Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé,
Depuis plus de 20 ans, une classe de médicaments opioïdes provoque aux États-Unis une très grave crise sociale et sanitaire.[1] Les opioïdes forts « légaux » peuvent être cent fois plus addictifs que des drogues dures – l’héroïne, l’opium ou morphine, toutes les études le montrent[2].
Vous ne semblez pas prendre la mesure de cette menace.
Dans son dernier rapport, le Centre américain du contrôle et de la prévention des décès (CDC) a fait état de près de 15 000 morts par an directement liés à une overdose d’antalgiques opioïdes prescrits légalement, sur ordonnance, par un médecin.[3]
En France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) vient de révéler, dans un rapport de février 2019[4] ,que ces opioïdes sont déjà responsables d’au moins 4 décès par semaine. Ils sont devenus la première cause d’overdoses mortelles entre 2000 et 2015.
Le phénomène ne cesse de s’amplifier, provoquant des centaines de milliers de morts partout dans le monde.
Si vous ne faites rien, les 4 morts par semaine que nous connaissons aujourd’hui deviendront peut-être 10, 20 ou 30. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.
Nous demandons donc au gouvernement français de prendre immédiatement les dispositions suivantes pour stopper la folle propagation de ces opioïdes forts.
NOUS VOUS DEMANDONS DE RENFORCER DRASTIQUEMENT LE CONTRÔLE DES PRESCRIPTIONS de ces médicaments auprès des médecins et pharmaciens, en multipliant le nombre de conditions astreignantes.
NOUS EXIGEONS LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DE LA VENTE DU TRAMADOL, dont l’action addictive et les effets secondaires en font un danger avéré pour la santé publique.
NOUS VOUS DEMANDONS UNE ENQUÊTE DE TOXICITÉ POUR TOUS LES AUTRES OPIOÏDES FORTS, afin que la lumière soit faite sur leur réelle capacité de nuisance sur notre santé.
NOUS EXIGEONS DES LABORATOIRES UNE TRANSPARENCE TOTALE sur les emballages de ces médicaments, afin que tous les dangers y soient vraiment indiqués, clairement et lisiblement.
Nous ne pouvons pas sacrifier la santé des Français à l’intérêt de quelques grands groupes pharmaceutiques, pour qui les « opioïdes forts » sont devenus une manne financière inespérée.
Après le Vioxx, le Mediator, la Dépakine, nous voulons pas, chez nous, d’une nouvelle crise sanitaire. Nous ne voulons pas de ces médicaments tueurs !
Je vous remercie, Madame la Ministre, de l’attention que vous voudrez bien porter à notre requête, et vous prie d’agréer l’expression de ma plus haute considération.