Messieurs les Présidents des Fédérations du BTP,
Depuis des mois, le monde fait face à une épidémie exceptionnelle faisant, à ce jour, 14.765 morts et 341.722 cas de contamination confirmés. La France n’y fait pas exception, et le pic n’a pas été encore atteint d’après les experts.
Lors des allocutions de notre Président de la République, les 12 et 16 Mars dernier, notre gouvernement, a dû prendre des mesures inédites dont celle de la restriction de déplacement, et ce pour endiguer cette pandémie.
Pour participer à l’effort collectif, le secteur BTP, et les entreprises qui le compose, ont pris l’initiative d’ajourner la quasi intégralité de leur chantier.
La Ministre du Travail, Mme. Muriel PENICAUD, s’est empressée, lors d’une interview, le 19 Mars 2020, sur la chaîne de télévision « LCI », d’accuser le manque de ‘civisme’ et le ‘défaitisme’ de nos entreprises du BTP.
Dans le courrier de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), de ce 19 Mars 2020, nous étions pleinement satisfaits de la prise de parole du Président, M. Bruno CAVAGNE, et ainsi endosser son rôle : soutenir et défendre ses entreprises du BTP.
Malheureusement, cette joie ne fut que de courte durée.
Le 21 Mars 2020, lors d’un communiqué de presse, vous nous annoncez la trahison et le sacrifice du secteur pour adoucir la crise économique.
Qu’en est-il de la ‘ crise sanitaire versus la crise économique ‘ ?
En tant de guerre, et face à une Ministre du Travail qui semble privilégier le maintien de l’activité économique au détriment de la santé publique, vous êtes prêts à envoyer nos salariés au front !?
Nous faisons partie des premiers acteurs nécessaires au fonctionnement de l’économie, mais nos activités sont-elles primordiales en cette situation de crise sanitaire ?
Vous prévoyez, avec l’aide et l’appui de l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP), de mettre en place de bonnes pratiques et une série de recommandations pour assurer des conditions sanitaires satisfaisantes sur les chantiers et ainsi poursuivre les activités.
Dans ces ‘devons-nous’, nous ne parlons même pas de l’aspect juridique et des responsabilités de chacun.
L’assouplissement sur les conditions d’exécution ne feront que décrédibiliser les futures missions de nos organismes de protection tels que l’Inspection du Travail et la Caisse Régionale d’Assurance Maladie (CRAM). Nos Maîtres d’Ouvrage, Maîtres d'Oeuvre et Coordinateurs en matière de Sécurité et de Protection de la Santé (CSPS) s'inquiètent et s’interrogent :
Il est inconcevable pour nous comme pour eux d’être complices de ces actes et de contribuer à cette propagation.
S’il est certain que cette crise met à mal nos entreprises et laisse à craindre pour leur avenir, ce n’est pas en exposant délibérément nos salariés que la situation s’améliorera, bien au contraire.
Nous regrettons vos propos contradictoires, et le manque d’endurance face à cette pression économique.
Soyez de nouveau loyaux à votre fidèle dévouement au service de vos entreprises du BTP.