Le livre Les Fossoyeurs, paru le 26 janvier, est en lice pour le prix Albert-Londres 2022. Et l’enquête de Victor Castanet, journaliste indépendant de 31 ans, s’inscrit bien dans cette lignée du reportage au long cours, dont le journaliste originaire de Vichy fut un pionnier en France. Albert Londres avait édifié ses contemporains durant l’Entre-deux-guerres avec ses enquêtes sur le bagne de Cayenne ou les asiles psychiatriques. Il avait décrit la réalité « derrière les murs » et avait changé le regard de l’opinion, poussant les pouvoirs publics à reconsidérer ces systèmes de réclusion.
Ce journaliste tout juste trentenaire a provoqué une onde de choc en janvier dernier en révélant les dysfonctionnements du groupe Orpea, leader des maisons de retraite privées. Son livre-enquête décrit une forme de maltraitance érigée en système. Neuf mois après la parution des Fossoyeurs, Victor Castanet a accepté d’évoquer les répercussions de son livre-enquête sur la condition des résidents de maisons de retraite, privées ou pas.Le livre Les Fossoyeurs, paru le 26 janvier, est en lice pour le prix Albert-Londres 2022. Et l’enquête de Victor Castanet, journaliste indépendant de 31 ans, s’inscrit bien dans cette lignée du reportage au long cours, dont le journaliste originaire de Vichy fut un pionnier en France. Albert Londres avait édifié ses contemporains durant l’Entre-deux-guerres avec ses enquêtes sur le bagne de Cayenne ou les asiles psychiatriques. Il avait décrit la réalité « derrière les murs » et avait changé le regard de l’opinion, poussant les pouvoirs publics à reconsidérer ces systèmes de réclusion.
Il y a eu un changement au niveau de la gouvernance d’Orpea, c’était une nécessité. Une trentaine de cadres ont été sortis du groupe pour faute grave. La nouvelle direction générale a fait ce « nettoyage » et a transmis des éléments à la justice. Il y a un positionnement, une volonté de transparence qui se démarque des anciens. Ce qui est sûr, c’est que des pratiques ont changé sur la gestion de l’argent public. Auparavant, il y avait des marges arrières mises en place sur les produits de santé financés par l’argent public.
Il y a aussi les pratiques anciennes de discrimination syndicale, de management brutal d’Orpea, rendaient le recrutement difficile avant la parution du livre. Ils vont devoir changer leur image et l’attractivité de leurs métiers.
La recherche du profit est-elle compatible avec la santé ?
Il ne s’agit pas de mettre en cause le privé d’une manière générale. Il y a des choses qui y fonctionnent, alors qu’elles dysfonctionnent dans le public et il y a des groupes privés où ça se passe mieux que chez Orpea. La différence, c’est le fait qu’un groupe d’établissements soit ou non coté en Bourse. Quand les actionnaires demandent une certaine rentabilité, vous devez leur donner et communiquer aux marchés boursiers des taux de croissance à deux chiffres, des niveaux de marge de 25 à 30 %. Et c’est là qu’on va chercher à optimiser les coûts.
Pourquoi, chez Orpea, on pouvait payer autant et avoir un aussi mauvais service, ce qui n’est pas le cas dans d’autres secteurs de la santé ? Ça tient pour moi à une absence de concurrence. Les agréments d’hébergement sont donnés en fonction de la démographie. Il y a pile le nombre de places. S’il y avait une vraie concurrence, les gens iraient dans les Ehpad de meilleure qualité.
https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/scandale-des-ehpad-orpea-si-on-continue-de-prevenir-avant-les-controles-ca-ne-sert-a-rien-estime-victor-castanet_14203053/
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