[le texte est long, bien qu'il y aurait encore tant de choses à dire... si vous n'avez pas le temps ou le courage de tout lire, l'essentiel du message que j'aimerais vous transmettre est en gras, à la fin]
Dans moins d'une semaine, le 1er tour des élections présidentielles marquera un tournant irrémédiable : la nomination des candidats retenus pour le 2nd tour.
Si la politique est un immense plateau de jeu stratégique, personne n'a le droit de miser sur nos vies. Car il est bien question de cela depuis quelques temps : chaque décision prise par le gouvernement a un impact, immédiat ou non, sur nos conditions de vie, qu'il s'agisse d'Ecologie, de Sécurité, de Santé, d'Education, de Justice, d'Economie... Et en réalité, tout est lié, malgré les efforts de notre système à tout ranger en silos distincts.
On ne peut parler et agir dans le domaine de la Santé si l'on ne prend pas en considération l'Ecologie, les Transports, la Sécurité ; on ne peut prendre de décision économique sans étudier au préalable les répercussions sur les autres aspects.
Depuis quelques décennies maintenant, le jeu politique passe avant tout par une démonstration de débats et de combats de coqs stériles, sans cesse remaniés tous les cinq ans si ce n'est moins, les protagonistes ne cherchant qu'à discréditer leurs adversaires et imposer des mesures et créer des lois éponymes et égocentriques pour marquer leur territoire et justifier leur nomination plutôt qu'à réellement construire quelque chose de viable pour tous.
La plupart des propositions, si elles ne sont pas exclusivement vouées à rapporter des voix pour être délaissées aussitôt l'élection passée, sont simplement des idées reprises ; on fait du nouveau avec de l'ancien, simplement agrémenté à la sauce de l'actualité.
Or je pense qu'il est aisé aujourd'hui de voir que ces façons de faire -sans parler des corruptions à peine déguisées- ne nous mènent pas loin, pire, nous font régresser.
Les dirigeants, les gouvernements, les ministres, les députés... tous ces gens engagés officiellement pour le bien de tous les Français se succèdent et ne parviennent pas à sortir le pays du marasme dans lequel il sombre progressivement.
Et pour cause : il y a tant à faire !
Par ailleurs, ce que l'on qualifie de richesse, cette diversité dont est constituée notre population, est finalement aussi sa plus grosse faiblesse : nous sommes tellement tous différents, avec nos peurs, nos espoirs, nos aspirations, nos croyances, nos expériences et nos ressentis divergents voire antagonistes, qu'il est évidemment impossible qu'une seule personne, aussi sincèrement dévouée soit-elle, puisse satisfaire l'ensemble de la communauté.
Les métropolitains n'ont pas les mêmes besoins que les habitants des DOM-TOM ; les jeunes générations n'ont pas les mêmes intérêts que les anciennes ; les femmes n'ont pas les mêmes attentes que les hommes ; le public n'a pas les mêmes craintes que le secteur du privé ; les ruraux ne réfléchissent pas comme les citadins ; les scientifiques n'ont pas le même regard que les artistes ; les entrepreneurs n'ont pas le même stress que les salariés... Il est utopique de croire qu'un programme pourrait répondre à toutes les attentes de chacun sans léser ni décevoir qui que ce soit. C'est exactement ça, la vie : apprendre à faire des choix, des concessions, tant que cela ne porte pas atteinte à son intégrité ni à celle de ses pairs ; en somme, vivre ensemble, c'est ouvrir son esprit, prendre en considération un tout, un ensemble multiple, sans toujours chercher à combler ses besoins personnels, ses envies et caprices, lesquels, avec du recul, ne sont parfois que le reflet de notre ego et d'un inconscient collectif qui n'est en réalité pas ce dont nous avons vraiment besoin, voire qui peut, indirectement, nous impacter plus négativement que ce que l'on aurait pu croire ou espérer.
Avec cette "pétition", ou lettre ouverte devrais-je plutôt dire, ce ne sont pas tant des signatures que j'espère récolter, mais simplement la satisfaction de pouvoir me dire que, au-delà d'une injonction à voter -ou s'abstenir, car, pour le moment, chacun est encore libre de s'exprimer comme il le souhaite- pour telle ou telle personnalité, la simple lecture de ces quelques phrases aura su vous convaincre de vous autoriser à exprimer librement votre choix, non pas en fonction des pronostics, des échanges avec votre entourage, des "et si...", de vos peurs, mais bien au contraire en fonction de vos plus profondes aspirations.
Je ne suis pas certaine qu'un seul candidat réponde à absolument toutes vos convictions et envies ; mais s'il vous plaît, au nom des générations à venir, au nom de la planète et donc de l'humanité dont chacun de nous fait partie, au nom de notre magnifique pouvoir d'exprimer librement notre choix ou de bouder un système, au nom de tout ce qui fait que nous sommes et vivons, il est grand temps de se prendre en main et d'arrêter de voter contre une idée, ou pour une paire de beaux yeux, ou par crainte de gâcher sa chance...
Avec ces pratiques ancrées et qui faussent notre regard et nos choix, nous obtenons :
1) lors du second tour, un score serré de 52 / 48%, les 52% représentant en réalité :
- les votes nuls ou blancs
- l'abstention, elle-même à décortiquer, faisant la distinction entre la non-expression délibérée d'une part ("je ne veux d'aucun des deux candidats proposés" ou "je suis contre le système entier") et l'oubli, la non-procuration ou encore le manque de temps d'autre part (réunion familiale le Dimanche des élections, compétition, voyage, travail, maladie...)
- les votes contre l'autre candidat
- les votes totalement influencés par les médias, les conversations, l'absence de clairvoyance, l'indécision
- et seulement enfin, les votes réellement intentionnels... ce qui finalement n'est qu'un infime pourcentage !
2) des votes influencés : les médias, les (vrais ?) pronostics et statistiques (qui parmi vous a déjà été interrogé sur ses intentions de vote ?), les rumeurs, les omissions (à chaque élection, tous les candidats ne bénéficient pas de la même visibilité).
Résultat : les personnes qui ne savent pas où chercher l'information ou se contentent des on-dit, qui parce que leur famille a toujours voté ainsi, qui se disent par principe de gauche ou de droite (existe-t-il seulement encore aujourd'hui une droite et une gauche ? Et qu'est-ce que cela revêt exactement ?), qui, par peur de voter pour un candidat donné d'avance perdant ou par crainte de ne pas penser comme tout le monde, vont naïvement donner leur voix à quelqu'un d'autre dont les principes, valeurs, ligne de conduite, programme et réelles ambitions ne répondent pas du tout à ce que recherchent ces personnes... tous ces citoyens, qui malheureusement sont la criante majorité de la population, constituent un vivier aux influenceurs.
Ces influenceurs sont les artistes, les politiques, les stars, les maires de vos villes, les membres de votre famille ayant la plus grande bouche... Tous ces gens qui se permettent de vous recommander vivement de voter pour tel ou telle candidat(e), sans chercher à connaître vos points de vue, échanger avec vous sur vos pensées, vos attentes, vos craintes ou au contraire sur ce qui vous plaît dans le programme d'untel, ont-ils seulement lu de fond en comble les 12 programmes qui nous sont proposés ? Trouveront-ils entière satisfaction à vivre cinq ans sous les décisions peu scrupuleuses de leur "idole" ? Vous demandent-ils de voter comme eux pour s'assurer une "victoire", façon de se convaincre du bon choix qu'ils comptent faire ? Ou le font-ils parce qu'eux-mêmes n'ont pas réfléchi au long terme et choisissent donc de clamer haut et fort le politiquement correct, le bien-pensant, ce qui "paraît" juste, ou tout simplement pour faire barrière à quelqu'un qui leur déplaît ?
Blanche Gardin appelle à voter Mélenchon, je l'adore cette nana, elle est trop drôle, donc je le ferai > avez-vous lu le programme de ce dernier ? Vous appréciez cette femme en tant qu'artiste, mais la connaissez-vous personnellement, avez-vous les mêmes intérêts ? Et si un autre artiste que vous admirez appelle à voter Zemmour, Poutou, Hidalgo ou Dupont-Aignan, comment allez-vous faire pour choisir ? Mme Gardin est-elle elle-même convaincue de ce qu'elle dit ou fait-elle comme nombre de ses confrères ?
Oh, Macron a de beaux yeux bleus ! > ils sont plusieurs à avoir les yeux bleus
Han, tu as trouvé que la cent-troisième phrase du discours de Marine Le Pen était juste ? Sale facho ! > 1) revoir la définition du fascisme et sa portée historique ; 2) il y a tout un tas d'autres propositions reprises par d'autres candidats que l'on n'affuble pas des mêmes injures ; 3) tout son programme ne tourne pas qu'autour de la politique d'immigration
Pff, une femme au pouvoir ?! > durant 5 Républiques, seuls des hommes ont été au pouvoir, voyez le résultat !
Poutou n'a pas fait l'école politicienne, il n'a pas le physique ! > vaut-il mieux avoir un physique sans cervelle ou un candidat au physique qui ne nous plaît pas personnellement mais prêt à défendre les intérêts de ses concitoyens durant les cinq prochaines années ?
Je suis convaincu par Lassalle, il a raison sur tous les points, mais il ne dépassera jamais les 5%, donc je vais perdre mon vote, ça ne sert à rien... > et si 75% des Français pensaient exactement comme vous, cela voudrait dire que les trois quarts de la population, parce qu'ils croient savoir ce que les autres pensent et supposent ce qu'ils vont faire, voteront par défaut dès le 1er tour ?
Je suis pour l'immigration, donc j'emm*** Dupont-Aignan ! > est-ce là sa seule proposition ? Est-ce la plus importante ? Ne vous correspond-il pas sur une autre mesure d'envergure ? Est-ce une mesure qui vous touche directement dans votre quotidien ?
Ma famille est de droite, donc je regarde même pas Roussel ni Hidalgo > ne vous a-t-on jamais appris à penser par vous-même ? Vos intérêts sont-ils donc ceux de votre entourage ?
Mais euh Arthaud, elle est de droite ou de gauche ? > est-ce vraiment cela la question ?
Les sondages disent Macron en tête, donc je vais voter pour / contre lui > et si les sondages étaient truqués simplement pour orienter nos choix ?
Des a priori, des projections erronées, du manque de clairvoyance et d'information...
Nous avons le choix de dire, dans une petite boîte, quelle femme ou quel homme représente au mieux, selon nos convictions intimes et nos intérêts personnels, l'idéal.
Seule façon de faire le meilleur choix, ou le moins pire : s'intéresser à ce que chacun prône, voir si c'est en cohérence avec la personnalité du prétendant, lire en intégralité les 12 programmes, et pas que ceux que l'on pense être bien.
Mais gardez à l'esprit qu'aucun programme ne pourra ni vous satisfaire à 100% ni aboutir complètement : nous votons pour élire une personne, un président, un citoyen français parmi nous tous qui, une fois en place :
- s'entourera de personnalités qui ne correspondront peut-être pas à nos valeurs, qui auront fait des pieds et des mains pour se hisser au plus haut de la pyramide sans chercher à remplir une quelconque mission ;
- fera face au Sénat et à l'Assemblée Nationale, véritables garde-fous (ou empêcheurs, selon le point de vue que l'on adopte) représentés par d'illustres inconnus que l'on n'a que trop rarement l'occasion de côtoyer ;
- ne gouvernera pas seul et devra faire des choix en fonction de l'Union Européenne, et plus largement, de l'ONU ainsi que d'une communauté internationale.
Ayons bien conscience que l'on vote :
- soit pour un programme, qui dès le départ, dans la quasi totalité des cas, ne nous convient pas entièrement, mais a le mérite de se rapprocher de ce que nous pensons ;
- soit pour une personne, qui de toute façon, même convaincue et sincère, ne pourra appliquer tout ce qu'elle aura promis durant sa campagne.
Alors s'il vous plaît, pour une fois, ne serait-il pas extraordinaire que chacun vote réellement en son âme et conscience ? En France, nous avons la chance de garder notre vote secret : si nous ne sommes pas sereins car personne autour de nous ne pense comme nous, rien ne nous oblige à dévoiler notre choix.
Mais au moins, quels que soient les résultats du 1er tour et in fine du 2nd, prenez le temps d'imaginer :
- les Français, de France et d'ailleurs, après avoir pris conscience qu'ils ont le pouvoir de s'exprimer et de choisir librement, ont renversé tous les sondages et prévisions : c'est votre candidat, dont personne ne parlait ou que tout le monde raillait, qui sort victorieux => quelle joie immense et quelle fierté de vous rendre compte que non, vous n'étiez pas le ou la seul(e) à penser comme ça, malgré ce qu'on vous serinait autour de vous ! Et quel soulagement d'avoir agi selon vos pensées à vous, et pas selon ce qui est "normal", ou bon de penser en ce moment.
- votre candidat favori n'est pas parvenu à se hisser au 2nd tour : navrant, désespérant, peut-être effrayant... Certes, mais personne, à commencer par vous-même, ne pourra vous reprocher d'avoir fait le jeu d'un candidat que vous ne désiriez pas. Ne reste plus qu'à prendre une décision pour le 2nd tour : s'abstenir pour exprimer mon dégoût ou mon mécontentement, ou voter, au moins pire.
- malgré cet appel à choisir consciencieusement, vous avez cédé à la paranoïa, à la mode, au politiquement correct, aux prédictions des soi-disant sondages (faits par qui ? sur qui ? pour qui ?...) : vous vous retrouvez au 2nd tour puis parti pour cinq ans avec un gouvernant qui ne va cesser de vous décevoir quelles que soient ses prises de position : évidemment, puisque dès le départ, il ne vous correspondait pas ! Pas la peine de vous plaindre ou de critiquer : quand on nous donne la possibilité de choisir, que ce soit pour changer ou non, saisissons cette chance ! Il ne suffit pas de faire l'acte de poster une enveloppe dans l'urne pour se donner le droit d'ensuite tout critiquer, tout casser, enchaîner les grèves et les manifestations pour protester contre un candidat que l'on aura contribué à mettre au pouvoir, soit directement, soit indirectement en n'ayant pas clairement exprimé son vrai choix.
Nous sommes dans une société où tout ce que nous faisons et disons est observé, relayé, jugé... Une fois tous les cinq ans, nous avons la capacité de contribuer au changement, au renouveau, ou au contraire, si tel est notre souhait, de faire en sorte que rien ne change.
Pour ma part, et je ne m'en cache pas, je ne souhaite pas que Mr Macron soit réélu : pour sa défense, il n'a pas eu un mandat facile (mais avant lui, aucun : entre guerres, crises économiques et attentats, chaque quinquennat est marqué par un ou plusieurs problèmes majeurs). Mais j'estime qu'outre le fait de ne pas avoir pris les bonnes décisions, ni au temps de la pandémie, ni aujourd'hui face aux impacts de la guerre en Ukraine, il a d'abord servi les intérêts de ceux qui pouvaient lui apporter quelque chose en retour tout en ne prenant même pas la peine de se cacher de mépriser son peuple, y compris ses électeurs. Car imbu qu'il est, il ne se soucie même pas de savoir qui l'a porté au pouvoir. C'est un homme intelligent, mais fier, arrogant, et surtout dénué de toute humanité. Et de nos jours, je pense qu'il est grand temps de comprendre que la vraie intelligence n'est plus celle relevant du QI ni du nombre d'années d'études que l'on a fait ou du parcours que l'on a eu, mais plutôt celle du cœur, de l'empathie, de l'authenticité, de l'éthique, de la vision au long terme, et du savoir oser.
Représenter un peuple, aussi divers et varié soit-il (comprendre qu'il est impossible de faire le bien pour tout le monde ; prenons pour exemple la gestion de la pandémie en France : aurait-il mieux valu privilégier l'économie au détriment de vies ou l'inverse ? Il n'y a pas de bonne solution, mais basculer d'une idée à l'autre tous les trente jours sans réelle planification ne faisait pas partie des stratégies des plus adéquates, faisant plus de mal dans tous les domaines qu'autre chose et ne permettant pas pour autant une résolution du problème), est une responsabilité certainement des plus lourdes qui soient. Il y a tout un tas de rouages dans les méandres de la politique que le peuple ne peut percevoir ; des choix difficiles sont à faire, des liens et ententes à créer et pérenniser. Mais avant tout, il est du devoir d'un chef d'Etat de ne pas penser aux actions qui lui permettront de se faire réélire aux prochaines présidentielles ni de s'assurer une bonne retraite ; sa mission première, à l'égard de son propre peuple, est de lui assurer le meilleur avenir possible : des conditions de vie décentes -alimentation, pouvoir d'achat, logement, travail, épanouissement, santé... Cela se traduit par des prises de position tranchées mais efficaces qui, si elles ne font pas l'unanimité dans l'immédiat, resteront gravées à jamais, car ayant contribué au mieux-être de la population.
Pour cela, il s'agit de comprendre que tout est lié : l'Ecologie au sens large est finalement un vaste domaine qui se répercute partout, qu'on y croie ou non ; mais il ne peut non plus exister d'économie viable si les gens ne prennent pas plaisir à travailler et contribuer aux réserves de l'Etat ; pas plus qu'il ne peut y avoir de sécurité et de bien-vivre ensemble si les décisions prises uniquement sur le court terme ne répondent pas aux problématiques de réduction des écarts sociaux, d'injustice, de logement, problématiques qui seront d'autant plus importantes à mesure du temps...
Nombreuses sont les connexions qu'il est possible de faire, mais là n'est pas l'objectif : ceci ne sont que des exemples pour vous démontrer qu'il est crucial, pour opérer un choix réfléchi, de s'informer, de se documenter, d'analyser, de comprendre les enjeux et les ambitions de chacun des programmes.
Ne votons pas pour une belle gueule, pour faire un pied-de-nez, pour un parcours prestigieux, pour être comme tout le monde...
Voter pour quelqu'un, c'est oser prendre le risque de chambouler les choses. Mais le monde a évolué suite à des changements ! Certains plus brutaux que d'autres, parfois indépendamment de la volonté de l'Homme, mais si nous en sommes là aujourd'hui, au XXIe siècle, à l'aube de la sixième extinction massive, à l'apogée des sciences et technologie, aux progrès de la médecine, à la fracture sociale grandissante..., c'est suite à des (r)évolutions, changements de mentalité, ou au contraire à cause de manque d'esprits éclairés. Bénéfique ou handicapant, chaque changement a un impact sur le futur.
Et aujourd'hui, nous avons le pouvoir d'impacter non pas les cinq prochaines années, mais bien au-delà, et même par-delà les frontières (car oui, pour le moment, la France est encore un pays qui peut peser dans la balance).
A nous de faire en sorte de bien user de ce pouvoir, pour le bien de tous au long terme, et plus égoïstement, pour notre soulagement personnel, notre fierté d'avoir voté comme bon nous semble.
Mes chers compairs, que vous décidiez de vous rendre aux urnes Dimanche prochain ou non, je vous souhaite sincèrement d'agir en votre âme et conscience. A l'heure où il est difficile de se forger sa propre opinion, d'avoir une vision claire et authentique des choses, où les doutes nous assaillent au point de nous laisser tenter de choisir la facilité, je vous demande, pas pour moi - car il est évidemment impossible que mes vœux et aspirations soient les mêmes que ceux de tous les Français (sinon il n'y aurait pas besoin de mettre une seule personne à la tête d'une nation !) - mais pour vous et vous seuls, de faire un choix, quel qu'il soit, qui fasse écho à vos pensées du moment. Que vous soyez pleinement responsable et maître de vos décisions, même si elles ne sont pas celles de la majorité, que vous ne regrettiez rien et assumiez vos actes (mieux vaut avoir des remords que des regrets !). On peut mettre de grands espoirs pour un candidat et se trouver déçu par sa politique a posteriori, car on a été trop naïf ou tout simplement parce que ce candidat n'aura pas pu mettre en place ce qu'il désirait sincèrement ; vous pourrez changer d'avis dans cinq ans, car votre vie, vos expériences vous auront amené à évoluer et penser autrement ou parce qu'un nouveau prétendant au pouvoir répondra davantage à vos valeurs... Quoi qu'il en soit, au moment de voter ce Dimanche 10 Avril 2022, soyez conscient de ce que vous ferez. Car non, une seule voix n'est pas sans conséquence, bien au contraire. C'est à force d'entendre ce que l'on veut nous faire croire que nous finissons aveuglément convaincus que tel est le cas ; mais si chacun agit selon ses convictions les plus intimes et profondes, quel que soit son univers (éducation, croyances (et je ne parle pas de religion), peurs, métier, études, expériences vécues, situation actuelle, désirs pour l'avenir...), alors les résultats pourraient être très surprenants !
Peu importe que dans votre jeunesse vous étiez de tel bord, peu importe que dans trente ans vous vous trouverez ridicule d'avoir cru en telle personnalité. Si chacun, aujourd'hui, exprimait sa vraie vérité, je suis certaine que le paysage politique, dans tous les domaines de notre vie, serait bien différent. Et donc nos vies aussi !
Vous êtes inconsolable, déçu de la politique, rebelle, aucun candidat ne vous inspire confiance... ? Soit, ne pas voter est également une option. A vous de faire évoluer le système dans ce cas !
On a déjà essayé la monarchie, on en est à la cinquième république, nous avons fricoté avec la dictature ; ailleurs, d'autres civilisations ne fonctionnent même pas avec ce genre de système.
Qu'est-ce qui vous empêche d'insuffler de nouvelles idées ? Observez, renseignez-vous : à l'échelle locale, en France, il existe déjà des communautés avec des élections sans candidat, avec une gouvernance partagée...
Rien n'est figé.
Vous l'aurez compris, cette pétition n'en est pas une : je ne veux influencer personne, je ne suis moi-même pas certaine de mon choix, ni même convaincue que je doive me plier à ce devoir civique qu'est voter...
Je suis juste une citoyenne désillusionnée, tantôt pleine d'optimisme pour faire bouger les mentalités et éveiller les consciences, parfois dépitée à la vue de ce qui se préfigure à l'horizon...
Le rapport du GIEC dit que nous n'avons que trois ans pour agir et nous levons l'obligation de jachère pour répondre au besoin immédiat des conséquences de la guerre en Ukraine, ce qui entraînera inéluctablement d'autres séries de problèmes auxquelles il faudra répondre au coup par coup plutôt que d'employer dès maintenant les moyens forts et durables ; nous sortons à peine d'une pandémie planétaire qui nous a prouvé que l'on était dépendant de nombreux autres pays et nous récidivons en faisant des compromis concernant le gaz russe ; le pouvoir d'achat est en baisse et tout augmente ; on construit à outrance de façon traditionnelle alors qu'on se voit contraint de rénover les anciens bâtiments ; on fait un bond dans la protection animale mais n'appliquerons les mesures que dans 3, 5 ou 8 ans...
Trois pas en avant, quatre en arrière ; des promesses puis des déceptions ; des intérêts douteux ; des citoyens négligés...
Incohérence, injustice, inaction...
Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, mais je veux pouvoir me dire, dans six mois, dans cinq ans, dans trente ans, que j'aurai fait de mon mieux. Car qui que ce soit au pouvoir d'ici la fin du mois, il/elle ne sera pas immortel(le). Mais sa politique, son engagement, ses paroles et actes peuvent marquer l'Histoire et déterminer un tournant pour les Français, et qui sait, inspirer les autres nations pour faire en sorte que nous soyons réellement acteurs de l'avenir de l'Humanité.
C'est ainsi que je vois les choses, et j'aime à penser que rien n'est joué d'avance et que tout est possible quand on agit avec ses tripes.
Il est question de liberté - d'opinion, d'expression, de penser, d'agir, de croire, d'espérer... - ce bien si fondamental, chéri et revendiqué en toute occasion.
Je ne vous indiquerai pas pour ou contre qui voter, ni même s'il faut se rendre comme des moutons aux urnes ou se rebeller contre ce système désuet qui semble corrompu...
Je souhaite juste vous faire prendre conscience que qui que vous soyez, vous avez un cerveau, un passé, une situation, une expérience, des peurs, des valeurs, des espoirs, qui vous font penser d'une certaine façon ; alors alignez vos gestes et vos actions à vos pensées. Personne ne peut dire si vous avez raison ou pas : dans la politique comme dans la vie, il n'y a pas une seule vérité. Et c'est bien une opportunité : pas de mauvaise note à la clé, juste le pouvoir d'être pour une fois nous-même !
Moi, Dimanche, j'agirai en mon nom, pour défendre les valeurs qui me sont chères aujourd'hui, pour assumer mon choix et ne pas m'en mordre les doigts demain, pour mes intérêts et ceux de ma descendance. J'accepte d'écouter les avis, les craintes et convictions, les choix des membres de ma famille, de mes amis, de mes collègues et voisins, peut-être m'apporteront-ils un éclairage, un autre point de vue... mais en aucun cas mon vote ou mon abstention ne répondra à leurs attentes si celles-ci sont contraires aux miennes.
Et vous ?
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