Le personnel de l'EHPAD Méduli à Castelnau-du-Médoc, ainsi que des familles, alertent sur la prise en charge des résidents en raison de conditions de travail déplorables. L'ARS organise ce mardi une réunion d'urgence pour trouver des solutions.
Une réunion de crise ce mardi à l'EHPAD Méduli de Castelnau-du-Médoc. Le personnel et certaines familles de cet établissement public dénoncent un contexte de maltraitance. L'EHPAD serait en grande difficulté en raison d'une situation de sous-effectif depuis cet été.
Selon les témoignages, l'établissement, complètement rénové en 2022, fonctionne certains jours avec trois soignants pour 80 résidents au lieu de huit. Une situation donc intenable pour les salariés et qui a des conséquences sur des résidents fragiles, vulnérables et parfois en fin de vie. Philippe rend visite à sa maman de 91 ans plusieurs fois par semaine et il a bien remarqué que la situation se dégradait même si le personnel "fait ce qu'il peut" : "Ils la mettent moins souvent dans le fauteuil roulant pour aller à la salle de vie, les toilettes sont faites tard dans la matinée voire en fin de matinée. La dernière fois, il n'y avait pas de verre donc je me demande si elle peut boire quand elle veut. Ils ne mangent plus à midi, mais midi et demi voire plus tard."
D'ailleurs, selon la CGT, les derniers repas sont souvent servis froid par manque de bras pour le service. Claude Gauzargues, leur représentante, n'hésite pas à parler de maltraitance et donne un exemple : "Des gens que l'on devrait lever tous les jours pour éviter les escarres ne le sont pas forcément. C'est de la maltraitance !" "Les douches ne sont plus quotidiennes, les soins peuvent être reportés et les résidents les plus vulnérables sont alités pendant plusieurs jours d'affilée", ajoute Aurélie Beautray, la représentante du personnel.
Pour cette soignante, tout se serait détérioré cet été avec le changement de direction. Avant, malgré les difficultés, le personnel arrivait tout de même à tourner à sept soignants pour les 80 résidents alors qu'aujourd'hui, l'hôtesse d'accueil doit aider le personnel pour des tâches non-médicales certains jours. "Il (le directeur intérimaire) refuse de faire appel à l'intérim. On a beaucoup d'arrêts maladie et surtout d'accidents de travail, car comme on est souvent seule pour manipuler un résident, on se bloque le dos, on se fait mal à l'épaule." Le directeur intérimaire, lui, reconnaît une situation financière catastrophique au sein de l'établissement et il réclame le déblocage rapide d'un fond d'urgence.
Mais l'Agence Régionale de Santé temporise et veut en savoir plus avant de prendre des décisions car elle n'avait pas reçu d'alerte sur cet établissement avant un courrier la semaine dernière. Sa directrice en Gironde, Bénédicte Motte : "Il faut vraiment savoir quel est le sujet. Est-ce que c'est un problème d'organisation du travail ? Est-ce que c'est un problème d'absentéisme ? C'est-à-dire que la direction n'arrive pas à trouver les professionnels disponibles. Vous voyez, ce n'est pas forcément la même chose et il y a peut-être d'autres problématiques." Elle insiste sur le fait que l'aspect financier ne prendra jamais le dessus sur la santé des résidents et que l'EHPAD a déjà fait l'objet de fonds d'urgence de 300 à 400 000 euros par le passé. L'ARS a prévu de réunir tout le monde autour de la table et de trouver au plus vite des solutions pour cet EHPAD.
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