Villa Arhuro
Un symbole du patrimoine Plouharnelais détruit pour un immeuble de logements collectifs.
La villa Arhuro vendue pour être détruite et remplacée par un immeuble de logements collectifs géré par un bailleur social.
Plouharnel brade son patrimoine au plus offrant au lieu d'en faire un atout en le préservant.
Très prochainement, la municipalité va acter la vente et la destruction de la Villa Arhuro au profit d’un bailleur social pour répondre à une gestion déficitaire et palier au manque de logements sociaux sur la commune, deux objectifs parfaitement légitimes mais qui ne peuvent être atteints au détriment d’un symbole patrimonial, emblématique de par sa situation en plein centre-bourg et sa visibilité. Initialement cédée par une famille Plouharnelaise pour en faire la nouvelle Mairie, la Villa Arhuro pourrait être finalement rasée afin de laisser place à un immeuble de logements collectifs, si la municipalité persiste dans ses choix.
Doit-on sacrifier notre patrimoine, faire table rase de l’histoire chargée de notre passé ?
N’y a t-il pas d’autres solutions pour redresser les finances de la ville ? Différentes propositions ont été évoquées pour utiliser ce bien de prestige. C’est peut-être la pire qui va être votée ce mercredi.
Des solutions existent pourtant, tant pour répondre aux besoins de logements, en particulier sociaux, nécessaires sur la commune alors que les prix de l'immobilier a fortement augmenté et viennent réduire la possibilité pour les Plouharnelais de se loger, que pour soulager des finances municipales mal en point, le tout en préservant malgré tout notre patrimoine et le charme indéfectible que dégage les constructions de nos aînés dans notre environnement. Un patrimoine qui peut par ailleurs être valorisé d'un point de vue touristique.
Pire encore, si la vente venait effectivement soulager les finances de la ville, elle se ferait à un prix inférieur au prix d'achat de 2007, alors que le prix médian du m² sur la commune a considérablement augmenté sur les cinq dernières années.
Pour ces raisons, imposons la préservation de la Villa Arhuro par ses acquéreurs.
Les contraintes:
La municipalité doit bien évidemment faire face à une demande de logements accrue depuis quelques années et doit par ailleurs redresser les finances de la commune.
Quelle valeur ajoutée cette nouvelle construction va t-elle apporter à notre ville ? Quelles contraintes cette nouvelle construction va t-elle également entraîner ? Quelle image Plouharnel va t-elle dégager ? Il existe pourtant un certain nombre de contres exemples à ne pas suivre dans les villes de bord de mer perverties par une sur-construction mal pensée au dépend de son propre patrimoine. Ces constructions n’ont pas valorisé leur commune, mais ont plutôt eu tendance à dévaloriser les constructions restantes.
Les stationnements du centre seront également à traiter en conséquent, pour le développement des commerces de proximité et des commerçants ambulants les jours de marché.
Les solutions alternatives:
Il existe pourtant des solutions pour répondre à cette demande de logements, tout en préservant son patrimoine ainsi que la qualité de vie de ses occupants. Des solutions qui pourraient par ailleurs permettre à la commune de redresser bien plus efficacement ses finances.
La seule condition majeure à respecter dans n’importe quelle proposition doit être :
- La préservation de la Villa Arhuro. Son usage quant à lui peut être bien entendu exploité à de multiples options.
- Les démarches engagées pour la vente du bien sont « très » engagées et laissent peu de doute quant à la finalité qui en découle.
Il n’est pas à renier le besoin de logements.
Le contexte :
Plouharnel se situe au carrefour de deux grands axes majeurs très fréquentés: Auray / Quiberon et Erdeven / Carnac. Cette bâtisse porte fièrement son histoire avec ses lignes élancées et son écriture locale. Son emplacement la met sur un promontoire visible de ces deux axes majeurs. Que restera t-il du patrimoine Plouharnelais une fois détruite ? Une grande surface ? Des immeubles collectifs ? Est-ce à cela que doit se réduire le patrimoine Plouharnelais ? Le vieux bourg préserve encore quelques trésors, mais son accès n’est pas des plus évident et son existence échappe même aux visiteurs saisonniers. Quelle image voulons nous donner de Plouharnel à ses visiteurs ? Quelle histoire voulons nous transmettre à nos enfants des réalisations de nos aînés ? Nous sommes, semble t-il, un certain nombre à ne pas vouloir réduire l’image de Plouharnel à une grande surface et une succession d’immeubles collectifs caricaturale.
Pour toutes les personnes échangeant sur le sujet dans la rue, aux terrasses de cafés, dans les associations, dans les commerces, et même au sein de la municipalité, le bilan reste le même: « Il parait impensable de détruire ce symbole patrimonial pour le remplacer par un immeuble sans âme. » Que devons nous transmettre ?
L’histoire :
Né en 1882, Alfred Arhuro, grand blessé de guerre (1914-18) officier de la Marine, a fait construire cette maison dans les années 30 par les architectes Plouharnelais de renom Désiré et Ange JAMET qui furent les architectes principaux des plus belles bâtisses de Carnac Plage. Sa femme, Jeanne Person aimait recevoir et le faste des réceptions animées qui s’y déroulaient était connu de toute la région. Elle souhaitait une maison belle et confortable. Son frère Monseigneur Person, évêque en Côte d’Ivoire y séjournait lors de ses retours en France.
Cette maison était au summum du confort pour l’époque: chauffage central, multiples salles de bain, cabinet de toilette, système de récupération d’eau de pluie enterré…
Durant la seconde guerre mondiale, dès l’occupation de la Bretagne et jusqu’à la fin, elle est devenue le refuge de deux médecins-capitaines, qui s'y sont installés dans une sorte de colocation.
La maison est cependant restée dans la famille Arhuro jusqu'à sa vente à la commune en 2007, avec l'objectif d'accueillir désormais les services de la mairie, renforçant ainsi l'image de la commune, avec une municipalité installée dans un bâtiment d'exception. Ce déménagement de la mairie était la condition qui a convaincu la famille Arhuro de privilégier l'offre de la municipalités, au détriment d’autres plus rémunératrices.
Ces qualités indéniables ont porté pendant plusieurs années ce projet. Une Mairie « visible », de tous, de taille et de standing à la hauteur de l’image d’une ville qui se porte bien et respectueuse de son histoire et de ses occupants.
D’autres projets ensuite on été envisagés pour utiliser à bon escient cette bâtisse et faire perdurer les valeurs qu’elle dégage.
Des événements de la municipalité ont même utilisé cette maison comme support de leur communication, signe de la place à part et de la charge symbolique que représente ce bâtiment dans l'imaginaire plouharnelais. C'était ainsi notamment le cas pour cette affiche du marché de Noel 2018 qui faisait la part belle à la villa Arhuro, fierté locale. Pendant plusieurs années, la maison a servi de « faire valoir » et la Mairie organisait à Noël des projections lumineuses, le Père Noël y saluait la foule au balcon , la maison servait de décor aux feux d’artifice du 14 Juillet. Cette affiche et tous ces événements perdront très bientôt leur joyau, leur retirant du même coup une part de leur magie Plouharnelaise…
Cette villa de prestige est aujourd’hui condamnée par l’actuelle municipalité à la démolition pour y implanter à la place un immeuble de logements collectifs.
Des mots de Madame Le Maire Chantal Le Bihan-Le Piouff elle même, reconnaissait la valeur patrimonial de cette maison en 2021 à Ouest-France :
« la maison « Arhuro », est un symbole patrimonial de la commune » (cf ouest france du 22/01/21).
Aujourd’hui la Maison Arhuro appartenant à la commune est en passe d'être vendue à un bailleur social pour destruction et la réalisation d’un immeuble de logements collectifs.
Ses caractéristiques architecturales :
Cette bâtisse de prestige fut édifiée au cœur du Nouveau Centre de Plouharnel (place du marché). Visible sur les deux axes majeurs qui traverse le centre, son emplacement privilégié en fait une bâtisse de prestige incontournable.
Ses qualités architecturales élégamment dessinées et réalisées par les célèbres Frères JAMET, illustrent avec goût l’architecture Bretonne des villas de bord de mer du début du XXe siècle, qui caractérise en particulier le développement de Carnac Plage. Elles sont peu nombreuses à bénéficier d’autant de soin dans le traitement de leur façade principale. Elle traduit bien évidemment la culture bretonne par ses volumes, ses toits, la pierre qui orne ces arrêtes et qui assoit le perron surélevé de l’entrée principale. Ses coursives en balcon et le détail apporté à ses gardes corps rappellent également le côté marin, ces voyageurs qui ont ramené avec eux cette petite note exotique qui rappelle le style des maisons coloniales des Antilles que l’on retrouve sur bon nombre d’immeubles et villas Carnacois réalisés par ces mêmes auteurs (JAMET).
Traces d’un passé, ses qualités architecturales en font un bien d’exception au centre de Plouharnel. On ne compte aujourd’hui que peu de biens de cette envergure visibles à la traversée de Plouharnel. Son emplacement en fait par ailleurs un symbole majeur pour les autres bâtisses de cette époque. Qui n’a jamais entendu quelqu’un demander: « Mais qu'est ce que cette bâtisse magnifique sur la place ? »
Une seule ligne peut tout changer pour l’image de Plouharnel et la préservation du patrimoine Plouharnelais.
Il faut imposer le maintient de ce bien aux futurs acquéreurs.
Cette phrase n’empêchera pas la création de nouveaux logements dans Plouharnel. Ces logements devront permettre essentiellement aux locaux de se loger à proximité de leur lieu de travail. Mais surtout, ils seront logés dans un environnement qualitatif et respectueux. Cette affiche du marché de Noël pourra être réutilisée avec fierté, les anciens pourront continuer de raconter les histoires de leurs aînés aux générations futures, la ville pourra continuer d’afficher fièrement son patrimoine, la maison Arhuro pourra continuer de servir de symbole pour la ville, la population de Plouharnel pourra poursuivre la croissance de sa démographie dans un contexte attractif et valorisé et les finances de la ville pourront en tirer meilleur profit…
Plouharnel ne doit pas se vulgariser en cité dortoir dépourvue de toute identité. Les erreurs faite par d’autres villes du littoral doivent servir de leçon pour ne pas être reproduite.
Nous avons besoin de vous, afin de revendiquer votre intérêt pour un symbole culturel et architectural du patrimoine Plouharnelais.
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