Monsieur le Président, vous ne pouvez pas laisser le mouvement des gilets jaunes sans réponse concrète. Au cœur de Paris, des pans entiers de secteurs économiques tel que le commerce, le tourisme et la culture fonctionnent au ralentis. Il en est de même en province où chacun d’entre nous est touché. Et que dire des images qui tournent en boucle d’une capitale qui semble sous l’insurrection : jets d’eau, gaz lacrymogène et CRS ultra équipés. Voilà une vitrine de Paris et de la France que vous ne pouvez plus tolérer.
Comme vous l’avez compris, ce mouvement n’a pas de porte parolat, c’est au peuple français que vous devez vous adresser et sans tarder car il en est de votre responsabilité. Même si le mouvement des gilets jaunes est un mouvement pacifiste et que bon nombre d’entre-eux subissent une violence qu’ils ne souhaitent pas, force est de constater que la sécurité des citoyens français n’est plus assurée, les policiers intervenant dans des conditions de tension de plus en plus extrêmes pouvant à tout moment entrainer des dérapages regrettables. N’y t-il pas eu assez de morts et de blessés ? N’y –t-il pas eu assez de violence ? N’y a-t-il pas eu assez d’interpellations ? Cette situation dure depuis bien trop longtemps et le dilemme que vous proposez n’a pas apaisé la colère d’une classe moyenne qui ne se sent pas écoutée. La justification de l’augmentation des taxes par la seule protection de l’environnement alors que la totalité des recettes engendrée par cette hausse sera orientée vers un objectif différent, est une grave erreur.
Certains commentateurs que je jugerai mal attentionnés, pensent que vous laissez la violence s’installer, pire que vous la provoquer. Monsieur le Président, la violence n’est pas un outil d’apaisement et vous le savez pertinemment. La colère et la souffrance du citoyen, si elle ne peut s’exprimer dans la rue, s’exprimera autre part, de manière peut-être différente, voire par un vote extrémiste comme en témoigne malheureusement la tendance de certaines élections en Europe et dans le monde.
Monsieur le Président, j’en appelle à votre sens des responsabilités que votre position oblige. Céder aux revendications du peuple ne sera pas un acte de faiblesse. Céder aux revendications du peuple ne vous éloignera pas de vos engagements politiques bien au contraire. Répondre aux revendications montrera que le pouvoir d’achat de chacun d’entre nous est au cœur de vos priorités sans pour autant négliger celui de la transition écologique, l’un ne devant surtout pas être opposé à l’autre.
Monsieur le Président, pouvoir vivre décemment du fruit de son travail n’est ni insultant et ni arrogant. Pouvoir vivre décemment du fruit de son travail est tout simplement normal. Je vous demande donc de faire cesser cette situation.
Une citoyenne désolée