3,2 : la note qui efface tout — plaidoyer pour une évaluation juste
3,2. C’est la note que le Service des Concours Agro Véto (SCAV) m’a attribuée cette année. Une chute brutale, incompréhensible et surtout injustifiée. L’an dernier, mon dossier avait reçu un 11, une note qui, compte tenu de mon parcours atypique, n’était pas particulièrement élevée au regard de ma motivation sans faille. Et puis, cette année, ce 3,2. Un chiffre froid, sans explication, qui semble annihiler tout ce que j’ai accompli.
Il y a cinq ans, j’ai décidé de reprendre mes études. J’ai entamé une réorientation après un parcours initial dans des études de cuisine, un domaine que j'avais choisi par passion. Mais au fond de moi, c’étaient les animaux, leur bien-être et la science qui m’animaient profondément. Reprendre des études dans ce domaine n’a pas été simple, surtout après une première expérience académique qui m’avait laissée avec des incertitudes. Mais j’étais déterminée, prête à relever le défi et à m’investir pleinement.
Au-delà des cours, je n’ai pas hésité à multiplier les projets associatifs, à participer à des stages et à enrichir mes connaissances, tant intellectuelles que pratiques. J’ai voulu me rendre utile, apprendre sur le terrain et faire mes preuves. Et tout cela m’a permis de progresser, non seulement sur le plan académique, mais aussi humainement. Le métier de vétérinaire n’est pas un choix fait à la légère, mais une véritable vocation.
Et pourtant, voilà la surprise : de 11, je tombe à 3,2. Une chute qui n’a aucun sens. J’ai demandé une justification, espérant au moins une explication sur les critères ayant présidé à cette évaluation. Mais la réponse n’a jamais été apportée. Enfin, si : on m’a dit qu’il n’y avait pas de justifications à me donner. Ce chiffre figé semble ignorer non seulement les efforts que j’ai fournis, mais aussi la réalité de mon parcours. Il incarne un dysfonctionnement que je dénonce aujourd’hui : celui d’un système opaque, qui se satisfait d’un jugement sans explication et qui laisse les individus dans l’incertitude la plus totale.
Le SCAV doit prendre pleinement en compte la motivation et l’engagement des parcours atypiques. Ces parcours, souvent marqués par des choix courageux, des réorientations et des efforts constants, ne peuvent pas être réduits à un simple chiffre, figé et sans explication. Un système d’évaluation doit valoriser la diversité des trajectoires (comme cela avait été annoncé lors de la réforme de la voie C), reconnaître l’effort investi et comprendre que ce qui fait la richesse d’un parcours ne se mesure pas uniquement à travers des critères académiques classiques. Refuser d’expliquer une note, c’est faire abstraction de ces réalités et pénaliser ceux qui, loin des sentiers battus, se battent pour avancer.
Ma note de dossier ne reflète ni qui je suis ni ce que j’ai accompli. Elle ne peut pas définir ma valeur. Et tant que ce système d’évaluation restera figé et opaque, des centaines d’autres parcours risquent de se retrouver eux aussi réduits à une simple note, sans reconnaissance de ce qui fait leur richesse, alors même que nous savons qu’il y a un manque criant de vétérinaires en France. Et après cela, on se plaint que les futurs vétérinaires, choisis uniquement sur leurs résultats académiques, abandonnent le métier car c’est trop difficile !
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