Les gilets jaunes ont raison, il n'existe rien de plus inégalitaire que la TICPE et la TVA, qui touchent aveuglément les pauvres comme les riches.
La taxe sur les carburants a été instaurée en 1928, à une époque où seules les populations aisées possédaient un véhicule automobile. A l'époque les moins aisés n'étaient pas concernés par cette taxe.
La TVA a été instaurée en 1954, sur la base de taxes antérieures, sur le prix de vente et le chiffre d'affaire des entreprises. En réalité, il s'agit là d'une survivance des anciens systèmes de taxation (tels que les taxes sur les chiens, ou sur les fenêtres). Cette taxe et celles qui l'ont précédée témoignent du caractère inégalitaire traditionnel de la République sur le plan économique. Ce caractère inégalitaire a été masqué dans l'immédiat après guerre par la politique de solidarité, dont on sait qu'elle est en régression constante depuis une vingtaine d'années.
A défaut d'établir une société égalitaire sur le plan économique (ce qu'aucune société humaine n'a réussi jusqu'à aujourd'hui. Ce qui n'interdit en rien d'essayer), il serait temps d'élaborer une politique fiscale égalitaire. Il ne s'agit pas d'affaiblir l'Etat, les Régions les Départements et les communes en réduisant les prélèvements (au risque de faire encore régresser la solidarité), mais d'en changer l'assiette.
Le seul impôt égalitaire est l'impôt sur le revenu, seul progressif et prenant en compte la différence fondamentale entre les revenus des différentes classes, des plus riches aux plus pauvres.
Il est donc normal d'exiger la suppression de la TVA et de la TICPE et leur remplacement par une augmentation conséquente de l'impôt sur le revenu (intégrant tous les revenus, quelle que soit leur provenance, travail, capital, retraite, etc...) dont la progressivité doit être équilibrée et égalitaire. Une règle de bonne gouvernance serait que le solde soit nul pour les classes moyennes médianes, les moins fortunés payant moins et les plus fortunés plus qu'actuellement, du fait de l'augmentation des impôts sur le revenu .
Loin de toute utopie, cette exigence est réaliste, même si elle impose de revoir les règles du partage entre Etat, Régions, Départements et Communes. Par ailleurs, la suppression des taxes augmenterait immédiatement le pouvoir d'achat des plus pauvres, ce qui aurait sans doute un effet non négligeable sur l'économie.
On pourra rétorquer que si la France suit seule cette voie elle bouleversera les équilibres européens (peut-être à son avantage). Evidemment la solution est une fiscalité européenne... Il est frappant de voir qu'aucun gouvernement (qu'il soit de droite ou de gauche d'ailleurs) n'a mis ce sujet sur la table depuis la construction de l'Europe, laissant le désordre régner en Europe sur ce plan (donnant lieu à toutes les manipulations et tous les chantages de la part des plus fortunés).
Enfin, l'argument de la transition écologique est inaudible ; le changement de paradigme qu'exigerait cette question imposerait de revoir en profondeur tous les systèmes d'exploitation et de distribution, c'est à dire de construire une utopie qui exclue le capitalisme néolibéral, et non de brandir les taxes comme un bouclier inefficace... Nous en sommes évidemment très loin. Ce qui est possible de faire aujourd'hui est de sensibiliser et de mobiliser sans cesse, ce qui est sans rapport avec l'appauvrissement des plus pauvres par des taxes iniques.
En conséquence, nous, signataires de cette pétition exigeons la suppression de la TVA et de la TICPE.
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