À l’attention de la Commission mixte franco-malgache sur les îles Éparses
Nous, citoyens et citoyennes du monde soucieux du droit international et de la justice postcoloniale, exhortons les gouvernements de Madagascar et de France à honorer les engagements moraux et juridiques qui leur incombent. Après 63 années d’un différend territorial non réglé, nous demandons :
- Respect du droit international : Les îles Éparses sont reconnues comme faisant partie du territoire malgache par l’ONU et par le principe fondamental de l’intangibilité des frontières coloniales. Nous appelons la commission à tenir compte de la résolution 34/91 de 1979, qui « somm[e] le gouvernement français d’entamer sans plus tarder des négociations en vue de la réintégration des îles Éparses séparées arbitrairement de Madagascar ».
- Accélération du dialogue : La prochaine réunion du 30 juin 2025 doit être l’occasion d’ouvrir réellement les pourparlers. Nous exigeons des échanges transparents et équitables, dans un esprit de coopération. La France comme Madagascar doivent faire preuve de bonne foi pour aboutir à un compromis conforme à la décolonisation inachevée.
- Garantie d’équité : Toute solution avancée ne peut se faire au détriment du droit de Madagascar à sa souveraineté. La « cogestion » ou coopération future ne peut se limiter à une gestion minime : elle doit inclure un véritable partage des responsabilités et des bénéfices, avec une claire perspective de rétablir l’intégrité territoriale malgache.
- Appui de la communauté internationale : Nous demandons aux gouvernements et organisations tiers (Union Africaine, Union européenne, Nations unies, SADC, BRICS) de rappeler à la France ses obligations démocratiques et décoloniales, comme cela a été fait pour d’autres litiges (cas de Chagos-Maurice). Le peuple malgache a le droit légitime à la reconnaissance de ses revendications historiques.
- Préserver la paix régionale : Ce contentieux ne doit pas être instrumentalisé comme un conflit entre peuples amis. Il est de l’intérêt commun que cet épisode se résolve par la diplomatie. Nous encourageons la commission à proposer des mesures rapides de confiance (projets conjoints de recherche scientifique, partage réglementé des ressources halieutiques, protection commune de la biodiversité marine) pour réduire les tensions et préparer le terrain à un accord futur.
Nous appelons la commission à respecter les principes du droit international. Par cette pétition, nous exprimons notre soutien à une issue juste pour Madagascar, sans laquelle le processus de décolonisation resterait inachevé.