Manifeste contre l’effondrement de l’autorité républicaine

ÇA SUFFIT !!!

Manifeste contre l’effondrement de l’autorité républicaine

Aujourd’hui, une surveillante scolaire est morte. Poignardée par un élève de 14 ans.
Elle s’appelait Mélanie. Elle avait 31 ans. Elle surveillait la cour d’un collège, un matin ordinaire.

Elle veillait. C’est ce que font ceux qu’on oublie, qu’on sous-paie, qu’on déclassifie : ils veillent.
Mais ce matin-là, la violence a transpercé l’école.
La mort a franchi le portail.
Et c’est l’autorité républicaine, dans ce qu’elle a de plus fondamental, qui a été assassinée.

Alors oui, c’est un drame. Mais un drame de plus.
Et c’est cela, le scandale.
Ce n’est plus l’exception, c’est la norme. Ce n’est plus un accident, c’est un symptôme.

J’accuse l’État.

J’accuse l’État d’avoir renoncé à imposer l’ordre, préférant en gérer les ruines.
J’accuse l’État d’avoir laissé pourrir l’autorité, à l’école, dans la rue, dans la cité, dans les institutions.
J’accuse l’État d’avoir normalisé l’inacceptable, jusqu’à ce qu’un poignard dans un collège ne surprenne plus personne.
J’accuse l’État de ne plus protéger ses serviteurs, mais d’en pleurer les tombes.
Et de répondre à la barbarie par des cellules d’écoute, des tweets, des fleurs.

J’accuse les institutions.

Elles n’ont pas failli par erreur.
Elles ont failli par habitude.
Elles ont baissé les yeux trop souvent.
Et à force de détourner le regard, elles sont devenues complices.
Elles ont failli pour Elias, 15 ans, poignardé.
Pour Matisse, 15 ans, battu à mort dans un bus.
Pour Philippine, 20 ans, rouée de coups.
Pour Lola, 12 ans, martyrisée.
Pour Louise, 11 ans, lardée de coups.
Pour Thomas, 16 ans, poignardé également.

Et aujourd’hui, elles ont failli pour Mélanie, tuée dans le silence d’un collège.

J’accuse ceux qui parlent d’émotion quand il faudrait du courage.
On pleure. On tweet. On observe une minute de silence.
Et on recommence.
La République est devenue un théâtre d’ombres où l’on larmoie plus vite qu’on ne gouverne.
Où l’on enterre dans le recueillement, sans jamais reconstruire dans la vérité.

L’école est un champ de bataille.
La rue, un coupe-gorge.
Le droit, un refuge pour les violents.
Et la justice, une absente permanente.

J’accuse la classe politique.

De gauche comme de droite,
Tous ont troqué l’autorité contre la médiation,
la justice contre la communication,
la fermeté contre la compréhension des violents.
Ils ont repeint les façades pendant que les murs s’écroulaient.
Ils ont conçu des politiques « inclusives » sans jamais poser de limites, sans jamais défendre les intransigeances républicaines.
Où sont les exclusions ?
Où sont les centres éducatifs fermés ?
Où est la justice des mineurs violents ?
Où est le principe de protection ferme des innocents ?

J’accuse notre société d’avoir cédé à l’habitude.

On s’émeut. Puis on oublie.
On détourne les yeux. Puis on continue.
On considère que c’est normal, inévitable, presque statistique.
Mais ce n’est pas inévitable.
C’est le résultat d’un renoncement collectif.
C’est voulu, toléré, organisé par la faiblesse des élites et la lâcheté des institutions.

Alors j’accuse. Et j’en appelle.
À la mémoire.
À la conscience.
À la rupture.
Ce manifeste n’est pas un hommage.
C’est un acte d’accusation.
Un engagement, un serment.
Nous refusons de vivre dans une République qui recule.
Nous voulons une République qui protège, qui agit, qui tient bon.
Ce texte marque la limite du supportable.
Pour Mélanie.
Pour Elias.
Pour Matisse.
Pour Philippine.
Pour Lola.
Pour Thomas.
Pour Louise.
Pour tous les autres. Et pour ceux qu’on n’a pas encore perdus.

Désormais, nous nous lèverons.
Et nous accuserons. Nous pointerons les responsables et nous protègerons nos enfants.