En tant que victime, avez-vous été bien traité par les magistrats ?

La place de la victime a beaucoup évolué au fil du temps. Elle a été longtemps ignorée par les tribunaux, n'ayant pas directement accès au dossier de la procédure. A l'heure actuelle, dans beaucoup d'affaires, notamment au pénal, à la Chambre de l'instruction, les Parties Civiles ne sont pas interrogées lors de l'audience, la parole ne leur est pas donnée, alors qu'elle est donnée aux prévenus, en début d'audience et à la fin. Or, pour une victime, pouvoir s'exprimer est essentiel, la parole libère, elle a besoin de reconnaissance. Arriver devant un tribunal dont les magistrats vous ignorent, n'écoutent que votre avocat, c'est frustrant, voire dévastateur, quand ils ne vous intiment pas au silence si vous tentez de vous exprimer.
Le principe est que la victime ne doit pas perturber le magistrat dans sa décision. Or, une victime ne l'est pas par choix, et elle a souvent subi de graves préjudices que ce soit au niveau matériel, physique ou psychique. 
Dans les procédures civiles aussi, le fait que les magistrats ne posent pas de questions directement à la victime, ne semblent pas s'intéresser à leur préjudice, à leur vécu, leur ressenti, leurs souffrances, à tous les problèmes découlant de l'affaire, donne aux plaignants l'impression d'une incompréhension de leur situation, et a comme résultante une décision même si favorable qui n'apparaît pas en adéquation avec le préjudice réel. 
Pensez-vous que la place de la victime doive être réétudiée au cours des différentes procédures dans le sens d'une meilleure écoute et prise en compte ?