Pour une suspension du projet éolien "sur Grati" afin que des solutions alternatives puissent être proposées

La Suisse s’est engagée dans la décarbonisation de la société. Son objectif premier est de lutter contre les graves conséquences sanitaires, environnementales et sociales du réchauffement climatique avéré. Il vise à garantir une qualité de vie acceptable aux générations futures, certains disent même qu’il s’agit de la survie de l’humanité.

Les mesures envisagées touchent tous les domaines de l’organisation de la société et de l’économie : réduction des chauffages et du trafic, isolation des bâtiments, économie circulaire, production locale, nouvelles sources d’énergie, etc.

Or, on ne peut pas prétendre maintenir ou améliorer la qualité de vie en prenant des mesures qui la détériorent ! L’implantation d’éoliennes industrielles géantes de 210 m de hauteur représente une atteinte importante à la qualité de vie, tant pour ceux qui les subissent directement de près comme de loin, que pour les promeneurs, pique-niqueurs, skieurs et tous ceux qui aiment la beauté de nos paysages et en ont besoin pour résister aux pressions de la vie moderne.

L’électricité ne représente qu’un quart environ de l’énergie consommée en Suisse (en gros la moitié l’est pour les chauffages et un quart pour le trafic). La production envisagée de courant éolien, soit environ 7 %, de la production totale d’électricité, ne représente donc que 2 % de l’énergie consommée en Suisse. Ces chiffres sont négligeables au vu des défis posés par l’objectif défini par la Confédération, mais ils sont surtout négligeables au vu des atteintes considérables aux paysages que représentent les éoliennes.

Plus les éoliennes sont grandes et puissantes, plus elles produisent du bruit. Les sons émis par les éoliennes peuvent être très dérangeants par leur caractère répétitif. Dans de nombreux cas, le cumul de bruit des éoliennes d’un seul parc peut devenir insupportable.

La question des infrasons émis par les éoliennes n’est pas à négligé. Une récente étude du physicien suisse J-Bernard Jeanneret remet les pendules à l’heure en décrivant enfin les mécanismes physiques qui peuvent provoquer de graves malaises aux humains et animaux. Cette étude explique que les infrasons se propagent non seulement dans l’air mais surtout dans le sous-sol et décrit de façon détaillée les phénomènes que cela entraîne. Elle montre que le problème des infrasons est à prendre très au sérieux et qu’il droit être réévalué sur de nouvelles bases.

Lien vers l’étude de M. Jeanneret : https://www.paysage-libre.ch/une-nouvelle-etude-vient-bousculer-les-connaissances-sur-les-infrasons-emis-par-les-eoliennes/

Les éoliennes aggravent le bilan de CO2 du mix électrique. Si l’on prend en considération les conditions peu écologiques de leur fabrication, de leur construction et de leur recyclage, les éoliennes ne sont pas climatiquement neutres lorsqu’elles sont installées.

Les éoliennes sont fabriquées à l’étranger. L’installation en Suisse demande donc de transporter d’énormes composants sur des longues distances. Une seule éolienne pèse plusieurs milliers de tonnes.

Selon une étude commandée par l’OFEV, les émissions totales de CO2 sur toute la durée de vie des éoliennes par rapport à la quantité d’électricité produite sont 4 fois plus élevées que pour les centrales au fil de l’eau et supérieures à celles de l’énergie nucléaire. La construction d’éoliennes en Suisse va donc aggraver le bilan CO2 du mix électrique actuel.

Les vents en Suisse sont parmi les plus faibles d’Europe. Le reste du temps, intermittence des éoliennes exige des sources d’énergie immédiatement disponibles, pilotables et flexibles, comme le gaz, qui émet beaucoup de CO2. En Suisse ce sont les barrages qui seront sollicités, mais ils seront vite dépassés, leurs capacités étant largement insuffisantes pour assurer cette tâche dans la durée.

150 ans de protection stricte des forêts ont permis de les reconstituer sur 30% du territoire suisse. L’implantation de centaines d’éoliennes porterait une grave atteinte aux écosystèmes forestiers.

Les forêts offrent les derniers refuges de grande surface pour la faune sauvage. Elles garantissent un approvisionnement en eau propre et contribuent à purifier l’air. Elles absorbent d’énormes quantités de CO2.

De multiples organisations environnementales prennent position contre des éoliennes dans les forêts. Eurobats, un accord européen pour la protection des chauves-souris, prévoit explicitement que : L’installation d’éoliennes dans les forêts est très dangereuse pour les chauves-souris et n’est donc pas recommandées et critiquées dans les présentes lignes directrices.

Pro Natura Lucerne écrit à propos du parc éolien de Stierenberg (AG), qui est prévu dans la forêt : Nous ne sommes pas disposés à accepter des éoliennes en forêt dense, conformément à la position de Pro Natura sur la politique énergétique de 2011.

BirdLife écrit à propos du même projet : Dans les sites forestiers, le risque pour les espèces, en particulier les chauves-souris et certaines espèces d’oiseaux, est nettement plus élevé.

Les éoliennes tuent les oiseaux menacés et chassent les oiseaux nicheurs rares de leurs habitats. Les répercussions négatives des éoliennes sur les oiseaux sont prouvées par différentes études. Le danger principal réside dans le risque de collision et la modification de l’habitat. Le risque de collision concerne principalement les oiseaux migrateurs et les grands oiseaux, notamment les adeptes du vol à voile, comme les rapaces et les cigognes. Les oiseaux peuvent entrer en collision avec les rotors et les mâts des éoliennes, être aspirés en passant dans le tourbillon des rotors. Un triste exemple en date est celui de Communiqué de presse de BirdLife Suisse du 25.01.2022 ou un aigle royal avait percuté les pales d’une éolienne du parc du Mont-Soleil dans le Jura bernois en fin d’année dernière. Lien : https://www.birdlife.ch/fr/content/un-aigle-royal-premiere-victime-averee-dune-eolienne-en-suisse

La Mortalité des chauves-souris est également très importante. L’agence de la transition écologique ADEME l’estime jusqu’à une septantaine de morts par année et par éolienne. Les chauves-souris entrent en collision avec les pales ou sont victimes de la dépression occasionnée par le passage des pales devant le mât. Parmi les mammifères, les chauves-souris sont les plus sensibles à l’installation d’un parc éolien. Les populations de chauves-souris sont très vulnérables. La mort de seulement quelques animaux peut déjà provoquer la disparition d’une espèce dans une région. Cela est néfaste pour la biodiversité.

Les insectes sont à la fois les ennemis et les victimes des éoliennes : rien qu’en Allemagne, c’est 5 à 6 milliards d’insectes qui sont tués par les pales des éoliennes pendant la belle saison.

D’un autre côté, les insectes se collent contre les pales et peuvent faire perdre jusqu’à 30% de puissance à ces dernières. Plusieurs études le confirment : Les insectes sont les grands oubliés des nuisances causées par les éoliennes. Celles-ci provoquent de véritables hécatombes comme l’atteste une étude du DLR (Deutches Zentrume für Luft-und Raumfahrt) : « 5% des insectes traversant l’Allemagne seraient victimes des éoliennes, ce qui représente 1'200 tonnes par année ou 5-8 milliards d’insectes ! ». Ces chiffres s’ajoutent évidemment aux autres facteurs de disparition progressive des insectes.

Selon le Centre Energétique et Procédés de l’Ecole des Mines de Paris, l’encrassement aurait un impact considérable, de l’ordre de 20%, 30%, 40% dans le pire des cas. François Cauneau, professeur de mécanique des fluides au CEP Mines ParisTech explique au Figaro : « Le dépôt d’insectes peut être massif et de faire en quelques heures par une belle journée ».

Dans tous les cas, des opérations de nettoyage coûteuses doivent être réalisées pour que l’éolienne retrouve sa puissance.

Dernier point est l’importance de la protection des couches géologiques étanches faisant la fonction de réservoir naturel d’eau permettant la distribution de l’eau sur une longue période via les couches géologiques circulatoires.

Il est important de pouvoir prendre conscience de l’impact des forages d’encrage des éoliennes dans les lithologies mentionnées, ci-avant, la détérioration du système d’étanchéité et les possibles modifications de direction des sources d’eau qui ne pourront pas être résolues par des injections de béton. En effet, l’ingénierie n’a pu résoudre les problèmes causés, en générale, par des forages impactant les milieux de circulation d’eau.

En citant l’exemple de la source miraculeuse de sainte Colette asséchée par des éoliennes. Alors que l’entreprise Enercon engageait d’importants travaux pour installer des éoliennes à Chamole, les clarisses de Poligny (Jura) ont subitement vu s’assécher la source découverte par sainte Colette dans leur couvent à proximité. Les sources n’ont plus qu’un débit lors de pluie et de fonte, ce qui indique un système karstique de failles alimentées par les pluies. Lors de la conception des éoliennes un des points de forage a touché la nappe sous pression qui a jailli. Ils ont essayé de colmater la résurgence en injectant du béton sous pression. De ce faite, la nappe alimentant continuellement le système de faille a dû changer sa direction ou les failles se sont bouchées avec le lait de béton, la silice, la formation de calcaire.

Les sources centenaires ont été asséchées par l’exploitation industrielle, pour une technologie des années 80, dépassée, obsolète et inadaptée à nos sols, à notre environnement géologique et thermique ainsi qu’à la faune.  Les anciens n’ont jamais construit des moulins à vent dans nos régions. Toutes les intentions et les connaissances ont été, par le passé, dirigées pour la force hydraulique.

Des solutions alternatives existent nous en citerons une : la remise en place des divers canaux d’irrigation du Nozon couplés à diverses turbines Pelton en courbe de Fibonacci. Mais aussi, des supports de turbines hydroélectriques pour les eaux montantes au réservoir ainsi qu’à la descente des canalisations. Cette idée peut être mise en application pour notre commune ainsi que pour les communes de Juriens et de Lignerolle bénéficiant de réservoir en altitude ainsi qu’un fort dénivelé.

Notre parti politique, en associant avec divers intérêts communs, a les perspectives de mettre ces intentions en place. Premièrement, sur le trop-plein de la source de Juriens sortant d’un système de faille au château de Romainmôtier, pour exemple, et en accord avec la Fondation de Romainmôtier.

C’est pour ces motifs, mais aussi dans une perspective de promotionner le savoir des anciens, pour l’incorporer dans le monde actuel, avec les compétences et les moyens techniques actuels.

Nous ajoutant que le financement de ces divers projets pourrait venir de la population locale qui pourrait en retirer un bénéfice économique de rendement, autre que la bourse, l’immobilier et les autres formes de spéculation.

Un mouvement continuellement gratuit jour et nuit, et en toute saison, il nous reste à prendre conscience du potentiel, de le mettre en valeur et dans récolter les fruits.

A la lumière de tous ces éléments, ce moratoire est indispensable. Le problème ne se résume pas qu’à de l’esthétique, il en va de tout un écosystème, une harmonie du vivant aujourd’hui mise en péril. Il est de notre devoir pour les générations futures, pour notre si belle région, de ne pas se précipiter vers un projet dont les impactes négatifs seraient irréversibles. Réfléchissons, discutons, il existe d’autres possibilités en collaboration avec le vivant, sans dommages collatéraux avec un véritable bénéfice.

Un bénéfice durable pour tous, autre que des subventions dont la majeure partie ira aux promoteurs, fruit illusoire d’une bonne conscience trompée par les paroles des lobbies de l’éolien.