Aujourd'hui encore, j'ai reçu un mail de la Boutique des Musées incitant à acheter en ligne.
J'utilise le mot "encore", car depuis le début du confinement, je reçois régulièrement ce type de mail de la part d'organismes qui vendent des produits dits non essentiels - comme des objets de décoration, de la lingerie, et j'en passe -, obligeant ainsi leurs salariés et les employés du transport et de la logistique à prendre des risques pour leur santé et celle de leurs proches.
Car non, Monsieur le Président de la République, Madame et Messieurs les Ministres et les députés, non, les règles sanitaires en vigueur ne sont pas respectées dans la très grande majorité des entreprises ; mais comme vous n'effectuez aucun contrôle, vous ne semblez pas au courant de cet état de fait (l'intervention hier de Muriel Pénicaud sur BFMTV le prouve). Les droits de retrait sont systématiquement refusés, et l'intervention de Bruno Lemaire sur BFM Business encourage davantage cette situation inadmissible. Non seulement les entreprises ne disposent pas de gel hydroalcoolique, de gants, de masques (pourquoi en auraient-elles, étant donné que l'hôpital public en manque ?), non seulement les distances de sécurité sont parfois, voire souvent, impossibles à respecter, mais on fait travailler des personnes à risques ou vivant avec des personnes à risques.
Je demande donc l'interdiction de vente en ligne pour tous les sites qui ne vendent pas UNIQUEMENT des produits de première nécessité.
Voici une petite liste des sites que j'ai pu repérer mais la liste est longue, très longue, trop longue :
- Amazon
- Bouchara
- Boutique des musées
- Decoclico
- Figarostore
- Mesdessous.fr
- Momox
- Scrapmalin Rougier&Plé
- Westing
(...)
J'ose espérer que vous verserez une prime extrêmement conséquente (et pas une petite prime de cent ou deux cents euros) à tous ceux qui ont dû aller travailler, salariés ou pas, pour que le reste du peuple français reste chez lui en toute tranquillité. Je pense notamment aux bénévoles des associations qui s'occupent des chats errants, des SDF, des personnes âgées et de tant d'autres êtres dans la détresse, bénévoles auxquels on a accordé une dérogation pour sortir, mais aucun moyen.
J'attends de vous que vous vous montriez à la hauteur de toutes les personnes qui auront trimées, suées et pris des risques à leur corps défendant pendant cette épidémie, à la hauteur de toutes ces personnes qui se seront révélées comme les plus essentielles à la Nation.
Cordialement,
Stéphanie MAYADE