Etudiants, professeurs, personnels administratifs et techniques,
Dans le cadre du projet de transformation de la cafétéria, les produits Starbucks font leur arrivée à l’ESSEC. Ce choix, nous semble en profond désaccord, d’une part, avec la volonté de rendre le campus écoresponsable (projet Campus 2020), et d’autre part, avec les valeurs et la mission de l’ESSEC. Il est en effet mentionné sur son site Internet que « L’ESSEC Business School incite ses étudiants et les participants à ses programmes à anticiper et à relever les défis économiques, managériaux, sociaux, environnementaux et éthiques dans un monde toujours plus incertain ». Or Starbucks fait l’objet de nombreuses critiques sur plusieurs de ces aspects :
- Optimisation fiscale cynique et déclarée illégale par la Commission Européenne : un montage de royalties payées à une holding située aux Pays-Bas permet aux Starbucks européens d’être déficitaires et ainsi échapper à l’impôts sur les bénéfices. Les bénéfices sont eux concentrés aux Pays-Bas, où Starbucks a négocié des accords fiscaux avec l’administration, ainsi qu’en Suisse, où elle profite d’une fiscalité extrêmement avantageuse.
- Faible conscience écologique : les gobelets de la firme ne sont toujours pas recyclables, malgré son engagement, en 2015, à changer sa méthode de fabrication. Chaque année, la firme produit 4 milliards de gobelets non recyclables.
- Conditions de travail difficiles : les baristas en poste chez Starbucks sont chronométrés dans leur tâches, pressurisés par le management pour augmenter toujours plus les cadences, et pâtissent d’horaires instables, provoquant stress et fatigue physique.
Ces pratiques n’étant pas en phase avec la mission que s’est donnée l’ESSEC envers ses étudiants, nous nous opposons à la présence de Starbucks au sein de notre école.
En lieu et place de Starbucks à la cafétéria, nous souhaitons le développement d’un projet tenant réellement compte des « défis économiques, managériaux, environnementaux, sociaux et éthiques ».
Nous attendons d’une cafétéria (éco)responsable :
- Qu’elle soutienne une économie durable et respectueuse de l’environnement, en garantissant un juste partage de la valeur économique par une rémunération appropriée des différentes parties prenantes de la chaîne de valeur, en soutenant une agriculture respectueuse de l’environnement, et en minimisant la production de déchets (utilisation de gobelets réutilisables/recyclables, diminution des emballages, …)
- Qu’elle favorise l’insertion et la mixité sociale, ainsi qu’un cadre propice à l’émancipation de ses salariés.
- Qu’elle soit issue de l’économie locale et favorise le développement du territoire.
- Qu’elle ne pratique pas l’optimisation fiscale.
En outre, il est possible de s’appuyer à cette fin sur l’un des nombreux labels permettant de garantir l’écoresponsabilité d’une entreprise, à l’exemple du label Ecocert (label associant agriculture biologique, responsabilité sociétale des entreprises et commerce équitable).