Ne permettez pas que le pays vive sous un état d'urgence permanent.
Nous savons que les actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent, nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés.
L’état d’urgence a été voté en novembre dans l’émotion des attentats et sous la pression démagogique de responsables politiques qui cultivent la peur.
La réforme constitutionnelle à venir intègre le renforcement des pouvoirs de la police, la réforme de la procédure pénale et la déchéance de nationalité puise dans les propositions de la droite et de l'extrême droite. Elle les légitime.
Si l’État de droit cède à l’État d'exception, c’est la démocratie qui est mise à mal.
A quoi sert l'instauration de l'état d'urgence ? Plus de 500 assignations à résidence, et plus de 4.000 perquisitions, pour une seule mise en examen, mais l’interdiction des mobilisations citoyennes, des manifestations de la COP21 et le musellement des organisations syndicales.
A quoi servira la déchéance de nationalité ? Aucune efficacité pour lutter contre le terrorisme, mais c’est délivrer une nouvelle fois le message d’une France divisée, c’est stigmatiser les binationaux et plus globalement les musulmans ou supposés tels, c’est accroître dramatiquement le sentiment d’exclusion. C’est mettre en péril la notion de citoyenneté et de République.
Ce n'est pas d'une refondation sécuritaire et autoritaire dont nous avons besoin, mais d'une République sociale et démocratique, qui lutte contre le chômage et la précarité, contre tous les racismes, les discriminations, pour une France solidaire, ouverte à l’autre, accueillante, libre et fraternelle.
Madame la Députée, nous vous demandons solennellement de voter contre la prolongation et la constitutionnalisation de l’état d’urgence.