Nous, collectif « Mauvaises langues », lançons aujourd’hui un appel citoyen pour faire enfin reconnaitre la glottophobie comme véritable discrimination linguistique. Nous en avons marre de subir au quotidien moqueries, insultes et inégalités de traitement du simple de fait de notre accent.
La France compte XX accents régionaux, c’est une véritable richesse qui est aujourd’hui niée sous le poids d’un unique accent qui se veut dominant. Nous n’acceptons plus de cacher notre particularité et revendiquons avec fierté.e d’où nous venons. Notre héritage culturel est notre plus grand trésor et notre accent est témoin de tout cela.
Combien de personnes ont dû cacher, renier, combattre leur accent pour obtenir un poste ? Combien d’accents entendons nous tous les jours à la télévision ? Une seul celui de Paris, mais Paris ce n’est pas la France. Nous réclamons aujourd’hui le droit de parler librement, sans avoir honte de qui nous sommes.
Aujourd’hui, la loi reconnaît plus de 23 discriminations. Nul ne peut être favorisé ou discriminé du fait de son origine, de son sexe, de son handicap, de sa situation familiale, économique ou médicale, de son orientation sexuelle, de ses opinions politiques etc. Le cercle de la reconnaissance des discriminations s’agrandit à mesure que la société évolue, récemment la grossophobie est entrée dans le débat public avec le livre de XX et de XX ; aujourd’hui nous réclamons que la discrimination envers une personne de fait de son accent soit reconnue et punie par la loi au titre des autres discrimination. Une étude montrait que l’accent était le deuxième critère de refus d’embauche après la xénophobie. Comment la loi peut elle fermer les yeux sur une injustice qui touche XX% de la population.
Mais nous voulons aller plus loin : nous souhaitons mettre en avant toute la richesse culturelle des accents d’où qu’ils viennent. Qu’enfin l’accent ne doit plus considéré comme une faiblesse, mais comme une véritable richesse !
Au grand jeu de la discrimination linguistique, tous les accents ne sont pas logés à la même enseigne. Tout en haut de la pyramide l’accent parisien, l’accent qui domine 99% de ce qu’on entend à la télévision. Tout en bas, le bel accent du nord que Dany Boon à su rendre hommage dans ses films. Au non de quoi, l’accent du sud serait plus beau, plus chantant que l’accent du nord, c’est méconnaitre la richesse de l’accent du nord.
Les personnes souffrant de glottophobie subisse une double discrimination : du fait de leur accent, mais également de l’image qui leur est associé : bien souvent la ruralité et le manque d’éducation.
Pourtant moquer les accents c’est méconnaître l’histoire de France, qui s’est construite grâces à plusieurs peuples, plusieurs cultures qui se sont mélangés. Notre combat pour la reconnaissance des accents s’inscrit donc dans le débat de la reconnaissance du melting pot à la française qui a fait la grandeur de la France. Une société fermée, homogène serait une grande perte culturelle et un grand déni de notre histoire.
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