Le 11 novembre à Paris, vous avez commémoré la signature de l'Armistice de 1918 sous l'Arc de Triomphe, en présence de nombreux chefs d'État.
L'un d'eux est rentré chez lui le cœur brisé : Aleksandar Vucic, Président de la Serbie.
Vous l'avez traité de façon indigne. En effet, la Serbie fait partie des vainqueurs de 1918 aux côtés de la France. Elle a payé cette victoire particulièrement cher, perdant 1 250 000 de ses habitants sur une population totale de 4 500 000 au début de la guerre, soit plus d'un quart de sa population. Sacrifice terrible, inimaginable !
De plus, ce sacrifice a largement contribué à apporter la victoire aux Alliés, puisque les combats sur le front des Balkans ont été décisifs.
Pourtant, le Président Serbe n'a pas été invité à la tribune d'honneur, place qui lui revenait de fait du sacrifice de son peuple.
Aujourd'hui, le peuple Serbe est blessé par ce mépris. Et nous, citoyens français, avons honte de la façon dont vous avez traité le représentant de ce peuple ami, que nous avons sauvé au début de la Grande Guerre, à côté duquel nos soldats ont combattu bravement et qui nous a apporté la victoire.
Ce mépris a été d'autant plus violent que la place de la Serbie à la tribune d'honneur a été occupée par les représentants du Kosovo, état qui n'existait pas en 1918 et n'a donc en rien participé à la victoire, et où aujourd'hui encore les minorités serbes souffrent de discriminations au cœur de l'Europe.
Monsieur Macron, Monsieur Vucic a redit, au lendemain du 11 novembre, que vous étiez le bienvenu en Serbie et que vous y seriez reçu avec les honneurs qui sont dus à un Président de la République française. C'est tout à son honneur, et nous reconnaissons bien là l'hospitalité du peuple serbe et son incapacité à la rancœur.
Monsieur Macron, nous vous demandons à cette occasion de vous montrer vous aussi digne de votre position, et de demander, lors de votre visite en Serbie, pardon au peuple serbe pour cet affront qui leur a été fait dimanche 11 novembre, en ce jour où auraient dû régner la paix et l'harmonie.
Ce faisant, vous trouverez une place dans le cœur du peuple serbe, et dans les cœurs de nombreux citoyens français qui chérissent cette amitié forgée dans le sang, dans l'honneur et dans le courage.
Merci Monsieur le Président.