Pour une transition démocratique et citoyenne en Algérie
Paris le 13 mars 2019
132 ans de colonisation , 7 ans de guerre de libération, 10 années de guerre civile, 56 années de démocratie confisquée, 20 ans de gouvernance sans partage, les citoyennes et citoyens algérien-es disent « Basta !», « ça suffit ! Nous voulons vivre en paix et décider de notre avenir ».
Beaucoup se posaient la question sur l’immobilisme politique des algériens lors des révolutions dans le monde dit " arabe ". Beaucoup se demandaient, lors du quatrième mandat de M. Bouteflika en 2014, « mais pourquoi les algériens ne bougent-ils pas ? ».
Depuis le 22 février dernier (et même avant), nous assistons, en Algérie, à un soulèvement citoyen, pacifique d’une ampleur inédite, demandant le départ de ce système politique corrompu et mafieux qui a mis tout un peuple sous tutelle depuis l’indépendance. Ce pouvoir qui a terni l’image de l’Algérie dans le monde entier par ses magouilles et ses ridicules stratagèmes, en se cachant derrière un homme très âgé, malade et de surcroît incapable de gouverner.
Les algériennes et algériens ne sont plus dupes. Conscients du danger qui guette l’Algérie, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur, Ils répondent aujourd’hui, d’une seule et même voix, avec maturité et civisme. Ils ne veulent ressembler ni à l’Irak, ni à la Libye et encore moins à la Syrie. Conscients du péril islamique, même s'il n'est plus que résiduel aujourd’hui, ils redoutent avant tout les puissances occidentales qui cherchent le chaos pour s’accaparer ses richesses nationales. Ils savent que, désormais, le véritable ennemi intérieur est ce système politique algérien avec à sa tête son représentant A. Bouteflika, capable de mettre le feu pour garder les commandes et les privilèges. M. Bouteflika n’a-t-il pas dit : « Je suis l’Algérie, l’Algérie c’est moi » ?
Nous algériennes et algériens de France et d’ailleurs, binationaux, dénonçons avec calme et fermeté le soutien de l’Etat français par l’intermédiaire de son représentant M. Emmanuel Macron, qui, à quelques jours d’intervalle, a fait deux sorties explosives indignant beaucoup nos compatriotes. La première pour demander des « élections transparentes » alors que ce pouvoir en est incapable vu qu’il est opaque par essence. Et la deuxième, hier, pour valider un coup d’état constitutionnel. Nous citons : « Je salue la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page de l’histoire algérienne ».
Il est inacceptable que la France par l’intermédiaire de son président cautionne un coup d’Etat constitutionnel. Il est inadmissible qu’elle soit complice d’une telle mafia et empêche tout un peuple de décider de sa destinée.
Faut-il comprendre que M. Emmanuel Macron considère que certains peuples méritent la démocratie et d’autres non ?
Faut-il comprendre que le peuple algérien devra toujours se soumettre au dictât de ce « système pourri » sous prétexte d’une menace islamique systématiquement brandie ?
Et doit-on en conclure que seuls les intérêts financiers comptent ?
Nous algériennes et algériens de France et d’ailleurs, binationaux,