Mon père Claude n'aura pas survécu à tous ces mois d'enfermement et d'isolement.
il est mort le lundi 31 mai.
Le jour de sa mort, une affiche "ENTREE INTERDITE" était toujours apposée sur la porte d' l'Ehpad de l'hôpital de Dieulefit. Le jour de sa mort, la plaque en plexiglass était toujours en place dans le parloir du hall d'accueil.
Malgré le protocole ministériel recommandant de lever les mesures de privation de liberté des résidents des Ehpad et de faciliter les relations avec leurs familles, la direction de cet établissement a choisi de maintenir le principe des visites sur rendez-vous et d'interdire l'accès aux chambres, sauf pour les résidents "en fin de vie" - dont mon père.
Les SOS lancés au maire de Dieulefit, à la députée de la circonscription, aus sénateurs, aux responsables de l'ARS, à la ministre n'ont servi à rien.
PERSONNE n'a bougé le petit doigt pour que les résidents de cet Ehpad soient traités et considérés comme des CITOYENS et de CITOYENNES à part entière.
Mon père avait choisi de vivre en Ehpad pour ne pas être isolé et pour se sentir en sécurité. L'enfermement et l'isolement ont eu raison de son envie de vivre. il s'est laissé "glisser".
Cet Ehpad est devenu sa prison. Il est mort en prison. A 81 ans.
PLUS JAMAIS CA !
Nos aînés résidents en Ehpad ne doivent plus jamais se retrouver enfermés et privés de la la présence et des visites régulières de leurs proches.