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Stop à la maltraitance et aux négligences en EHPAD !

Pétition : Stop à la maltraitance et aux négligences en EHPAD ! Mise à jour de la pétition
24.204 signatures
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REMOISSENET
14/02/2025

"Certains ne sont pas lavés, les douches, c’est une par semaine et encore…" : un Ehpad accusé de maltraitance en Haute-Savoie

La majorité des EHPAD manque de personnel soignant pour offrir des soins de qualité à leurs résidents. 

À mes yeux, la maltraitance commence à partir du moment où la dignité de la personne n’est pas respectée, c'est à dire que beaucoup de nos anciens sont en souffrance et cela peut se traduire par des culottes de protections non changées quotidiennement, des toilettes faites seulement une à trois fois par semaine, des levées ou des couchers à des heures irrégulières, des repas expédiés, des soins plus ou moins bien prodigués, cet ensemble aboutissant de fait, à une situation de maltraitance. 

Selon France 3 :

L’Ehpad "Les Myrtilles", géré par le groupe Korian et situé à Passy (Haute-Savoie), est accusé de faits de maltraitance envers ses résidents. Des témoignages dénoncent notamment des "toilettes non réalisées", "des protocoles non respectés", ou encore "un défaut de soin". La direction de l’établissement confirme des "dysfonctionnements", mais rejette toute "maltraitance institutionnelle". Une enquête est en cours.

"Ce sont des humains, ce ne sont pas des pots de fleurs. Éthiquement, c’est absolument intolérable". Cindy est particulièrement remontée contre son ancien employeur. Cette aide-soignante, diplômée en 2011, a travaillé de novembre 2024 à janvier 2025 à l’Ehpad "Les Myrtilles" situé à Passy, en Haute-Savoie.

Celle-ci s’est vue remerciée à la fin de sa période d’essai. La raison : "Avoir fait remonter des faits de maltraitance dans une transmission accessible aux familles", assure-t-elle. "J’ai signalé des faits graves à la direction qui s’en fout royalement, on m’a prévenue que je n’avais pas de filtre". Contactée, la direction du groupe Korian indique avoir mis fin à sa période d'essai pour des motifs sans lien avec ses dénonciations.

Des résidents en "sale état"

Parmi les éléments observés par cette aide-soignante au sein de cet établissement géré par le groupe Korian et accueillant 84 personnes âgées (sur une capacité totale de 101), "plusieurs résidents pas lavés" : "Des toilettes intimes ne sont pas faites, en particulier chez les hommes et sur des patients sondés. Le décalottage n’est pas fait. C’est la porte d’entrée aux maladies", affirme Cindy. "Chez un résident alité, je devais mettre de la vaseline pour retirer des croûtes sur ses pieds tellement ils étaient dans un sale état".

L’ancienne employée dit également avoir constaté "des blessures" sur certains résidents sans que les raisons de celles-ci soient répertoriées dans les transmissions que s’échangent l’équipe et la contre-équipe chargées des soins aux résidents : "En période de Noël, j’ai retrouvé un résident qui ne peut pas bouger, qui est en fauteuil roulant et alité, avec une bosse énorme au niveau du crâne et avec des plaies. J’ai cherché une transmission, il n’y avait aucune information sur les blessures. Personne ne dit rien, personne ne trace", regrette Cindy. "Cet homme n’a pas pu se faire ça tout seul. Les protocoles ne sont pas respectés, c’est de la maltraitance. Les résidents n’ont rien demandé, on ne peut pas cautionner ça".

Si elle confirme un manque de personnel au sein de l’établissement, l’aide-soignante met directement en cause certains employés : "Il y a un manque de personnel, c’est sûr. Mais pour avoir travaillé en procédure dégradée toute la période des fêtes, oui, c’est compliqué, mais on réussissait", assure-t-elle. "La plupart des aides-soignants ne sont pas diplômés. Le matin, certains arrivent à finir à 9h30, quand d’autres terminent entre 12 heures et 12h30. Pour les couchers, certains arrivent à coucher 14 résidents en une demi-heure et finissent à 19h30, quand je terminais à 21 heures".

 

Tout ce que j'ai vu... Ça m'est devenu insupportable.

Françoise* est mobilisée sur le sujet depuis 2021. Son mari, atteint de la maladie d’Alzheimer, a été résident de l’Ehpad "Les Myrtilles" de 2018 à 2023. "Il a eu une fin de vie relativement difficile à cause d’un manque de professionnalisme", regrette-t-elle. "Je me suis battue depuis le début. Pendant cinq ans, j’ai râlé quasiment tous les jours. Tout ce que j’ai vu… Ça m’est devenu insupportable".

Celle qui a passé énormément de temps auprès de son conjoint au sein de l’établissement, dénonce également des faits de maltraitance : "Certains résidents ne sont pas lavés, les douches, c’est une par semaine et encore…", assure-t-elle, évoquant également des problèmes dans la restauration des résidents : "Il faut voir les photos des repas servis, je n’aurais pas donné ça à mon chien. Parfois, il restait une personne pour faire manger 13 résidents, dont la moitié ne sait pas manger seul. Donc les familles devaient s’y coller", témoigne-t-elle. "J’ai dû payer quelqu’un parce que je ne pouvais pas y aller tous les jours pour alimenter mon mari".

Françoise payait alors 3 500 euros par mois pour l’hébergement de son mari dans l’établissement. "Personne dans cet établissement ne paie un service correspondant à cette facture. Il n’y a pas d’animations, des personnels ne sont pas qualifiés et vous n’avez surtout pas le droit de vous plaindre. C’est terrible, c’est de la maltraitance institutionnelle". Françoise recueillera de son côté de nombreux témoignages "anonymes et nominatifs" et créera un collectif en 2021, qui alertera à "maintes reprises" l’Agence régionale de santé (ARS).

Plusieurs signalements à l'ARS

Contacté, le maire de Passy Raphaël Castéra (DVG) indique avoir connaissance de cas de maltraitance depuis plusieurs années au sein de cet établissement. "On a eu plusieurs signalements de familles. Moi-même, j’ai fait plusieurs signalements au niveau de l’ARS, sans avoir de réponse". En effet, l’édile écrit une première fois le 11 février 2022 à l’autorité de santé : "Je tenais à attirer votre attention sur les problèmes de fonctionnement récurrents et graves de l’Ehpad "Les Myrtilles". […] Je viens une nouvelle fois d’être interpellé par des parents qui me relatent des problèmes de maltraitance. Une plainte a été déposée le 22 janvier dernier auprès de Mme la Procureure de Bonneville et vos services ont été destinataires de courriers émanant d’un collectif regroupant plusieurs familles". Le maire mentionne alors le cas d'un résident retrouvé au sol en hypothermie au matin, ou encore des résidents en pyjama des journées entières. 

Le second courrier est lui plus récent, daté du 25 juillet 2024, "avec un dossier circonstancier, photos à l’appui" : "Une partie des familles reste démunie, car la situation n’a pas évolué, voire elle s’est dégradée", écrit l’édile. "Les gens payent entre 3 900 et 4 500 euros par mois. Je ne pourrais même pas me le payer. On a un établissement public à Passy avec des super taux d’accompagnement, on sait à peu près de quoi on parle", poursuit le maire.

Des dysfonctionnements traités "en toute transparence"

Anaïs Correia est à la tête de l’Ehpad "Les Myrtilles" depuis septembre 2023. Si elle confirme "des dysfonctionnements" au sein de son établissement, la directrice dit les traiter "en toute transparence" : "Quand j’ai pris la direction, j’ai eu connaissance de difficultés depuis plusieurs années, notamment liées à un manque de transparence de l’ancienne direction. Depuis ma prise de poste, je m’attache vraiment à communiquer avec les équipes et avec les familles", assure-t-elle. "Comme tout établissement, on nous signale des dysfonctionnements. Mais des dysfonctionnements qu’on identifie, qu’on analyse et pour lesquels on met en place des plans d’action. […] J'ai des réunions CVS (Conseil de vie sociale, ndlr) avec des représentants des familles avec qui je me réunis régulièrement, avec qui je communique régulièrement".  

Je veille à signaler justement les dysfonctionnements et à impliquer les familles.

ace aux accusations de "maltraitance institutionnelle" la directrice proteste : "Je conteste strictement le terme de maltraitance institutionnelle, parce que ça voudrait dire que ce serait organisé de ma part. Ce n’est absolument pas le cas. Je veille à signaler justement les dysfonctionnements et à impliquer les familles", assure-t-elle, évoquant de nombreuses réunions afin de retravailler l’organisation du travail au sein de l’Ehpad, la mise en place d’une plateforme de signalement anonyme destinées aux salariés, "qui leur permet de déclarer quelconque acte qui pourrait être de la maltraitance", ou encore l’organisation d’ateliers "de sensibilisation à la bientraitance" destinés aux équipes.

Un manque de personnel

Anaïs Correia dit également faire face "à des tensions en matière de recrutement". En effet, une quinzaine de postes en CDI sont vacants au sein de l’établissement. Des difficultés accentuées "par notre situation géographique et la proximité de la frontière suisse. Pour autant, on ne reste pas sans rien faire". La direction explique ainsi recruter des CDD longs, des vacataires, travailler avec des agences d’intérim et collaborer avec France Travail. Elle dément par ailleurs tout manque de compétences de ses équipes : "Les agences d’intérim nous envoient des personnes diplômées et je peux assurer que toutes les personnes qui interviennent chez nous sont formées et sensibilisées à un grand nombre de sujets". 

Contactée, la préfecture de la Haute-Savoie, indique que du côté de l’ARS "cet établissement est connu des services et une inspection a eu lieu en 2022". Une nouvelle visite sur site, en lien avec le Conseil départemental (étant un établissement de compétence conjointe), est prévue "dans les suites d’inspection à la suite des nouveaux signalements". Du côté de la Direction départementale de la protection des populations, "un contrôle a eu lieu en avril 2023, sur le volet hygiène alimentaire, et aucune anomalie n’a été signalée". 

Contacté, le nouveau procureur de la République de Bonneville Boris Duffau indique, sans d’autres précisions, qu’"une enquête est actuellement en cours suite à un signalement de maltraitance". 

30 plaintes contre le groupe Korian en 2022

En 2022, un scandale éclate autour des pratiques des groupes d’Ehpad privés suite à la publication du livre Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet, visant le groupe Orpéa. Le groupe Korian est alors, lui aussi, accusé de maltraitances sur des personnes âgées hébergées dans certaines de ses maisons de retraite.

Trente plaintes ont été déposées contre Korian par des familles de résidents estimant que le groupe s’est rendu coupable de "mise en danger de la vie d'autrui", de "non-assistance à personne en danger" et d'"homicide involontaire". "Ces événements n'ont pas été portés à la connaissance des établissements et ça me surprend beaucoup", répondait alors à Franceinfo Emmanuel Daoud, l'avocat du groupe, indiquant que "les familles savent à qui parler en cas de difficultés".

 

 

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Florence - Le 16/02/2025 à 16:26:46
Plus d'aides soignantes dans les EHPAD .Ma collègue AS m'a confirmé qu'elle faisait parfois "18 toilettes"; laver,

changer habiller ,faire prendre le petit déjeuner et installer dans les pièces communes.
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— 1 réponse de l'auteur
Muriel - Le 16/02/2025 à 18:59:47
Ma belle-mère qui est dans un EHPAD d'Aix les Bains, se plaint souvent du manque de nourriture, par exemple et le soir servie sans couverts!!! Un oeuf sans pain et un yaourt tout ceci pour le soir!!!! restée également une journée les volets en panne, baissés elle ne voyait pas le jour!!!! Quand elle se plaint de la nourriture le soir on lui reproche de ne pas aimer les potages!!! Elle a tout à fait le droit de ne pas aimer la soupe!!! Mais on ne lui donne rien à la place!!! Une honte!!! elle paie plus de 2000 Euros par mois ce qui n'est pas donné pour elle qui n'a pas une grosse retraite, la famille aide comme elle le peut et le Directeur a l'air de se ficher de tout, par contre dès l'entrée de ma belle-mère tout le monde a reçu un courrier de sa part nous indiquant nos responsabilités à respecter sur le plan financier!!! Par contre pour les réclamations de la famille il lui faut beaucoup de temps pour les prendre en compte!!!!! INADMISSIBLE!!!! de traiter les gens très âgés de cette façon!!!
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— 1 réponse de l'auteur
Monique - Le 17/02/2025 à 17:38:46
J'ai 73 ans et jamais je finirais mes jours en EPAD.

Moi au moins je me lave tous les jours et mange à ma fin.
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— 1 réponse de l'auteur
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