Le personnel est épuisé et nos aînés sont maltraités.
Selon France3
Sous-effectif, cadence infernale, arrêts maladie... Épuisés par des conditions de travail dégradées, les personnels de l'Ehpad Méduli, à Castelnau-de-Médoc en Gironde, alertent. Ils craignent de devenir maltraitants envers leurs résidents.
Les salariés de Méduli se désolent d'une situation intenable qui, inévitablement, se répercute sur le quotidien des 80 résidents. “Le résultat, c’est qu’ils restent alités, pas douchés, que des toilettes sont reportées l’après-midi. Il y a beaucoup de fatigue de la part des soignantes”, continue la représentante syndicale. Si les salariés ont "le soutien des familles", ils ne peuvent s'empêcher de craindre de tomber dans de la "maltraitance".
Les résidents sont des gens vulnérables. Ils ont besoin de nous au quotidien, mais on n’est pas là pour assurer les soins minimums. Il y a un manque de surveillance aussi.
Les arrêts maladie s'enchaînent au sein de la maison de retraite. Souvent en lien avec la cadence effrénée ou les tâches effectuées seul plutôt qu'à deux. Les soignants exigent des embauches qui semblent tarder. "Il nous faut au moins de l’intérim pour compenser les arrêts de travail. C’est ce qui a été fait le week-end dernier, mais ça n’a pas suffi”, songe Aurélie Beautray, qui pointe "un manque de communication avec la direction".
En réponse aux alertes du personnel, une "réunion d'urgence pour trouver des solutions" s'est tenue, ce mardi 24 septembre, avec l'Agence régionale de santé Gironde, en présence du Département et de la municipalité qui partagent la tutelle. "Le sujet était de caractériser le problème. En effet, il y a de l’absentéisme chez les aides-soignants. On cherche à savoir comment on va pouvoir aider l’établissement à recruter en intérim ou de façon pérenne", assure Bénédicte Motte, directrice de l'ARS Gironde.
Alors qu'une demande d'aide financière pour l'Ehpad doit être examinée par l'ARS prochainement, le problème de Méduli ne serait pas sa "situation financière" estime Bénédicte Motte. Un fonds d'urgence de 400 000 euros a été accordé l'année dernière. "Le sujet est comment on va donner envie à des professionnels de prêter main-forte”, ajoute-t-elle, assurant que cela "n'impacte en rien la prise en charge des patients".
Il y a des financements pour payer les postes.
Pour freiner ces difficultés décrites par le personnel, leurs représentants et le maire de Castelnau-de-Médoc, Eric Arrigoni, défendent également la nécessité de recruter un "directeur attitré". L'actuel, en intérim, gère déjà deux autres établissements en région parisienne. Son prédécesseur, resté dix ans, se partageait lui aussi entre deux structures. "Un recrutement est en cours. C’est nécessaire pour la gestion des ressources humaines”, reconnaît l'élu, qui espère "une arrivée en fin d’année".
La situation à Castelnau-de-Médoc n'est pas sans rappeler celle d'autres lieux de retraite sur le territoire et, plus généralement, dans le pays. Ce mardi, les salariés de l'Ehpad des Parentèles à Mérignac ont repris leur mouvement de grève. Ils dénoncent "le manque criant de personnel" dans leur établissement.
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