Une des priorités incontournables pour mener la transition écologique est de mettre fin à la totalité des aides financières qui détruisent le climat et l’environnement. Pourtant, pour l'année 2019, on évalue à 18,5 milliards d’euros le financement par le gouvernement français aux énergies fossiles qui détraquent le climat (pétrole, gaz et charbon). C'est plus de la moitié du montant dédié à la transition écologique dans le "Plan de relance" de l'économie de 2021 alors que celui-ci est qualifié de "vert" par le gouvernement. Ces aides aux polluants prennent la forme de subventions à la production et à la consommation de combustibles fossiles et comprennent aussi des bénéfices fiscaux comme des exonérations ou taux réduits sur les taxes sur les énergies fossiles. Si on ne supprime pas ces financements, les objectifs climatiques (limiter le réchauffement à 1,5°C, atteindre la neutralité carbone, etc.) seront purement et simplement inatteignables.
À l’échelle internationale, Paris s’est engagé auprès du G7 à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles d’ici 2025. Or, le gouvernement continue à soutenir l'utilisation de combustibles fossiles en investissant dans les grandes entreprises publiques polluantes et en octroyant des aides fiscales aux secteurs polluants. Pire, au lieu de diminuer, le soutien de la France aux énergies fossiles a augmenté de 17% pendant la période 2017-2019 par rapport à 2014-2016, à l'inverse de la tendance à la baisse observée pour l'ensemble des pays du G20. D'ailleurs, parmi les pays membres du G20 de l'OCDE, la France est celui qui a promis le plus grand montant de soutien à la production et à la consommation de combustibles fossiles suite à la crise du Covid-19.
De plus, alors que la loi de finances 2020 avait entamé un processus de diminution de certaines dépenses fiscales nuisant à l'environnement, la totalité des amendements dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances pour 2021, qui portaient sur la suppression d’une dépense fiscale, ont été rejetés avec avis défavorable du Gouvernement.
Alors qu'il manque des milliards d'euros d'investissements par an en France pour accélérer la transition écologique, le gouvernement refuse d'engager un processus pour supprimer les aides à la pollution. Celles-ci sortent pourtant tout droit du budget de l'état et donc de la poche des citoyens.
Dans l'optique de l'élection présidentielle 2022, nous demandons aux candidats à la présidentielle de prendre position publiquement sur leur vision du devenir des subventions à la production et à la consommation de combustibles fossiles ainsi qu'aux mesures de fiscalité énergétiques défavorables à l'environnement. En effet, à l'heure où, sans changements majeurs dans la politique environnementale nationale, la capacité de la France à atteindre ses objectifs climatiques est sérieusement remise en question, il est indispensable de rouvrir le débat démocratique autour des questions de financement d'activités nuisibles pour l'environnement ainsi que sur les problématiques de fiscalité environnementale sans perdre de vue les enjeux de justice sociale sans lesquels une transition durable n'est pas envisageable.
Pour en savoir plus: - lien renvoyant aux sites internet des ONG à l'origine de la campagne / pétition -