Le paresseux ce petit mammifère arboricole d'Amérique centrale et du Sud est souvent résumé à sa lenteur légendaire, mais cet animal fascinant a bien plus à offrir. Derrière son allure tranquille se cachent des adaptations parfois surprenantes, qui lui permettent de survivre dans son milieu. Aujourd'hui, on vous emmène à la découverte de cet expert de la sieste et vous pourriez bien apprendre des choses que vous ne saviez pas encore sur lui.

Son alimentation, composée surtout de feuilles et de bourgeons, explique sa réputation : pauvres en nutriments, ces repas exigent une digestion particulièrement longue, parfois jusqu'à trente jours pour une seule feuille. Il dort donc en moyenne 14 heures par jour. D'ailleurs il ne boit pas, il s'hydrate via l'humidité contenue dans son alimentation. 

Conséquence directe, le paresseux vit au ralenti pour économiser son énergie et ne descend de son arbre qu'une fois par semaine, le temps de faire ses besoins. Une excursion risquée, car au sol ses griffes l'handicapent et en font une proie facile pour les jaguars ou les aigles harpies. De plus ce n'est pas vraiment un pro de la course puisque ses pointes de vitesse atteignent les 0,1km/h (2 mètres en une minute). 

Mais qu'on ne s'y trompe pas : s'il est lent sur terre, il se révèle un excellent nageur, capable d'aller trois fois plus vite dans l'eau et de retenir sa respiration pendant une quinzaine de minutes.

Même sa vie amoureuse est singulière : l'accouplement dure deux jours, mais ne se produit qu'une seule fois par an. Après une gestation de six mois, la femelle donne naissance à un unique petit, qui grandira dans le rythme tranquille de ses parents. En moyenne, le paresseux vit une douzaine d'années, un cycle de vie long pour un animal si vulnérable. 

Le paresseux possède aussi des particularités anatomiques uniques. Avec une vertèbre cervicale supplémentaire, il peut tourner la tête jusqu'à 270 degrés et observer son environnement presque à 360°. De quoi surveiller les alentours sans effort et sans avoir à bouger un muscle de trop. Sa fourrure, quant à elle, est un écosystème miniature : elle abrite algues, papillons, coléoptères et acariens. Les algues lui offrent en prime un camouflage naturel, donnant parfois à son pelage des reflets verdâtres.  Ce n'est pas de la négligence, c'est de l'écologie !

En vérité, le paresseux est tout sauf paresseux : il est prudent, économe et extraordinairement bien adapté à une vie qui semble défier notre conception du temps. 

Les paresseux font partie de la famille des xénarthres (et non à celle des primates) comme le koala, le panda et l'écureuil). Ce sont des animaux très anciens, ayant évolué il y a environ 60 millions d'années selon des scientifiques. Leurs ancêtres, comme le Mégathérium, étaient bien plus imposants, atteignant jusqu'à 6 mètres de long pesant plusieurs tonnes.

 

Aujourd'hui, seules cinq espèces subsistent, toutes menacées par la déforestation et les activités humaines. Doux et vulnérable, il attire la curiosité des touristes qui rêvent de le caresser ou de poser avec lui. Mais ce visage qui semble sourire en permanence ne doit pas tromper : être manipulé est pour lui une source de stress intense qui peut le rendre malade.

Respecter le paresseux, c'est lui permettre de continuer à vivre paisiblement dans son habitat, sans autre mission que celle qui lui va si bien : prendre son temps.