En cette période de forte inflation (parfaitement logique après la forte création monétaire associée à la crise du COVID), les pétitions revendiquant une indexation des retraites sur le coût de la vie fleurissent.
Il y a là une monumentale incompréhension de l’histoire des pensions de retraite en France et du projet inique de dérégulation (le vrai nom de « la réforme ») entrepris par nos dirigeants depuis la fin des années 80, qu’il faut absolument corriger pour revenir sur le champ de bataille des retraites.
Revendiquer une indexation sur l’inflation contredit la philosophie du régime général de la sécurité sociale tel qu’il a été conçu en 1946 et sert le projet de nos dirigeants (qui ne défendent plus le peuple c’est une évidence). En effet, dès la création de la sécu, les retraites ont été indexées sur les salaires et non sur le coût de la vie. Le régime général de la sécurité sociale promeut les retraités au grade de travailleurs producteurs de valeur et non d'êtres de besoins devenus inutiles mais qu’il faut aider par solidarité.
Jusqu’à la fin des années 80 les retraites n’ont cessé d’augmenter car indexées sur les salaires (qui augmentent plus vite que le coût de la vie à l’époque et aujourd’hui encore). En 1987 Philippe SEGUIN a initié la dérégulation des retraites en imposant une loi qui a indexer les retraites sur les prix (coût de la vie) pour le secteur privé. Début de la baisse des pensions de retraites. Les gouvernements suivants ont poursuivi la dérégulation : 1990 CSG de ROCARD pour remplacer de la cotisation qui socialise de la valeur avant imposition par de l’impôt qui valide l’appropriation de la valeur avant d’en redonner une partie par « solidarité » (arnaque intellectuelle, hausse des impôts pour les gens honnêtes et hausse des profits pour les profiteurs) ; 1994, Simone VEIL étend le calcul des pensions aux 25 meilleures années au-lieu des 10 meilleures (nouvelle baisse, surtout pour les femmes, merci Simone) elle instaure aussi le Fond de Solidarité Vieillesse qui substitue du droit à salaire quand on est retraité (reconnaissance d’une production de valeur) à un droit à la solidarité de ceux qui sont dans l'emploi ou s’approprient l’argent produit par ceux qui travaillent (propriété lucrative des profiteurs) ; 2003 RAFFARIN impose l’indexation sur les prix étendue au secteur public (baisse des retraites pour le public aussi) ; 2015 premier gel partiel des pensions (encore de la baisse...). Puis le gel des pensions n'a cessé d'être étendu jusqu’à devenir une règle naturelle. J’en oublie probablement… Pendant ce temps-là, la quantité d'argent que nous produisons par notre travail n'a jamais cessé d'augmenter (voir évolution du PIB), et les profits des profiteurs également !
Pour revenir sur le chemin de la conquête de nos droits à retraite, nous devons revendiquer une REINDEXATION DES RETRAITES SUR LES SALAIRES qui sera bien plus profitable qu’une indexation sur l’inflation, réamorcer le financement du régime général de la sécu par des cotisations qui s’opposent aux profits des profiteurs, au-lieu de le financer par de l’impôt qui pèse sur ceux qui travaillent à produire la valeur (les profiteurs sont également imposés mais ils sont passés maîtres dans l'art d'échapper à l'impôt), augmenter les gains de cotisations pour réduire le coût des profits, et nous battre pour que la pension de retraite redevienne la poursuite d’un salaire libéré de l’emploi et non la reconnaissance de besoins par solidarité de ceux qui produisent envers "ceux qui ne produisent pas".
J’ai rédigé ce commentaire en m’appuyant sur le travail de l’économiste et sociologue Bernard FRIOT que j’invite vivement à découvrir. Ses nombreuses conférences sont disponibles sur le net.
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