Coup de théâtre lors de la séance du Conseil de ville de Sainte-Adèle hier soir. D’entrée de jeu, madame la mairesse a indiqué qu’elle avait une déclaration à nous faire au sujet du Plan Particulier d’Urbanisme (PPU) du secteur Chantecler.
Afin d’éviter toute ambiguïté et toute perte d’information dans une interprétation, je vous offre une transcription complète de cette déclaration provenant de l’enregistrement audio de la séance disponible sur le site web de la Ville :
«Voici la déclaration que j’ai à vous faire concernant les décisions qui ont été prises par le Conseil.
Lors de la présentation du concept d’organisation spatiale et consultation participative auprès des citoyens qui s’est déroulé à la Place des citoyens le 17 juin dernier, nous avons reçu de nombreux commentaires nous invitant à reconsidérer certains aspects du projet. Plusieurs points soulevés sont intéressants et méritent réflexion puisqu’ils permettraient de bonifier le projet et d’en améliorer la conception ainsi que l’acceptabilité sociale.
Comme il nous tient à coeur, aux conseillers et à moi-même, que ce projet soit accueilli favorablement et qu’il réponde le plus adéquatement possible aux besoins de la municipalité et aux attentes des citoyens, nous décidons aujourd’hui de prendre un moment de réflexion supplémentaire avant de procéder aux prochaines étapes dans le cadre de cette démarche.
Ainsi, les étapes suivantes seront reportées à des dates ultérieures : l’assemblée publique sur le PPU et l’ajustement du cadre réglementaire, l’adoption du cadre, le dépôt du PPU au Conseil des maires de la MRC des Pays-d’en-Haut.
Comme mentionné à plusieurs reprises depuis le début de ce processus qui a d’ailleurs été jalonné de nombreuses consultations et dans lequel nous avons été accompagné par une firme de consultants, il nous importe dans la planification du développement du territoire de trouver un juste équilibre entre la préservation de l’environnement, incluant la protection du lac Rond, l’accès au réseau de plein-air, le développement résidentiel et la mise en valeur des paysages identitaires et historiques, qui constituent les quatre orientations ayant émané des consultations.
Ainsi, l’adoption du PPU Chantecler n’aura pas lieu dans les prochaines semaines.
Nous prendrons le temps nécessaire pour bien réaliser les prochaines étapes. Ceci implique évidemment que nous ne concorderons pas avec le schéma d’aménagement de la MRC à la date limite prescrite par le Ministère des affaires municipales. Cela aura certaines conséquences sur le potentiel de développement d’ici cette concordance, mais nous en sommes conscients et préférons accueillir les commentaires des citoyens s’étant exprimés et trouvant l’équilibre nécessaire dans la planification de cette importante portion de notre territoire.
Donc, ce qui signifie que, évidemment, on trouvait que c’était très précipité les étapes puis que ça méritait plus de discussion et un petit peu plus de suivi et d’attention à porter à ce dossier-là. Ce qui fait que finalement, en définitive, c’est le prochain Conseil qui va devoir se prononcer sur le PPU. Si on regarde les dates qui s’en viennent, il va y avoir des travaux qui vont être faits d’ici là, sauf que si on regarde les dates, c’est évident qu’il n’y a rien qui se ferait avant probablement le mois de novembre.»
Même si madame la mairesse n’en fait pas mention, il serait difficile de croire que la pétition réclamant un référendum sur le PPU du secteur Chantecler, signée par plus de 1100 personnes, et qui allait être déposée plus tard dans la séance, n’ait pas eu une influence déterminante sur ce revirement de situation. En fait, une si importante mobilisation des citoyens contre ce projet laissait bien peu d’alternatives aux membres du Conseil, à mon avis.
Ainsi, bien que les citoyens ne pourront pas se prononcer directement sur le PPU du secteur Chantecler par voie d’un référendum, ce qui aurait été préférable d’un point de vue démocratique, ils pourront se prononcer indirectement à travers leur choix parmi les candidats à la prochaine élection municipale, le 2 novembre prochain. Bien sûr, le vote lors d’une élection porte sur l’ensemble des dossiers défendus par les candidats et leur crédibilité, mais leur position spécifique sur le PPU du secteur Chantecler devrait jouer un rôle significatif dans le choix des électeurs. En ce qui me concerne, il s’agira d’un critère absolument nécessaire pour obtenir mon vote.
Lors de la période de questions, j’ai tout de même déposé la pétition au nom des 1133 signataires (1146 au moment d’écrire ces lignes) en précisant qu’elle pourrait toujours être utilisée si jamais le PPU du secteur Chantecler devait survivre à la prochaine élection.
Dans les circonstances, je crois qu’il faut considérer que la pétition a été un succès. Les citoyens pourront se prononcer avant que ce PPU n’entre en vigueur. Il me faut remercier tous ceux qui ont contribué à ce succès, au premier chef tous les signataires et tous ceux qui ont partagé la pétition dans leurs réseaux.
Nous pouvons tous être fiers de ce résultat et constater que les citoyens constituent une force impressionnante lorsqu’ils démontrent toute la solidarité dont ils sont capables en se mobilisant derrière une cause qui leur tient à coeur. Encore bravo!
À l’attention de tous les citoyens de Sainte-Adèle :
L’avenir de Sainte-Adèle est en jeu.
Le Plan Particulier d’Urbanisme (PPU) du secteur Chantecler, proposé par notre Conseil Municipal, entraînerait une transformation majeure de notre territoire. Il prévoit la construction de jusqu’à 1 300 logements sur un vaste terrain privé de 247 hectares. Ce développement massif soulève de graves inquiétudes sur notre qualité de vie, nos écosystèmes et notre capacité collective à soutenir une telle croissance.
Et pourtant, ce projet avance sans mandat clair de la population, sans consultation référendaire, ni études d’impact complètes rendues publiques.
Le terrain concerné est situé dans le secteur Chantecler, une zone naturelle et emblématique de Sainte-Adèle.
Le Conseil municipal propose :
L’intégration d’une partie de ce territoire au périmètre urbain, ce qui permettrait la construction résidentielle massive ;
Jusqu’à 1 300 nouveaux logements et une déforestation massive d’un site patrimonial ;
Une préservation d’espaces naturels annoncée de seulement 30 % du territoire à des fins récréatives, dont les sentiers de vélo de montagne.
Ce projet remettrait en question l’identité même de Sainte-Adèle, qui repose sur l’équilibre entre nature, plein-air, qualité de vie et développement à taille humaine.
Il transforme non seulement le secteur Chantecler, mais l’ensemble de notre ville.
Il a été lancé sans mandat électoral clair, ni consultation citoyenne digne de ce nom.
Le zonage actuel n’autorise pas ce type de développement, on a donc contourné les règles en modifiant le périmètre urbain.
Une densification précipitée, non concertée, pourrait mettre en péril la qualité de vie, les écosystèmes locaux et les capacités d’accueil de Sainte-Adèle.
C’est comme si on réécrivait le plan de la ville sans demander l’avis des gens qui y vivent.
Nos services municipaux (eau, égouts, routes, traitement des eaux) craquent déjà sous la pression.
Le projet ajoute près de 1 300 nouveaux logements, alors que 1 000 autres ont déjà été approuvés. Cela pourrait représenter une hausse de 30 % de la population à terme. C’est l’un des taux de croissance les plus rapides au Québec.
Nos écoles, nos cliniques, notre transports peinent déjà à suivre le rythme.
Imaginez ajouter des milliers de personnes dans une maison où les fondations sont déjà fragiles.
3. Parce que notre environnement est en danger :
Le Lac Rond est au bord d’un basculement écologique, menacé par la pollution (sel, engrais, pesticides, etc). Déjà en 2013, un expert signalait un excès de sel et de phosphore. L'urbanisation outrancière proposée aggraverait nécessairement la situation. Un lac impropre à la baignade serait une perte majeure pour toute notre communauté.
Plusieurs dizaines d’hectares de forêt seraient détruits.
Le pourcentage d’espaces naturels protégés passerait de 50 % à seulement 30 % (sauf pour le secteur du golf qui est déjà à 30%).
On parle ici de perdre des morceaux de notre identité, ce qui fait que Sainte-Adèle n’est pas une ville comme les autres.
4. Parce que la démarche actuelle court-circuite nos droits démocratiques :
En intégrant une partie du secteur au périmètre urbain, la ville évite un référendum obligatoire.
Le zonage actuel interdit les usages résidentiels dans cette zone. Pour permettre ce développement, on a donc contourné les règles.
Autrement dit : on modifie les règles du jeu en douce, sans passer par la case « citoyens ».
Nous, citoyens de Sainte-Adèle, demandons un RÉFÉRENDUM EXÉCUTOIRE sur le PPU du secteur Chantecler.
Ce référendum permettrait :
Soit de confirmer démocratiquement ce plan.
Soit d’y mettre fin et de conserver les règles d’urbanisme actuelles.
Ce projet n’est pas banal. Il pourrait changer à jamais le visage de Sainte-Adèle :
Son rythme de vie
Ses milieux naturels
Ses infrastructures
Sa capacité à accueillir dignement ses résidents
Et sa façon de faire de la politique, avec ou sans la population
Nous demandons que les citoyens aient le dernier mot.
Signez cette pétition pour un développement réfléchi. Pour un choix collectif. Pour notre avenir.
Cette pétition s’adresse à tous les résidents de Sainte-Adèle qui veulent être consultés sur un projet qui transformera notre communauté.