Maltraitances en Ehpad : « Tout le monde sait mais rien ne bouge ». Exigeons l'arrêt de la maltraitance institutionnelle. Il faut recruter du personnel soignant, les former et leur donner des salaires décents. Des études récentes montrent qu'un nombre alarmant de résidents en EHPAD souffrent de diverses formes de maltraitance, qu'elles soient physiques, psychologiques ou médicamenteuses. Ces personnes vulnérables, sont fragilisées par l'âge et n'ont personne pour les protèger.
Selon France 3:Depuis le 22 septembre, à Arques-la-Bataille en Seine-Maritime, l'ensemble du personnel de l'Ehpad La Varenne, du groupe Colisée, est en grève. Les salariés dénoncent leurs conditions de travail, pointant en particulier le manque d'effectif.
Ils sont à bout et le font savoir. Les 35 salariés de l'Ehpad de La Varenne à Arques-la-Bataille (Seine-Maritime) sont en grève depuis lundi 22 septembre, tout en travaillant en service minimum. Ils dénoncent des conditions de travail dégradées, entraînant des risques pour leur propre santé et celle des 83 résidents.
Dans cet Ehpad, les personnes âgées payent 3 000 à 4 000 euros par mois. Pourtant, la qualité des soins et le temps accordé à chaque patient ne sont pas acceptables selon les soignants et résidents, tous réunis devant l'établissement pour dénoncer le manque d'effectif.
"Dernièrement, nous avons un résident qui montre des signes d'agressivité, qui a agressé une de mes collègues. Du coup, on se retrouve actuellement avec des personnes de l'hygiène qui doivent venir assurer de la surveillance lorsqu'on est seul alors qu'ils ne sont pas censés être là pour ça", s'indigne Aurélie Cajot, aide-soignante.
Personnels de cuisine, d'hygiène, de la lingerie, de la maintenance, mais aussi des soignants, tous dénoncent un sous-effectif chronique. Selon les représentants des salariés, 3 à 4 postes de soignants sont manquants régulièrement. De plus, les salariés en congé ne sont pas remplacés.
"On a l'impression de travailler à la chaîne, c'est une toilette après l'autre, il faut en faire beaucoup en très peu de temps. Et organiser les petits-déjeuners aussi dans le même temps, la prise des repas. On est assez peu présentes auprès d'eux. Ils nous réclament souvent, mais on n'a pas de temps à leur consacrer", confie Érika Livroux, accompagnante éducative et sociale.
De son côté, la direction de l'établissement assure prendre en compte les revendications des employés. Celle-ci met également en avant des difficultés pour trouver du personnel qualifié et compétent, tout en assurant que le groupe Colisée, auquel appartient l'Ehpad La Varenne, fera le nécessaire.
"À partir de la semaine prochaine, j'ai deux personnes du groupe qui vont venir au sein de l'établissement pour dialoguer, voir comment on peut apporter des solutions, pour faire bouger les lignes au plus haut niveau", explique Alec Vu Thanh, directeur de l'établissement La Varenne.
Le groupe Colisée, qui gère environ 400 établissements, traverse depuis quelque temps des difficultés financières. Le groupe français, quatrième acteur européen des maisons de retraite, est fragilisé par une lourde dette, selon une information de Bloomberg publiée en mai dernier.
Les salariés de l'Ehpad La Varenne se disent déterminés. D'autant qu'ils ne sont pas les seuls du groupe Colisée à faire grève en France. C'est le cas à Lormont, près de Bordeaux, ainsi qu'à Saint-Cannat, près d'Aix-en-Provence.
"S'il n'y a rien qui bouge, je partirai. On se demande si on va être entendu ou pas. Il y a plusieurs établissements Colisée en grève actuellement dans toute la France et pour l'instant on n’a pas de réponses de notre direction donc on est inquiet", confie Aurélie Cageot, aide-soignante.
Les salariés comptent également sur le soutien d'élus locaux comme Sébastien Jumel, ancien député (PCF) et président de l'agglomération Dieppe-Maritime : "Dans notre pays, tous les métiers qui prennent soin, les métiers du lien, sont méprisés. Ici, on a un personnel pressuré, au bout du rouleau, et qui a le sentiment de ne plus pouvoir bien faire son travail alors qu'ils aiment leur travail."
Pour l'heure, tant que des réponses concrètes ne seront pas apportées par la direction, le mouvement se poursuit en grève illimitée.
Le lien de l'article :
https://france3-regions.franceinfo.fr/normandie/seine-maritime/on-a-l-impression-de-travailler-a-la-chaine-100-du-personnel-en-greve-dans-cet-ehpad-pres-de-dieppe-3222260.html
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.