« Le régime exclusif des partis ». C’est ainsi que De Gaulle qualifiait déjà les institutions de la IVème République, lorsqu’il démissionna en 1946. Et de fait, cette république fut ingouvernable. Elle connut 27 gouvernements en 12 ans. Les cinq derniers durèrent, en moyenne, moins de 59 jours!
Mais que fit-il lui-même sinon réintroduire le ver dans le fruit? (Art. 51-1 + Art. 48, alinéa 5, de la Constitution de 1958). Car en effet, le ver, le cancer de la démocratie représentative, ce sont les partis politiques!
Pourquoi les partis sont-ils le problème? Parce qu’ils nomment les élus. Ils les investissent. Nul ne peut être élu dans notre “démocratie” représentative “moderne” sans l’investiture d’un parti! Dès lors, chaque “élu” doit sa position d’élu (et ses privilèges), non pas à ses électeurs, mais d’abord à son parti.
Bien sûr, la question suivante est: comment va-t-il voter quand il s’agira d’une loi portant sur les intérêts du chef de son parti (qui lui-même représente d’autres intérêts…), si ces intérêts sont divergents de ceux des citoyens (qui croient l’avoir choisi)? D’où l’on peut conclure qu’il n’est pas libre de son vote, et même ajouter que chaque élu de notre parlement est inconstitutionnel aux termes d’un autre article de la même Constitution de 1958: l’article 27.
Que dit l’article 27?: « Tout mandat impératif est nul. » Autrement dit: un élu du peuple doit être libre de son vote en son âme et conscience. Autrement dit encore: s’il ne l’est pas, son mandat est nul (n’existe pas). Conclusion: AUCUN (pas un!*…) élu au Parlement français n’a de mandat légal!
Peut-on en déduire que le Parlement français est fictif? Oui. Peut-on en déduire que la France n’est gouvernée que par l’exécutif incarné par le seul Président de la République? Oui. Était-ce l’esprit de la Constitution de 1958? Non. Enfin… Ce n’est pas certain. De Gaulle avait quand même un côté un peu… monarchiste, non? Et c’est bien lui qui a créé l’UNR, non? Or, qu’était l’UNR sinon… un parti?
Quoiqu’il en soit, cette constitution de 1958 est pleine de contradictions desquelles on peut tirer tout et son contraire… Et nos hommes politiques, qui l’ont bien compris, s’en “arrangent” comme ils veulent. Tous! Depuis plus de soixante ans!
* Pas même les élus “sans étiquette” dont aucun n’aurait pu être seulement candidat sans des “connivences”, ou des divergences partisanes en amont, c’est-à-dire même, éventuellement à son insu…
[ Ami-e-s de la VRAIE démocratie : signez aussi ma pétition principale ! ]