La légion d'honneur à nos blessés

Monsieur le Président de la République,



En tant que présidente du Comité de soutien aux Militaires et Familles de France (CSM2F), j’ai l’honneur de m’adresser à vous au nom de notre association, au nom des épouses, des mères, des familles de militaires, des civils et de tous nos adhérents, afin d’attirer votre attention sur l’attribution de la Légion d’honneur à nos soldats blessés.



La Légion d’honneur est donnée à titre posthume à nos soldats, alors qu’ils participent activement à la sécurité de la France, partout en ce monde, portent aide et réconfort aux pays et peuples en difficulté. Chaque jour, des hommes et des femmes se battent pour défendre les valeurs de notre pays. La France doit à tous la reconnaissance de la Nation. A ceux qui reviennent mutilés, brûlés, amputés, cette reconnaissance va bien au-delà de la médaille de la « valeur militaire » VM.



Nos soldats soutiennent et défendent sans ménager leurs efforts. Leur charisme, leur professionnalisme font d’eux des hommes et des femmes engagés pour leur pays et dont la valeur est reconnue partout dans le monde.



C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous pensons qu’il serait juste que l’Etat leur décerne la Légion d’honneur, et pas seulement à titre posthume.



« Ils ne sont pas morts pour rien » avez-vous solennellement dit lors de votre discours du 19 Juillet aux Invalides. Non, Monsieur le Président, nos soldats ne sont pas morts pour rien, ils sont morts en héros respectueux de nos valeurs, qui sont celles de la France. Vous les avez honorés en les décorant de la Légion d’honneur et en leur donnant ainsi la reconnaissance de la Nation pour leur sacrifice.



Mais il en va de même pour nos blessés. Ils ne doivent pas rentrer blessés, mutilés, brûlés, amputés pour rien. Leurs vies en seront changées à jamais, leurs familles et leurs carrières également. Plus jamais ils ne regarderont la vie comme avant. Les douleurs physiques, esthétiques, morales, les douleurs psychologiques et les blessures invisibles ne se guérissent pas.



Je sais que vous porterez une grande attention à notre demande. Car nous avons entendu votre discours du 19 juillet. Ce discours nous a touchées, nous, femmes, mères et familles de militaires, car vous avez su trouver les mots qui exprimaient notre émotion et notre souffrance.



En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette lettre, et de tout ce que vous voudrez bien faire pour nos soldats blessés, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la république, l’expression de mes respectueuses salutations.



Madame Cathy Sardin
Présidente du CSM2F.
6 rue Victor Hugo
65390 ANDREST