Paysans de montagne, éleveurs de sangliers ?
Début avril 2018, balade printanière dans le Pays Welche et la Vallée de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin)
Pour les éleveurs, la nature n’est pas vraiment souriante : prairies retournées par les sangliers ou broutées par des troupeaux de cerfs.
Les images parlent d’elles-mêmes…
Regardez ce petit film réalisé en ce début de mois d'Avril par des éleveurs de la Confédération Paysanne d’Alsace :
Paysans de montagne, eleveurs de sanglier from Omni-Visites on Vimeo.
Ces dégâts de gibiers nous mettent en difficultés et fragilisent l’économie de nos fermes :
- Comment nourrir nos troupeaux sans acheter le fourrage ailleurs, à un coût élevé, et dont la qualité n’égale pas celle de nos foins de montagne ?
- Comment conserver la certification Agriculture Biologique sans être contraints d’acheter les fourrages bio ailleurs ? (qui plus est, pas toujours faciles à trouver, chers et de qualité moindre)
- Comment établir des rations équilibrées avec une alimentation dont la composition et la qualité ne sont pas constantes ?
- Comment assurer les performances zootechniques de nos animaux quand, au pâturage, ils n’ont pas leur ration d’herbe ?
- Comment rentabiliser nos investissements de matériel de fenaison et de séchage en grange quand on n’a plus de foin à récolter et à sécher ?
- Comment préserver la biodiversité floristique des prairies quand il faut re-semer chaque année ? ces obligations environnementales, auxquelles nous adhérons, sont financées par des fonds publics et l’attribution des aides MAEC est sujette à des contrôles !
- Comment accepter les diminutions de primes PAC pour cause d’anomalies, c’est-à-dire d’arbres en dessous desquels il y a un doute sur la présence d’herbe, alors que par ailleurs tant d’herbe est saccagée par les sangliers ou broutée par les cervidés ?
- Comment respecter l’AOC Munster qui exige que 70% des fourrages soient produits sur la ferme ? les petites fermes pourraient être amenées à perdre l’appellation !
- Comment consacrer du temps à réparer ces dégâts quand on travaille déjà 60 heures par semaine ? Et que dire du préjudice moral...?
Résoudre ce problème, qui s’ajoute à toutes les difficultés des éleveurs, est un enjeu vital pour le maintien de l’élevage en montagne vosgienne !
Pour sortir de cette situation désastreuse:
> Nous demandons que des mesures soient prises pour que nos prairies soient protégées contre le gibier.
> Nous demandons que le schéma de gestion cynégétique soit le résultat d'une réelle concertation entre les éleveurs de montagne, la Confédération paysanne et la Fédération des Chasseurs.
> Nous demandons un droit de regard sur les niveaux d'indemnisation des paysans de montagne par le Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers.