Imaginez. Vous prenez le métro alors que vous êtes mal réveillé, fatigué ou préoccupé. Comble de malchance, vous n'avez aucun moyen de savoir par vous-même quelle est la prochaine station desservie et vous en êtes réduit à les compter ou à demander de l'aide à des voyageurs dont vous avez les plus grandes difficultés à attirer l'attention, quand la rame où vous vous trouvez n'est pas quasiment vide.
Cette situation, qui vous mettrait en difficulté même si elle n'était que ponctuelle, c'est le quotidien des milliers de voyageurs déficients visuels, de petite taille ou empêchés de lire résidant en Île-de-France ou de passage, sur près de la moitié des lignes du métro.
Près de 20 ans après la grande loi sur le handicap de 2005 décidant la mise en accessibilité de l'espace public et à un an des Jeux Olympiques et Paralympiques qui verront des millions de touristes étrangers visiter Paris, il est plus que temps d'agir.
Parce que ce manque d'information à bord des rames est une source de stress supplémentaire pour les déficients visuels se déplaçant dans un environnement urbain déjà très complexe et anxiogène par ailleurs, parce que l'annonce vocale des stations serait utile à tous, parce qu'enfin il faudra attendre 2036 pour que toutes les lignes soient équipées de rames capables d'annonces les stations, nous demandons à la RATP et à Île-de-France Mobilités de se mettre en quête d'une solution pouvant être déployée au plus tôt, en explorant toutes les pistes possibles sans préjuger des résultats, en faisant preuve d'audace et d'innovation.
Ayant tant attendu, nous ne pouvons et ne voulons plus attendre. Car nous savons que, plus nous tarderons, plus il pourra nous être répondu que les investissements n'en valent plus la peine puisqu'il ne s'agit que de trouver une solution temporaire.
C'est donc maintenant qu'il faut agir et rapidement.
Pour rendre leur dignité aux usagers ainsi qu'à Paris elle-même, pour que notre capitale soit au niveau des autres capitales d'Europe et du monde. Et aussi pour que les actes se mettent enfin en accord avec les mots de 2005 et que nous puissions recommencer à croire en une politique retrouvant sa raison d'être, améliorer véritablement la vie des citoyens en général et des plus fragiles d'entre eux en particulier.
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