La publication récente, au travers de plusieurs médias, des salaires très élevés des dirigeants de SEM, SPL et autres SPLA, alimente aujourd’hui un besoin de communication entre le peuple et les élus.
Pour en revenir aux faits, la presse a révélé des informations sur le montant des salaires des présidents de SPL, SPLA et SEM pouvant dépasser, lorsqu’ils sont cumulés à d’autres indemnités, le salaire du premier ministre (soit plus de 12 700 euros net). Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car aujourd’hui un grand nombre de ces sociétés existent sur le territoire Français et plus particulièrement sur notre île. Au vu du contexte économique actuel dans nos différentes collectivités, et de manière plus globale sur notre Ile, ces salaires, de plus de 10 000 euros mensuels, ainsi que le cumul des indemnités, nous ont fortement interpellés au sein de notre mouvement.
Alors que l’étude de l’INSEE parue le 02/10/2018, expose que 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté (chiffres de 2015), et que 39,1 % des jeunes situés entre 15 et 29 ans sont au chômage, nous pensons qu’il est plus que nécessaire d’expliquer au peuple, avec beaucoup de pédagogie, en quoi la création de SEM, SPL et SPLA participe au développement économique de l’Ile, et quelles sont les raisons et responsabilités qui poussent les collectivités à donner ce niveau de salaire aux dirigeants et présidents, avec de l’argent publique. A cet effet, en tant que citoyens voulant faire avancer notre Ile en toute transparence, nous vous voulons aujourd’hui des réponses aux questions suivantes :
- Dans un contexte économique difficile pour les collectivités locales, qu’est-ce qui justifie la création de SPL et SPLA, et l’injection de fonds publiques en grande quantité dans ces structures ?
- N’y a-t-il pas des risques de dérives liées à la création à profusion de ces structures (emplois fictifs, politisation des emplois, détournement de fonds, etc.) ?
- Les fonctions d’un président de SPL ou SPLA et celles d’un élu sont-elles toujours compatibles ?
- Quelle est la fiche de poste associée à la fonction de président de SPL et SPLA (missions, responsabilités, temps de travail, etc.) ?
- Si des élus sont à la fois indemnisés pour leurs missions d’élu ainsi que pour leurs missions de président de SPL et SPLA, les salaires respectifs ne devraient-ils pas être calculés au prorata des jours passés dans l’une ou l’autre fonction ?
- Y a-t-il des objectifs fixés à atteindre par ces les présidents de ces sociétés ? Si oui, quels sont les moyens de contrôle mis en place ?
- N’existe-t-il pas de plafond pour la rémunération de président de SPL et SPLA sachant que les fonds proviennent des impôts et des taxes diverses ?
- Enfin, ne serait-il pas plus opportun d’embaucher nos jeunes diplômés de La Réunion qualifiés, sachant que 12 500 euros correspond à 5 emplois de cadre à 2 500 euros net ?
Dans le contexte de crise sociale actuelle, nous espérons avoir des réponses face aux interrogations des citoyens relatifs aux salaires parfois six fois supérieurs à la moyenne régionale, reçus par des personnes devant travailler pour l’intérêt publique et payées par de l’argent publique.