Patrimoine menacé

PATRIMOINE MENACÉ

Couvent de la Congrégation des sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie

Depuis 1925, le Mont-Jésus-Marie marque de ses activités et de sa présence architecturale le flanc du Mont-Royal. Des générations de jeunes y ont reçu l’enseignement des sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Quand ces dernières vendent leur édifice à l’Université de Montréal en 2003, elles sont confiantes que cette institution vouée à la préservation du savoir, à sa transmission et à son avancement saura sauvegarder le patrimoine qu’elles lui confient.

De plus, le 1420 boulevard Mont-Royal (Mont-Jésus-Marie) s’intègre naturellement au campus de l’UdeM par sa proximité avec lui et par son caractère architectural d’établissement d’enseignement. Ses espaces sont compatibles avec ceux de nombreux besoins à combler de l’Université tels bureaux, salles de cours, laboratoires secs, résidences pour étudiants, etc. La transaction est conclue en toute connaissance de cause et après une sérieuse étude de faisabilité. Des dépenses sont entreprises dans ce sens.

Or voilà que l’UdeM, à l’été 2007, choisit plutôt la revente de la propriété des sœurs au Groupe Catania qui envisage y aménager des condos de luxe. Cette nouvelle vocation transformera un bien collectif en bien exclusif. Elle impliquera d’altérer physiquement les lieux, agrandissement des fenêtres et du rez-de-chaussée du côté de la cour intérieure, murs-rideaux d’un seul tenant pour recouvrir l’ensemble des galeries typiques des anciens couvents, etc. Mais surtout, l’intervention fera fi du maintien de l’intégrité des fonctions. Elle effacera la mémoire de l’usage énoncée comme critère primordial de la conservation du patrimoine par la Charte de Venise. Ce document stipule : « Chargées d’un message spirituel du passé, les œuvres monumentales des peuples demeurent dans la vie présente le témoignage vivant de leurs traditions[1] ».

En conséquence, nous demandons par la présente que l’arrondissement d’Outremont tienne une consultation dans le but d’empêcher le changement de zonage qui permettrait une atteinte irréversible au bâtiment.

Que l’Université poursuive le projet initial qu’elle s’était donné en toute logique!
Qu’elle ait en tête son devoir de mémoire!
Que la ville agisse au plus tôt et consulte ses citoyens!
Que ces citoyens restent sur la brèche!
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Cette pétition est adressée à :

Mme Louise Roy, présidente
Office de consultation publique de Montréal

Mme Marie Cinq-Mars, mairesse
Arrondiseement d'Outremont

Mme Madeleine Forget, responsable du patrimoine
Ministère de la Culture des communications et de la condition féminine

[1] Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites (Charte de Venise 1964) adoptée par l’UNESCO, Icomos, préambule 1965.