12/06/2025
Les médias mettent en avant les grèves des EHPAD et les Agences Régionales de santé et les conseils départementaux ne font rien. L'ex-groupe Orpea (de nos jours EMEIS). Rien n’a changé depuis le livre « Les Fossoyeurs". Les grèves évoquent des surcharges de travail et des conditions inhumaines. On n'évoque pas les conditions de vie de nos aînés qui sont exécrables.
Selon l'hebdoduvendredi
Connaissez-vous les maisons de retraite Emeis ? Sans doute pas, et c’est l’une des raisons pour laquelle Orpea a changé de nom, en 2024. Le groupe français fondé en 1989, qui couvre cinq métiers liés aux soins à la personne, a connu une croissance fulgurante depuis son introduction en bourse en 2002, si bien que fin 2024, il comptait plus de 1 000 établissements dans une vingtaine de pays.
Mais la machine s'est enrayée en 2022 après les révélations fracassantes du livre-enquête « Les Fossoyeurs », qui dénonçait une maltraitance des résidents, un usage abusif des fonds publics et des manquements dans la gestion du personnel. Le groupe de santé a ensuite été placé sous le contrôle de la Caisse des dépôts et consignations, puis confronté à une procédure de sauvegarde en mars 2023. Orpea est devenu Emeis l'année suivante, ce qui n'a pas empêché l'ancien conseil d'administration d'être assigné en justice par un collectif d'investisseurs pour les pertes subies à la suite du scandale.
L’Ehpad Saint-André de Reims semble loin de ce tumulte, mais une grève a néanmoins été déclenchée par les élues CGT, jeudi. « Rien n’a changé depuis le livre « Les Fossoyeurs », dénonce Cindy Chauvat, aide-soignante. La seule chose qui a changé, c’est le nom ! » Les salariées en grève déplorent leurs conditions de travail et la baisse de leur prime d’intéressement, sans doute liée aux résultats nets du groupe : -412 M€ en 2024. « Emeis est endetté, donc on nous impose des restrictions budgétaires et ce sont les salariés qui trinquent, pas les actionnaires », accuse Zara Chikhi, auxiliaire de vie. « On est en sous-effectif, la charge de travail et le stress augmentent et rien n’est fait pour notre bien-être, lâche Laura Chagaar, aide-soignante. Il y a un vrai ras-le-bol. »
Engagé à céder encore 500 millions d’actifs immobiliers et opérationnels avant la fin de l’année, le groupe Emeis s'est déjà délesté d'établissements aux Pays-Bas, en Belgique et en République tchèque et prévoit, pour la première fois, d’en faire de même avec deux Ehpad des Bouches-du-Rhône. Une crainte de plus pour les salariées de Reims.
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