Le gouvernement poursuit la dérégulation du formidable système de retraites construit par nos anciennes et anciens à travers le REGIME GENERAL de la sécurité sociale.
« La fabrique du consentement » repose cette année sur deux arguments majeurs rabâchés à longueur de journée dans tous les médias, ce qui nous plonge dans un état de sidération :
Commençons par démonter ces deux arguments pour le moins trompeurs.
Premier argument à démonter : la limite du financement.
Sur un plan comptable, rien ne s’oppose à une augmentation de la part du PIB consacrée aux retraites en fonction des besoins de financement. C’est une affaire d’arbitrage politique, c’est donc notre affaire de citoyens dans une démocratie.
Il y a une dimension de l’économie qui ne se fixe aucune limite (allez savoir pourquoi) : la propriété lucrative. La part du PIB captée par les profits est passée de 25% à 40% du PIB entre les années 1980 et aujourd’hui (15% du PIB = 375 milliards d’euros). Le flux de valeur alimentant notre économie non marchande s’en trouve diminué d’autant.
Nous devons supprimer la charge des profits pour rendre notre économie compétitive et maîtriser nos retraites !
Ce n’est pas une augmentation des cotisations salariales qui réduisent nos salaires nets qu’il nous faut organiser mais une augmentation des cotisations patronales car elles s’opposent aux profits des profiteurs ! C’est bien l'esprit de la réforme construite par nos aïeux en 1946 avec la création du Régime Général. Il a été conçu spécifiquement pour nous permettre de conserver l'argent que nous produisons en travaillant. Les retraités n’ont dès lors pas cessé de progresser jusqu’au début des années 1980, début de la dérégulation conduite par tous les gouvernements successifs en supprimant peu à peu les cotisations patronales…
Nous devons nous affranchir de toute limite de financement du Régime Général et décider nous-mêmes (nous les citoyens) du salaire des retraités et de l’âge de fin de soumission à des employeurs, c’est-à-dire l’âge de départ en retraite. Fixons la limite des profits à 0% du PIB car c’est uniquement notre travail qui produit la valeur ; nous sommes donc légitimes pour décider de son utilisation.
Second argument à démonter : la solidarité intergénérationnelle.
L’idée qu’il y aurait des personnes actives dans une société, c’est-à-dire qui travaillent, et d’autres inactives qui ne produisent aucune valeur et devraient donc bénéficier de la solidarité des premiers doit absolument être combattue (quelle anthropologie détestable !). Cette idée âprement défendue par la bourgeoisie n’a qu’une seule visée : nous maintenir dans l’asservissement pour permettre aux propriétaires lucratifs (les profiteurs) de ponctionner une part toujours croissante de la valeur que notre travail produit.
Mais ouvrons les yeux : toute personne exerçant une activité tendant à pourvoir les biens et les services nécessaires pour construire une société produit de la valeur et a donc droit à un salaire. Le droit au salaire (y compris à la retraite) doit devenir un droit politique. Un droit attaché à la citoyenneté. Il n’est pas nécessaire d’être employé au service d’actionnaires pour produire de la valeur et créer une économie (ça c'est la religion capitaliste où nous sommes employés pour produire le pire…). Le Régime Général et la fonction publique le prouvent tous les jours avec brio depuis presque 80 ans ! Les retraités ne sont pas des inactifs qui représentent une charge pour des actifs (et des profiteurs) ; ils travaillent également à construire la société. Activités dans les associations, fonctions d’élus, gardes de petits enfants, soutien scolaire, aide à domicile, production alimentaire paysanne… Tout cela ne doit plus être considéré comme du bénévolat ! Nous devons qualifier ces activités de travail ! Du travail libéré de l’emploi, et rémunéré par un salaire : le salaire des retraités qui reconnaît leur production de valeur économique !
Dès lors, toute idée de solidarité intergénérationnelle en matière économique devient caduque. Les jeunes travaillent ! Les vieux travaillent ! La valeur n’existe qu’à travers l’idée commune que l’on s’en fait (que l'on nous impose plus exactement). La valeur est une construction idéologique qui résulte de la lutte des classes ! Nous devons prendre le pouvoir sur la valeur car il est aujourd’hui entre les mains de la bourgeoisie qui l’utilise pour nous asservir jusque dans nos vieux jours.
CONSTRUISONS UNE AUTRE RÉFORME DES RETRAITES !
Deux grandes options s’opposent dans la lutte des classes en matière de régimes de retraites :
1- SOCIALISATION DE LA VALEUR (solidarité communiste, le Régime Général de la sécu) :
2- CAPITALISATION DE LA VALEUR (solidarité intergénérationnelle capitaliste, AGIRC ARRCO et autres épargnes par fonds de pensions) :
La réforme que nous propose MACRON consiste à démanteler totalement la première option pour la remplacer par la seconde.
« There is no alternative » n’est-ce pas ?
Bullshit ! Il y a une alternative et nous la pratiquons avec succès depuis 80 ans !
Nous avons oublié qu’à l’origine de la construction du RÉGIME GÉNÉRAL, la retraite était un droit à la poursuite du salaire, c’est-à-dire la reconnaissance de notre qualité de producteur de valeur pour la société, et non le droit à la contrepartie de cotisations (catéchisme que la bourgeoisie a fini par nous mettre en tête pour nous cantonner au rang « d’êtres de besoins » et contrôler nos vies).
Pour poursuivre la réforme des retraites commencée en 1946, nous devons refuser que la classe dominante puisse s’approprier la valeur toujours croissante qui n’est que le fruit de notre travail.
C'est nous qui travaillons, nous qui produisons la valeur, et c'est eux qui décident ?
C’est bien de l’éternelle lutte des classes dont il est question dans cette affaire des retraites et non d'un problème de financement totalement artificiel, au sein d'une nation dont l'économie est au plus haut de son histoire !
Nous devons décider nous-même de l’utilisation de l’argent que nous créons comme à l’origine du RÉGIME GÉNÉRAL lorsque c’était les travailleurs qui dirigeaient les caisses et non l’État.
Il faut refuser que le travail soit cantonné dans l'emploi et affirmer, revendiquer, que les retraités continuent à produire de la valeur pour l’économie : les activités des retraités ne doivent plus être du bénévolat ! Les retraités ont droit à la poursuite de leur salaire lorsque nous décidons qu'il est temps pour eux de ne plus bûcher pour des employeurs (c’est la logique du Régime Général).
La vraie réforme qu'il convient de poursuivre consiste à étendre le RÉGIME GÉNÉRAL pour supprimer définitivement la capitalisation qui pèse lourdement sur nos salaires et sur nos vies.
Réapprenons à construire nos droits à retraite comme l’ont fait nos anciennes et anciens lorsqu’ils ont créé le RÉGIME GÉNÉRAL en poussant plus loin les revendications :
Rien d’utopique dans cet appel ; il prend parfaitement en compte la réalité économique :
Nous devons généraliser le formidable REGIME GENERAL que nous ont légué nos anciennes et nos anciens. Mais il nous faut également étendre son principe à de multiples secteurs de l’économie pour augmenter notre pouvoir commun sur la valeur et enfin décider de la société à construire pour nos enfants.
La bataille qu’a engagée le gouvernement MACRON est décisive pour nos vieux jours. Il est impératif que cette pétition ne reste pas dans des tiroirs. Faites-la circuler !
Inspiré du travail de l'économiste et sociologue Bernard FRIOT.
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