Pour des sirènes qui sauvent, pas qui se taisent !

Madame, Monsieur,

Il paraît que nos sirènes faisaient trop de bruit.

Alors, on nous a demandé de les faire taire. Un peu. Juste assez pour ne plus gêner. Mais peut-être aussi juste assez pour ne plus être entendus.

Depuis peu, nous roulons avec des ambulances neuves, conformes aux nouvelles normes, modernes, discrètes… et déjà accidentées.

Car ce n’est pas nous qu’on n’a pas vus.

C’est nous qu’on n’a pas entendus.

Sur le terrain, les équipes témoignent toutes d’un constat simple, brutal, et presque absurde : la sirène ne perce plus le vacarme urbain.

Elle se perd entre un scooter qui pétarade, un chien qui aboie, une sono qui crache ses basses, ou une vitre fermée et un casque sur les oreilles.

Et pendant ce temps-là, nous roulons…

Avec des secondes qu’on perd,

Avec des regards surpris trop tard,

Avec des gens qui nous demandent : « Vous aviez mis la sirène ? »

Oui, elle était là.

Mais étouffée.

Comme notre voix face à une réglementation qui a préféré le confort à la survie.

Ce n’est pas un caprice de sauveteur.

Ce n’est pas une nostalgie du vacarme.

C’est un appel – un vrai – pour qu’on réalise l’impact d’un décibel en moins.

Quand une vie se joue à la minute,

Quand une intersection peut devenir fatale,

Quand le danger ne prévient pas,

la sirène est notre cri.

Celui qui dit : écartez-vous, il y a urgence.

Aujourd’hui, ce cri est devenu murmure.

Et le risque, bien réel.

Nous ne demandons pas le chaos sonore.

Nous demandons que l’urgence puisse de nouveau se faire entendre — comme elle le mérite.

Parce que si l’on commence à faire taire ceux qui sauvent, alors qui viendra encore répondre au bruit des détresses ?

Nous vous prions de bien vouloir reconsidérer cette réglementation, ou d’en évaluer les conséquences réelles sur le terrain.

La vie n’a pas de bouton “silencieux”.

Elle a juste besoin qu’on l’écoute. Fort et clair.

Veuillez croire, Madame, Monsieur, en l’expression de notre profond engagement au service de la population.