Notre pays est malade de ses injustices sociales. Les Gilets Jaunes n’ont jamais cru que vous l’aviez compris et que vous seriez prêt à l’entendre à l’issue du Grand Débat National ; quant aux autres Français, ils étaient sceptiques pour une grande partie d’entre eux. C’est maintenant confirmé : votre lettre de cadrage du Grand Débat National exclut toute remise en question des avantages fiscaux accordés aux entreprises au détriment des ménages. Elle exclut aussi une fiscalité redistributive au détriment des ménages les plus fortunés, question qui n’avait aucune raison d’ailleurs de se limiter comme réponse au rétablissement de l’ISF à l’identique.
Vous proposez seulement de baisser les impôts en réduisant les dépenses publiques et en nous demandant quelles économies nous semblent prioritaires. Mais non, Monsieur le Président, nous n’acceptons pas tous le postulat que les dépenses publiques puissent être utilement baissées. L’Etat et les collectivités territoriales se serrent la ceinture de nombreuses années déjà ! Réduire de nouveau les dépenses publiques affaiblira encore davantage nos services publics. A terme, cette dégradation sera insupportable au point d’obliger à la privatisation des services publics. Les dépenses privées des citoyens seront alors bien plus élevées que les dépenses publiques, comme l’ont montré les précédentes privatisations en France et de nombreux exemples étrangers.
Le Grand Débat National reviendra donc à augmenter les privilèges de l’élite économique qui profitera de ces privatisations. Au lieu de revenir sur ces mêmes privilèges injustes réclamés par une majorité de Français !!!
Nous vous demandons donc par l’intermédiaire de cette pétition de revenir sur votre cadrage, et d’accepter le débat avant tout sur les avantages fiscaux accordés aux entreprises et aux ménages fortunés.
Cette pétition n’a pas vocation à véhiculer un discours hostile aux entreprises. Il n’est pas question de stigmatiser tous les chefs d’entreprises, surtout ceux de TPE et PME, qui pour la plupart d’entre eux travaillent beaucoup, et sous pression. Quelle que soit leur taille, les plus grandes entreprises ne méritent pas toutes d’être jugées de la même manière, car elles n’ont pas la même conception de leur responsabilité sociétale. Il s’agit seulement de dénoncer les comportements abusifs d’une partie de l’élite économique, ceux qu’on peut appeler les Grands Profiteurs du Système. Ceux-là profitent de la concurrence économique mondiale, des réformes menées pour soi-disant y adapter notre société, et de la faiblesse organisée des moyens de contrôle de l’Etat à l’égard de cette élite.
Alors, qui sont les Grands Profiteurs du Système ?
-Ceux qui touchent les dizaines de milliards d’euros annuelles de baisses de cotisations sociales et de niches fiscales accordées par les gouvernements successifs depuis près de 20 ans. Et qui s’en sont servis uniquement pour verser plus de dividendes aux actionnaires, plus de salaires aux cadres dirigeants, et ce, au détriment des autres salariés, des embauches et du développement de leur entreprise.
-Ceux qui pratiquent la fraude fiscale et l’optimisation fiscale abusive (plusieurs dizaines de milliards d’euros perdus chaque année également).
-Ceux qui ont délocalisé des entreprises, ou refusé de créer des emplois sur le sol français, uniquement parce qu’ils pouvaient faire plus de profits en produisant dans des pays avec des salariés moins bien payés, une monnaie plus faible, et des normes environnementales moins contraignantes.
-Ceux qui ont détruit ces emplois français et n’ont même pas, ou très peu, baissé le prix de leurs produits vendus aux consommateurs français.
-Ceux qui ont profité de la privatisation d’entreprises publiques pour réaliser des profits importants au détriment des usagers de leur service.
-Ceux qui ont profité de prêts des banques pour racheter à tour de bras des entreprises à l’étranger et réaliser des opérations spéculatives, par de l’argent accordé au détriment des entreprises de « l’économie réelle ».
-Ceux qui ont profité de l’affaiblissement du droit du travail et de ceux qui sont chargés de contrôler son respect sur le terrain (les inspecteurs du travail) : abus de contrats précaires, management brutal, non paiement d’heures supplémentaires et autres entorses au code du travail…
Cette longue énumération montre que si on veut bien se donner la peine de chercher, on peut trouver de l’argent à distribuer en France, à hauteur même de milliers d’euros pour chaque ménage. Il n’y a aucune nécessité à ce que l’Etat ne contrôle pas et ne conditionne pas l’argent qu’il distribue aux élites économiques au respect d’un certain civisme économique.
Cette pétition incite par ailleurs ses signataires à s’organiser pour déposer massivement ces revendications sur la plateforme numérique du Grand Débat National. Un vote électronique sur des propositions précises de réforme fiscale avec des argumentaires doit aussi être organisé.
Les Gilets Jaunes ont enfilé le vêtement dont le rôle est de signaler les situations d’urgence, en l’occurrence ici d’urgence sociale. Il s’agit maintenant de se diriger dans la bonne direction, grâce au mouvement GPS : contre les Grands Profiteurs du Système !
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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