiment… 


Malgré toutes ces particularités fascinantes, l'ornithorynque est aujourd'hui classé comme quasi menacé. Il n'est pas (encore) en voie d'extinction, mais son habitat, les rivières et berges propres d'Australie est de plus en plus fragilisé par la pollution, l'urbanisation et le changement climatique.


Comme souvent, ce n'est pas parce qu'un animal a l'air bizarre ou “rigolo” qu'il n'a pas un rôle important à jouer dans son écosystème. Le préserver, c'est aussi protéger tout un environnement fragile autour de lui.


Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez regarder ce petit documentaire de National Geographic :