Les Avocats ont autre chose à faire que de défendre leur retraite contre un projet de spoliation particulièrement malvenu. J’ignore quels sont les problèmes qui justifient l’acrimonie de Monsieur DELEVOYE contre les avocats mais cela n’excuse en aucune manière la spoliation qu’il veut mettre en place.
Un certain nombre de points sont à rappeler.
Les avocats ne bénéficient d’aucun privilège ; ils financent, eux seuls, leur retraite à partir de leurs cotisations que personne ne paye, en tout ou partie, à leur place.
Voilà une première constatation qu’il s’est abstenu de faire.
L’avocat contribue par ses impôts à financer la retraite des fonctionnaires, les hauts comme les petits, des salariés des sociétés d’État, comme la SNCF ou l’ancienne EDF.
C’est encore l’avocat qui finance, à hauteur de la moitié, les retraites de ses salariés. En revanche, personne ne cotise pour lui. Il se débrouille tout seul.
En second lieu, l’avocat n’a pas d’âge limite pour cotiser. Nombre d’avocats travaille plus de 40 ans, 50 ans voire 60 ans et si, ayant atteint les dizaines d’années nécessaires pour percevoir la retraite, ils continuent à travailler, ils cotisent encore sans que leur retraite augmente.
En troisième lieu, chaque avocat français paie, au titre de la grande compensation, une somme de l’ordre de 1.500 euros par an. Quel est le régime obligatoire, général ou particulier, qui fait la même chose pour les avocats ou pour ses concitoyens ?
Les réserves constituées par les avocats pour la retraite de leurs aînés ne sont alimentées que des cotisations que les avocats (et les avocats seuls !) ont payées depuis des dizaines d’années. Ces réserves ont le mérite d’une part de constituer des aides sociales à certains avocats en difficulté et d’autre part, d’assurer, pour des dizaines d’années encore, le paiement des retraites, sans avoir à réclamer aucune aide auprès du gouvernement qui n’en donne jamais à la profession.
Monsieur DELEVOYE peut-il indiquer, en ce siècle de transparence, quelles sommes ont été versées par ses employeurs ou par l’État afin de le faire bénéficier personnellement d’une retraite ?
Il est donc temps que cessent l’imposture et la tentative de spoliation dont nous n’accepterons pas d’être les victimes.
Que tous ceux qui sont d’accord avec ce texte veuillent bien le signer.
Paris, le 20 novembre 2019
Bâtonnier Christian Charrière-Bournazel
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