Charte de l'Université Paris-Nanterre de désobéissance à la Loi de Programmation de la Recherche.
Malgré une longue mobilisation contre elle, la Loi de programmation pour la recherche de Macron et Vidal a été finalement votée au mois de novembre 2020, en plein confinement, en pleine crise sanitaire. Pire que le texte initial, cette version de LPR revient sur les engagements de financement, la parole donnée de ne pas toucher aux qualifications et aux métiers (CNU) et renforce la répression des mouvements sociaux au sein des universités.
Nous proposons aux collègues de renverser le principe d’autonomie à notre avantage en faisant dissidence et en refusant les principales mesures de la LPR.
Pour cela, nous soumettons une charte, en huit points, à la signature de tous et toutes nos collègues de l’université de Nanterre, sans distinction de métier ou de statut. Nous la proposerons ensuite aux conseils centraux et souhaitons qu'elle puisse servir d'exemple ou de base de travail pour nos collègues d'autres universités et institutions d’enseignement supérieur et de recherche.
En opposition à la LPR, les signataires souhaitent que les instances de l’université de Nanterre s’engagent à respecter les principes suivants :
- Ne réaliser aucun recrutement en s’appuyant sur les contrats LPR (et LRU) : CDI de « mission scientifique », chaires junior (Tenure Track), contrat LRU, contrats doctoraux de droit privé, etc. afin de préserver les recrutements de titulaires et la fonction publique d'enseignement supérieur et de recherche.
- Faire de la qualification par le CNU un préalable au recrutement des futures maître.sses de conférences et de professeur.es des universités de Nanterre.
- Ne pas traiter les collègues de manière inégalitaire par le biais de primes ou modulation de service.
- Respecter les franchises universitaires en toutes circonstances et refuser l’application de l’article pénalisant l’entrave au débat et les « occupations ».
- Défendre par tous les moyens l’indépendance des enseignant.es comme des chercheur.ses, les libertés universitaires et démocratiques à l’université, notamment en termes de contenu des cours, de modalités d’évaluation et d’enseignement, de recherche, de position et d’opposition politique.
- Faire remonter aux tutelles chaque année le nombre de postes d'enseignement, de recherche, et d'administration réellement manquants dans chaque département, sans arbitrage, pour demander des financements pérennes et non « sur projet » tels que ceux proposés par la LPR.
- Refuser de mettre en place les financements compétitifs entre les différentes composantes de l’université de Nanterre.
- Ne pas s'engager dans la logique de « l'expérimentation » et dans la perspective de transformer l'université en grand établissement.
Lorsque vous signez cette "pétition", on vous demande pourquoi vous signez (facultatif), renseignez ici votre nom / prénom / poste / composante (merci ;)