Alors que l’exécutif multiplie les appels à la responsabilité, au sacrifice et à l’effort collectif, une large partie de la population constate chaque jour le fossé qui s’élargit entre les discours officiels et les comportements de ceux qui les prononcent. Quand l’exemplarité disparaît, la défiance grandit. Et avec elle, le risque d’un effondrement silencieux du lien démocratique.
Un discours de rigueur à sens unique
Le gouvernement, depuis plusieurs années, martèle le besoin d’efforts. Il parle de responsabilité budgétaire, de réformes « nécessaires », de rigueur face aux défis économiques et démographiques. Le peuple entend ces appels, mais il voit surtout que la rigueur s’applique toujours aux mêmes.
Réforme des retraites imposée au forceps, réduction de l’assurance chômage, pression sur les dépenses sociales… Pendant que les citoyens sont appelés à se sacrifier, aucune remise en cause sérieuse du fonctionnement de l’État lui-même n’est engagée. Les efforts sont demandés, mais jamais partagés.
L’exemplarité, grande absente du sommet de l’État
On ne peut pas exiger des Français de travailler plus longtemps, de réduire leur train de vie ou de supporter des coupes budgétaires, quand les dirigeants eux-mêmes continuent de vivre dans un confort institutionnel protégé. Les symboles du décalage sont nombreux :
Pendant ce temps, on traque les "abus" dans les minima sociaux, on contrôle les allocataires du RSA, on dénonce les « assistés », mais jamais les puissants.
Quand l’État perd sa légitimité morale
La République repose sur un principe simple : la loi est la même pour tous, et l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers. Mais que reste-t-il de cette promesse, quand le sommet de l’État se soustrait aux efforts qu’il exige des autres ?
L’exemplarité n’est pas un luxe en démocratie, c’est une exigence fondamentale. Sans elle, les réformes deviennent des injonctions, les appels à la solidarité tournent au mépris, et la légitimité du pouvoir s’effondre. Car on ne peut pas exiger la cohésion nationale quand on incarne soi-même la disjonction sociale.
Le prix du mépris : fracture sociale, fracture démocratique
La colère que l’on voit grandir dans la société n’est pas seulement économique. C’est une colère morale. Elle naît du sentiment d’injustice, d’un deux poids deux mesures constant, visible, quotidien. Le peuple ne rejette pas forcément l’idée d’effort – il rejette l’idée d’effort imposé d’en haut par ceux qui s’en exonèrent.
Ce sentiment nourrit l’abstention, la radicalisation, le vote protestataire. Il crée un terrain propice aux extrêmes, à la désillusion, au rejet pur et simple du système. Et il ne peut plus être ignoré.
Conclusion : pour restaurer la confiance, l’exemplarité doit redevenir la règle
La France traverse une période charnière. Si ses dirigeants souhaitent encore parler au nom du peuple, ils doivent d’abord commencer par faire ce qu’ils demandent aux autres : assumer la rigueur, réduire leurs propres privilèges, renoncer aux passe-droits, se soumettre aux mêmes règles que tous.
L’exemplarité n’est pas qu’un symbole, c’est la condition du respect, et sans respect, il n’y a ni autorité, ni cohésion, ni avenir commun
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