Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
AFHE - Association française d'histoire économique
Destinataire(s) :
M. le ministre de la Culture, M. le directeur des archives de France, Mme la directrice du projet Pierrefitte
L’Association française d’histoire économique (AFHE) a pris connaissance avec consternation de l'annonce officielle par les Archives nationales de la décision prise dans le cadre du projet de nouveau centre des Archives nationales Paris-Fontainebleau-Pierrefitte-sur-Seine, de transférer à Fontainebleau courant 2012 l’ensemble des archives relevant du domaine « équipement, territoire, agriculture, écologie, industrie, commerce, tourisme, économie, finances ». Cette décision prise unilatéralement par la direction des Archives nationales, sans la moindre concertation avec les chercheurs concernés, leurs centres de recherche et leurs associations professionnelles aura nécessairement un impact très négatif sur les conditions dans lesquelles est menée la recherche en histoire économique, sociale et technique, voire en économie et sociologie.
L’éclatement de la série F entre Fontainebleau et Pierrefitte sera dommageable pour la recherche dans la mesure où, d’une part, les sous-séries regroupées dans cette série sont complémentaires et où, de l’autre, les chercheurs sont souvent amenés dans le cours de leur travail à passer d'une série à l'autre. Par ailleurs, c’est une conception singulièrement étroite de la recherche qui conduit à isoler les archives économiques et techniques des séries réunissant les archives des institutions politiques et culturelles comme si on pouvait faire de l’histoire économique (ou technique) en se désintéressant du contexte politique, institutionnel et culturel. De manière plus générale, la dispersion des archives contemporaines entre trois sites éloignés – le Caran, Fontainebleau et Pierrefitte – est préjudiciable à la recherche historique dans son ensemble.
Enfin, l’absence de liaison aisée, directe, rapide et peu coûteuse entre la capitale et le centre des archives de Fontainebleau puisqu’il faut enchaîner train et navette, pénalise les chercheurs et, en particulier, les étudiants. Comment en effet motiver des étudiants pour des recherches exigeant le recours à des archives dont l'accès leur demandera davantage d'efforts et de sacrifices ?
Dans tous les cas, cette décision qui exprime une hiérarchie des enjeux qui reflète une conception très traditionnelle de l’histoire, ne manquera pas d’apparaître comme une véritable mesure de relégation de domaines de recherche parmi les plus dynamiques en sciences humaines et sociales.
C’est pourquoi la décision du transfert à Fontainebleau d’une partie de la série F est inacceptable. En conséquence, l’Association française d’histoire économique (AFHE) demande fermement à la direction des Archives nationales de revenir sur cette décision unilatérale qui affaiblira gravement tout un pan de la recherche historique française.
Le Comité directeur de l'AFHE :
Patrice Baubeau, Maître de conférences à l’Université de Paris-X-Nanterre, Trésorier
Hubert Bonin, Professeur à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
Anne Conchon, Maîtresse de conférences à l'Université de Paris-I
Natacha Coquery, Professeure à l'Université de Nantes
Guillaume Daudin, Professeur à l'Université de Lille-I
Jean-Claude Daumas, Professeur à l'Université de Franche-Comté, Président
Sabine Effosse, Maîtresse de conférences à l'Université de Tours
Laurent Feller, Professeur à l'Université de Paris-I, Vice-président
Danièle Fraboulet, Professeure à l'Université de Paris-XIII
Gabriel Galvez-Behar, Maître de conférences à l'Université de Lille-III
Claire Lemercier, Chargée de recherc