Déprogrammations de rendez-vous ; accès limités à certains équipements ; retards de diagnostics et de début de traitement ; reports d’interventions chirurgicales ; sécurité insuffisante dans des hôpitaux amenant à un risque de COVID-nosocomiale ; ruptures de la continuité des soins… Les insuffisances de prises en charge des personnes malades du cancer constatées lors du premier confinement se répètent lors du second, aggravant leur situation.
Après avoir vécu une situation difficile lors du premier confinement, il est à constater que l’absence d’anticipation des pouvoirs publics en amont du second exacerbe toutes les difficultés rencontrées par les malades et les proches. La situation est même pire qu’au printemps, les retards et les reports s’accumulent et se cumulent même parfois avec ceux du printemps, tandis que les professionnels de santé sont à bout de force.
La situation pourrait devenir dramatique puisque, des dizaines de milliers de cancers non détectés et non traités depuis le début de l’année pourraient représenter, si rien n’est fait, des milliers de décès qui auraient pu être évités, durant les cinq années à venir.
La Ligue s’insurge et demande aux pouvoirs publics d’agir sans délai pour ne pas sacrifier les personnes malades atteintes de cancer, victimes collatérales de cette épidémie.
Ils doivent les rassurer et inciter au dépistage, sécuriser des lieux sans risques de COVID-nosocomiale, aptes à assurer la continuité des diagnostics, des traitements et des parcours de soins des personnes malades du cancer.
Quelques exemples des nombreux témoignages reçus par la Ligue contre le cancer :
« Mon premier RDV avec mon urologue à l’hôpital X pour la prise en charge de mon cancer de la prostate (détecté en janvier 2020), prévu en avril, a été repoussé à fin juillet 2020 »
« Pour un suivi d’un cancer du poumon stade 4, de très grandes difficultés pour prendre des rendez-vous pour scanner thoraco-abdomino-pelvien et IRM cérébrale, réponse du secrétariat : les rendez-vous sont réservés aux patients atteints par le COVID...
« J'avais rendez-vous à l’hôpital X afin de discuter sur l'arrêt de mon hormonothérapie mais ce rendez-vous a été annulé... C'était quand même assez important pour moi. Du coup j'ai pris la décision seule... »
« Je devais faire une mastectomie bilatérale avec reconstruction par lambeau abdominale en avril 2020. Elle n'a pas été programmée. J'ai consulté mon chirurgien en octobre 2020. L'opération devrait être reprogrammée en avril 2021 »
Dans cette situation particulièrement difficile, la Ligue entend tout faire pour être à la hauteur de sa vocation et tenir son serment :
Merci pour votre mobilisation, pour faire entendre la voix des personnes malades !
Pr Axel Kahn
Président de la Ligue contre le cancer