Il y a des sujets qui rassemblent : le transport maritime à la voile en fait partie.
Une proposition de loi transpartisane déposée à l’Assemblée Nationale (mise en ligne ici) et déjà signée par 50 députés, appelle les pouvoirs publics à soutenir pleinement la filière vélique.
A l’heure où la transition écologique est une nécessité absolue et la contrainte budgétaire impose des choix, il est urgent de préserver cette solution à la fois décarbonée, opérationnelle et souveraine.
Depuis plusieurs années, une filière industrielle française d’excellence se développe. Portée par des PME innovantes, des compagnies maritimes pionnières, des architectes navals et des chantiers engagés, la propulsion à voile – sous forme de voiles, d’ailes, de rotors et profils aspirés ou de kites – permet de réduire drastiquement les émissions dès aujourd’hui, en équipant les navires existants comme les nouveaux. Ainsi, de véritables voiliers-cargos opérés par des armateurs audacieux qui réinventent la logistique maritime autour de valeurs de sobriété, de robustesse et d’ancrage territorial assurent déjà des liaisons maritimes propres, notamment avec les territoires ultramarins et réinterrogent le cabotage maritime pour desservir les côtes françaises.
Cette double dynamique – transformation de la flotte existante et création d’un nouveau modèle – n’est pas une utopie. C’est une réalité industrielle, avec déjà 10 navires en opération, 15 en commande, plus de 1 100 emplois créés, 3 usines ouvertes, et une ambition claire: créer 4 000 emplois et 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030. Mais cette dynamique est fragile.
Alors que d’autres nations s’engagent résolument dans la décarbonation du transport maritime, la France risque de laisser passer le vent du changement.
La suppression des exonérations de charges sociales pour les entreprises du transport maritime à la voile, combinée à la réduction du suramortissement vert et à l’incertitude réglementaire, envoie un signal catastrophique à une filière encore fragile. Sans ces soutiens, les armateurs français perdent en compétitivité, les marins en emplois sous pavillon national, et les territoires – y compris nos Outre-mers – se trouvent privés d’une logistique maritime propre et adaptée. Autant de freins qui mettent en péril une filière encore émergente, constituée d’acteurs prêts à porter haut le pavillon français.
Nous ne pouvons pas sacrifier une filière verte et stratégique au nom d’un ajustement budgétaire à courte vue. La propulsion vélique, ce n’est pas un retour en arrière : c’est une technologie moderne, une vision d’avenir, un choix de résilience face aux crises énergétiques. C’est aussi un outil de souveraineté maritime, de relocalisation logistique et de rayonnement industriel.
La proposition de loi déposée à l'Assemblée nationale propose de :
Nous, signataires de cette tribune – élus, armateurs, entrepreneurs, chercheurs, citoyens – soutenons pleinement cette proposition de loi.
Nous demandons que le transport maritime à la voile devienne un pilier reconnu de l’économie bleue française. Il ne s’agit pas de nostalgie, mais d’efficacité. Il ne s’agit pas de symbole, mais d’impact.
Le moment est venu de faire un choix clair. Ne laissons pas une solution aussi cohérente avec les attentes sociales, climatiques et industrielles devenir marginale.
Le vent souffle dans la bonne direction. La France est un grand pays maritime. Elle peut, elle doit être à la pointe du transport à la voile. À nous d’attraper cette chance.
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