Le Référendum d’Initiative Citoyenne (R.I.C) est devenu la principale revendication du mouvement des Gilets Jaunes. C’est le logiciel de convergence des multiples revendications de tout un peuple vêtu de jaune, contraint de battre le pavé chaque samedi pour se faire entendre. La France est en colère et continuera de l’être tant qu’elle ne sera pas écoutée.
Monsieur Le Président, malgré les chiffres bien en-dessous de la réalité publiés par les media, la mobilisation des Gilets Jaunes ne faiblit pas en dépit de ce froid hivernal. Elle bénéficie toujours d’un large soutien de la majorité de nos concitoyens. Ces derniers comprennent de moins en moins ce double jeu consistant à nous faire croire à une ouverture au dialogue par un débat qui s’annonce déjà complètement déconnecté des revendications des Gilets Jaunes et qui est très largement remis en cause dans sa capacité à être la solution viable pour une sortie de crise. Cette sortie de crise demande des mesures d’urgence or chaque jour ce mouvement, qui se veut pacifique, est réprimé avec une extrême violence lors des manifestations. Les violences ne peuvent plus être cachées au grand public grâce notamment aux réseaux sociaux alors que certains grands médias se font les porte-paroles d’une idéologie propre à quelques uns et stigmatisent le R.I.C en le plaçant dans l’opposé de sa raison d'être.
C’est pourquoi j’ai pris la décision de créer ce mouvement intermédiaire : les casquettes jaunes du R.I.C, mouvement indépendant, sans étiquette politique et dont le but ne vise qu’à ouvrir le débat et à faire de la pédagogie sur le terrain pour tenter de réconcilier les Gilets Jaunes et ceux qui y sont opposés : il s’agit de mieux diffuser l’information afin que chacun puisse se forger sa propre idée sur le sujet.
Sachez que je ne remets aucunement en cause la détermination des Gilets Jaunes à revendiquer des mesures d’urgence en faveur de leur pouvoir d’achat ainsi que toute autre revendication et acte qui leur sont propres.
Monsieur le Président, nous ne sommes pas en guerre et pourtant nous affichons un triste bilan : 13 morts et près de 3.000 blessés. C’est pourquoi, dans ce contexte d’urgence nationale, l’ensemble des signataires de cette pétition, dont je fais partie, demande votre intervention auprès de la direction d’une grande chaine de télévision publique afin que soit organisée une soirée spéciale pour un grand débat en direct et sans censure.
Lors de ce débat seraient conviés les instigateurs du R.I.C, notamment M. Etienne Chouard qui est, selon beaucoup d’entre nous, le plus apte et le plus éclairé sur le sujet, les porte-paroles des Gilets Jaunes et représentants des différents partis politiques qui se disent majoritairement ouverts au R.I.C. mais restent divisés quant à son application, et des membres de votre majorité. Pour organiser ce débat, il est impératif que nous citoyens puissions, par souci d’équité, garder la main sur l’organisation de ce grand débat dont le but est de tous nous éclairer sur la revendication principale qu’est le R.I.C en toutes matières : le RIC, faute d’une bonne compréhension, se trouve attaqué de toute part (par vous-même ainsi qu’une large partie de la majorité parlementaire) en avançant pour seul argument qu’il pourrait remettre en cause de la peine de mort, le mariage pour tous, le droit à l’avortement, démontrant bien la limite intellectuelle que certains apportent sur des sujets aussi sensibles dès lors que l’on s’obstine à critiquer la forme d’une action sans pouvoir en débattre sur le fond.
Il est fort dommage de constater que quelques-uns ne puissent croire en l’intelligence collective de millions de nos concitoyens. Néanmoins, si ce sont vos seules inquiétudes alors que beaucoup de nos concitoyens se meurent, nous pourrions inscrire dans la Constitution ces quelques mesures polémiques en nous engageant à ne pas en re-discuter sans l’avis favorable d’une majorité, dont le curseur serait placé très haut - par exemple à 80% - et surtout pas avant que l’on ait sorti notre pays du bourbier dans lequel il est enlisé depuis plusieurs années.
Monsieur Le Président, vous n’échapperez pas à cette volonté du peuple de vouloir réformer le modèle de démocratie dite représentative et qui ne représente que l’intérêt de quelques-uns : oui, les Français sont devenus populistes ; oui, les Français sont devenus des gaulois réfractaires ; oui, les Français sont devenus racistes et anti-racistes ; oui, les Français sont devenus anti-capitalistes ou des théoriciens de la coïncidence ; oui, les Français ne votent plus car ils sont de plus en plus nombreux à ne plus croire en cette pièce de théâtre funeste à laquelle ils assistent depuis trop longtemps.
Sachez, Monsieur Le Président, sachez que tout ces gens que l'on stigmatisent représentent la majorité absolue du peuple : ils sont cette France qui travaille, consomme, paie l’impôt et représente cette majorité qu’aucun parti politique n’a jamais été capable de rassembler faute de véritables dialogues et de vrais débats publics sur toutes les questions fondamentales qui animent les citoyens de notre pays.
Le R.I.C apportera la démocratie participative, c’est-à-dire la seule action concrète qui permettra que chaque citoyen soit reconnu et traité d’égal à égal, quelque soit son étiquette, sa couleur de peau, son âge, sa religion, son patrimoine financier.
Le R.I.C permettra que les citoyens soient véritablement égaux, car placer chaque citoyen au cœur de toutes les décisions qui le concernent permettra à chacun de débattre et de décider de ce qui est bon ou pas pour lui, qu’il s’agisse de la façon de se nourrir, de se soigner, des priorités écologiques ou encore de donner son avis sur les grandes décisions économiques et géopolitiques. L’Egalité fait partie de la devise de notre pays avec la Liberté et la Fraternité.
Monsieur Le Président, nous somme à un carrefour de notre existence ; nous ne passerons pas à coté de cette « chance » qui se présente à nous : la France se doit d'être la locomotive de l’Europe en ce qui concerne la démocratie participative. Ne passez surtout pas à coté de cette demande de débat, car le peuple risquerait de ne pas le comprendre.
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