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Pétition

GAZA : DIRE NON, ET VOTER EN CONSÉQUENCE

GAZA : DIRE NON, ET VOTER EN CONSÉQUENCE Pétition
19 signatures
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Auteur :
Auteur(s) :
Alexis Jordan
Destinataire(s) :
Parents, amis, lecteurs, citoyens
La pétition

POUR GAZA. DIRE NON, ET VOTER EN CONSÉQUENCE


 


Parent, ami, toi qui as un jour croisé ma route, ou qui poses simplement les yeux sur ces lignes, c'est à toi que je m'adresse.


Les atrocités commises par l'Israël dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre sont le pire crime de notre temps.


Aucune exaction ne saurait être justifiée par une autre, encore moins lorsque celle-là est dix, vingt fois, peut-être cinquante fois plus meurtrière que celle-ci.


Le Hamas a tué environ 800 civils et a capturé environ 240 otages le 7 octobre 2023. C’est un crime injustifiable, barbare, terroriste. Il n’en va pas de même concernant les attaques du Hamas contre les militaires israéliens survenues le même jour. L’occupé a le droit de se défendre de la puissance occupante, y compris par la force. Cependant le meurtre et l’enlèvement de civils par le Hamas, à plus forte raison d’enfants, est injustifiable et odieux, et ne peut que nous faire horreur.


Mais l’Israël a tué au bas mot 30 000 civils dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, sans compter les corps non identifiés sous les ruines et qui sont plusieurs milliers, et détient environ 5 000 palestiniens dont 1 000 sans jugement. Ce sont des otages aussi. Au nom de quoi pourrait-on alors nier qu’il s’agit également, et en gravité très supérieure par son ampleur, d’un crime injustifiable, barbare et terroriste ? Mais plus encore : il se double de la volonté, annoncée et mise en œuvre, de réduire la population de Gaza à l’exil ou au néant. C’est le crime des crimes qui se commet devant nos yeux.


Pour nous, qui avons la responsabilité d'élever les enfants de notre pays, pour nous qui nous sommes éveillés à la conscience politique après le génocide au Rwanda, ceci est le plus grave crime de notre temps.


 


ODERINT DUM METUANT


À des décennies de viol du droit et d'oppression qu'il n'est pas possible de faire débuter après 1967, l'Israël, ivre de vengeance collective et de son impunité passée, constatée, et future, espérée, aura donc ajouté un bain de sang d'une ampleur inouïe et à vrai dire inconcevable, tant elle annihile notre faculté de compréhension de la simple échelle de la souffrance humaine.


Bien sûr le premier coupable de ce carnage est Benyamin Netanyahu, cet homme maudit qui a précipité son pays dans l'abîme moral. Qui a depuis des années, sciemment promu le financement du Hamas, cela est enregistré sur film, afin d’éviter tout règlement politique conduisant à l’établissement d’un état palestinien. Qui est prêt à tout, y compris à provoquer activement la guerre avec l’Iran pour rester au pouvoir. Et qui a désormais le sang de dizaines de milliers de civils sur les mains. Dans un monde juste, ce monstre serait déjà enfermé dans un cachot à La Haye.


Cependant il n'est pas seul. En réalité, les masques sont tombés, car ce déchainement de violence est l'aboutissement d'un processus à l'œuvre depuis longtemps et de moins en moins dissimulé. La société israélienne a fini par basculer dans le fanatisme.


Car comment appeler autrement une société dans laquelle l'écrasante majorité de la population estime que l'emploi de la force par l'armée israélienne contre la population civile de la bande de Gaza est insuffisant ? Une société dans laquelle les plus hauts responsables civils et militaires appellent au châtiment collectif sans retenue contre des animaux humains ? Citent solennellement des textes religieux justifiant de s'en prendre aux hommes, femmes et enfants ? Et annoncent ouvertement que les règles d'engagement sont désormais libres de toute limite ?


Comment qualifier autrement une société pour laquelle affamer une population civile, déjà enfermée et bombardée, est non seulement une politique d'État mais aussi une activité à pratiquer en famille, le week-end, en allant bloquer les camions d'aide alimentaire ?


Les voix de la raison et de la justice en Israël, les Gideon Levy, les Ilan Pappé, les Yuval Harari, les Michael Sfard, sont trop seules, et leur cri ne parvient qu'étouffé jusqu'à nous.


Dans cette débauche d'immoralité, l'Israël en a rajouté même dans l'horreur en assassinant spécifiquement des centaines de journalistes, de médecins, de travailleurs humanitaires. Quasiment tous ceux qui pouvaient parler, témoigner, alléger les souffrances des Palestiniens ont été chassés ou tués. Israël est désormais ce pays dont l'armée, la plus morale du monde entendait-on encore il y a peu, vise les enfants à la tête. Cela est documenté, comme lors du massacre de la farine.


La devise de ce pays semblerait être désormais oderint dum metuant, et cet avertissement s'adresse autant au monde entier qu'aux Palestiniens : qu'ils nous haïssent pourvu qu'ils nous craignent. Les masques sont tombés car l'Israël met désormais en œuvre le projet qu'il assume ouvertement depuis le 7 octobre, c'est-à-dire le déplacement forcé de toute la population gazaouie, ce qu'elle a le suprême cynisme d'appeler émigration volontaire, par l'élimination de toute possibilité de vie normale dans la bande de Gaza, par la destruction physique, la privation de soins, ou la famine.


 


LE MENSONGE ÉRIGÉ EN ART DE VIVRE


Ceci est le résultat de décennies d'impunité. Mais c'est aussi le résultat de la culture du mensonge développée par les autorités israéliennes depuis bien longtemps. Dans les années 2000 déjà, je l'ai constaté de mes yeux, le ministère de la défense israélien avait publié une version truquée du texte français de la résolution 242 du Conseil de sécurité des nations unies, afin de remplacer la mention de "Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés" par "Retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés".


Cela ne s'est jamais manifesté aussi clairement que depuis le 7 octobre. Car dès le lendemain de l'attaque du Hamas sont apparus les récits d'horreur suivants : quarante bébés décapités, ou bien suspendus à des cordes à linge ; un bébé au four ; une femme enceinte éventrée ; d'autres femmes tuées, leurs seins tranchés et utilisés comme ballon de jeu.


Ces récits d'horreur étaient tous faux. La quasi-gémellité de certains d'entre eux avec l'histoire des bébés en couveuse lors de la première invasion de l'Irak suffisait à alerter n'importe qui quant à leur véracité. Mais qui ne connaît pas l'Histoire est condamné à la revivre.


Ces récits ne sont pas le fait, seulement, d'individus illuminés et prêts à abandonner tout scrupule pour favoriser la sympathie avec l'Israël. Netanyahu a été filmé parlant au téléphone avec Biden peu après le 7 octobre, lui disant que des bébés avaient été décapités. Le même Biden a ensuite lui-même proféré ce mensonge et l'a poussé jusqu'à dire avoir vu des preuves, ce qui a dû être démenti par ses services. Le mal, bien sûr, était fait.


Les accusations de violences sexuelles contre les femmes israéliennes ont été utilisées aux mêmes fins et avec les mêmes méthodes. La systématicité des viols des femmes n'est simplement pas établie, c'est même un euphémisme de le dire. Au jour où ces lignes sont écrites, le 24 avril 2024, une femme otage a déclaré avoir été victime d'agression sexuelle, et la nature de cette agression est inconnue. C'est une femme de trop. Mais le courage de la vérité impose de dire qu'une politique du Hamas de terreur par le viol n'est pas établie, et le rapport de l'ONU (rapport Patten) sur ce sujet n'avance aucune preuve du contraire. Cependant ceci a été présenté par l'Israël comme établi dès les premiers jours ayant suivi le 7 octobre, sur la base de récits tout aussi discrédités que ceux cités plus haut.


Enfin, l'UNRWA. L'UNRWA, l'agence des nations unies pour les réfugiés palestiniens, est une particularité puisque tous les autres réfugiés dans le monde relèvent dans le système des nations unies d'une seule agence, le HCR. Le gouvernement israélien cherche depuis longtemps à se débarrasser de l'UNRWA, ne supportant pas que cet organisme, par son existence, par son nom même, perpétue la mémoire de ce qui constitue le point de départ du conflit moderne israélo-palestinien : le déplacement forcé de 750 000 à 800 000 civils suite à la guerre de 1948 gagnée par l'Israël, et surtout leur droit au retour, établi dans la résolution 242. C'est la Nakba, la catastrophe.


Il a donc trouvé le moyen de se débarrasser de cet encombrant chien de garde en l'accusant d'avoir la rage : avoir participé à l'attaque du 7 octobre, par une douzaine de ses employés. Sans en donner aucune preuve, naturellement. Cette attaque particulièrement ignoble de la part de l'Israël, contre le premier acteur du secours humanitaire dans la bande de Gaza, au moment même où cet État organise délibérément la famine dans ce territoire, a porté ses fruits puisque plusieurs des plus importants contributeurs, à commencer par les États-Unis et le Royaume-Uni, ont suspendu leurs financements, et la France elle-même a adopté une position très ambigüe. L’Espagne a sauvé l’honneur de l’Europe en triplant sa contribution. In fine, la récente publication du rapport Colonna permet de constater ce que l’on savait déjà : tout ceci n’était qu’un tissu de mensonges.


La longue liste des mensonges de l'Israël concerne tout autant les actions de son armée depuis le 7 octobre. On en prendra ici trois exemples : le massacre de la farine ; l’assassinat de sept travailleurs humanitaires de World central Kitchen ; et l'assassinat de l'enfant Hind Rajab et de sa famille.


Le 29 février 2024, 118 civils palestiniens ont été tués lors d'une distribution de farine à l'ouest de gaza. L'armée israélienne a déclaré qu'ils étaient morts écrasés par une bousculade. Les autopsies sont arrivées : ils sont tous morts tués par balle.


Lorsque l’Israël a tué 7 travailleurs humanitaires occidentaux de l’association World Central Kitchen le 2 avril, l’élément de langage de l’armée israélienne proféré à satiété a été que cette frappe était un accident. Or ces travailleurs humanitaires ont été tués dans trois frappes distinctes, sur une distance de 1,5 kilomètre, dans trois véhicules distincts portant des éléments visuels d’indentification et sur un itinéraire communiqué aux autorités israéliennes et validé par celles-ci, comme dans le cas de l’enfant Hind Rajab. Il est impossible de soutenir qu’il s’agissait d’un accident.


Hind Rajab, une enfant palestinienne de six ans, se trouvait avec six membres de sa famille dans un véhicule le 29 janvier 2024. Ils fuyaient les bombardements israéliens. Des tirs ont d’abord tué tous les occupants à l’exception de Hind et sa cousine de quinze ans. Celle-ci a appelé le croissant rouge palestinien et a été tuée par des tirs alors qu'elle était au téléphone. Hind a alors à son tour appelé le croissant rouge pour dire qu'elle avait peur du noir, et qu'elle voyait un char s’approcher.


Son corps a été retrouvé douze jours plus tard, avec les autres cadavres.


Une ambulance du croissant rouge, envoyée pour la secourir, et dont le trajet avait été déclaré aux autorités d’occupation israéliennes et approuvé par celles-ci, a également été ciblée et deux ambulanciers qui s'y trouvaient, tués.


L'armée israélienne a déclaré ne pas avoir été présente sur les lieux.


Mais le pire de tous les mensonges que commet l’Israël, c’est celui qu’il profère envers son propre peuple : le meurtre d’Israéliens par l’armée israélienne. On savait que l’Israël tire sur ses propres otages et les tue. On sait désormais aussi que l’Israël a réactivé la directive Hannibal le 7 octobre à 12h. C’est-à-dire l’ordre de tuer les militaires et civils israéliens captifs plutôt que de payer le prix politique de leur libération négociée. Au moins 39 civils israéliens (12 dans le village de Be’eri par un tir de char ; 27 dans des voitures détruites par les hélicoptères à proximité de la frontière avec la bande de Gaza) sont morts dans ces conditions, tués par leur propre armée.


C’est ainsi que, en sus de répandre la mort et la destruction avec une cruauté extrême, l’Israël a fait de la propagande, de la calomnie, de la dénégation devant l’évidence, de l’obscurcissement volontaire de la réalité et de l’obstruction à l’émergence de la vérité, en un mot du mensonge, la matrice de son comportement dans ce conflit.


Il est plus que temps de le dénoncer, de mettre fin à l’impunité de l’Israël et de traiter cet État comme il le mérite par son comportement : comme un État paria à reléguer au ban des nations, aussi longtemps qu’il poursuivra son sinistre œuvre d’occupation, d’oppression, et désormais de massacre des Palestiniens. Cela implique de rompre les relations diplomatiques et tout commerce avec cet État, sans même parler du commerce d’armes avec celui-ci qui doit être impérieusement éliminé et sanctionné.


 


LE DÉSHONNEUR DES NATIONS


On entend parfois la phrase suivante, parmi les commentaires sur le carnage en cours : l’Occident a perdu sa supériorité morale. Ceci est dit parfois dans une authentique lamentation ou indignation. Mais cela peut être aussi le langage d’analystes politiques déplorant, froidement et de façon égoïste, les conséquences néfastes pour les pays occidentaux du conflit en cours. Il est bien clair que l’assaut israélien sur Gaza a mis en lumière l’insupportable inégalité de traitement dont pâtissent les Palestiniens, en particulier en comparaison du traitement réservé à l’agression russe en Ukraine.


Il existe un mot plus simple et plus clair pour décrire le comportement de nos nations face au massacre en cours à Gaza : le déshonneur.


Les États-Unis se déshonorent au plus haut point en armant la main du criminel, mais est-ce vraiment une surprise venant d’un pays qui déstabilise le monde depuis soixante-dix ans en étant à l’origine de la plupart des conflits armés dans le monde ?


En Europe, l’Allemagne s’est particulièrement déshonorée en étant le deuxième fournisseur d’armes à l’Israël et en interdisant, en bannissant véritablement, toute parole critique des crimes israéliens, comme celle de Yanis Varoufakis. L’Allemagne, qui tire une leçon exactement contraire à ce qu’elle devrait de son histoire, en vient à arrêter ses citoyens juifs qui s’opposent à sa politique de soutien diplomatique et par les armes à l’Israël. C’est un désastre moral pour ce pays.


Et la France aussi s’est déshonorée, non entièrement et on y reviendra, mais largement, ou plus exactement certains de ses dirigeants politiques membres du parti au pouvoir l’ont déshonorée. En premier lieu, Emmanuel Macron, en déclarant que Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif, alors que Jérusalem-est est occupée illégalement, en amalgamant antisionisme et antisémitisme, alors que c’est le travestissement du droit des juifs à vivre en sécurité en droit de l’État israélien à commettre des crimes qui est le ferment moderne de l’antisémitisme, et bien sûr en donnant du « cher Bibi » à l’ogre, porte une lourde responsabilité.


Mais dans la période récente depuis le 7 octobre, ce sont Elisabeth Borne et Yaël Braun-Pivet qui se sont particulièrement déshonorées en professant le soutien absolu à l’Israël, alors que celui-ci avait déjà entrepris de commettre les meurtres de masse encore en cours à Gaza, et dans le cas de Braun-Pivet, en allant jusqu’à s’afficher aux côtés de l’ogre.


La France s’est bien sûr déshonorée en interdisant des manifestations de soutien à la Palestine, y compris immédiatement après le 7 octobre, tant il était clair que le bain de sang palestinien serait la première réponse de l’Israël aux crimes du Hamas.


La France s’est déshonorée en prenant ses distances vis-à-vis de l’UNRWA suite à la campagne de dénigrement calomnieux contre elle entreprise par l’Israël. Nous, citoyens, devons pallier la faillite de nos gouvernants et apporter nos dons à l’UNRWA.


La France s’est déshonorée en réfutant par avance que l’Israël puisse s’être rendu coupable de violations de la Convention des nations unies contre le génocide, arguant que « les mots ont un sens ». La cour de justice internationale a depuis jugé que de telles violations étaient plausibles et rendra un jugement définitif dans le futur. Depuis ce jugement, l’Israël a accentué son œuvre de destruction dans la bande de Gaza. Voilà qui devrait inciter Stéphane Séjourné à réfléchir effectivement au sens des mots.


Le summum de l’abjection a été atteint par Meyer Habib, cet homme député de la majorité présidentielle, et qui en Israël aurait sa place à la droite de Netanyahu, cet homme qui exhibe sur les plateaux de télévision des cartes du grand Israël d’où disparaît toute référence à la Palestine, à Gaza, à la Cisjordanie, à l’occupation illégale, et qui à l’évocation du massacre de civils en cours, a déclaré en plein hémicycle : « et ce n’est pas fini ». Pourquoi n’est-il pas, cet homme, convoqué, et poursuivi pour apologie du terrorisme, alors que ce motif infâmant est utilisé pour faire taire, en France, les voix condamnant trop ouvertement la politique criminelle israélienne ? Le parti présidentiel a blanchi cet authentique appel au meurtre de civils. Un déshonneur de plus.


La seule lueur, dans cette obscurité, est venue du vote par la France à l’ONU en faveur de la reconnaissance du statut d’État membre de la Palestine. Encore faut-il garder à l’esprit que ce vote est vraisemblablement dû davantage à la ligne du Quai d’Orsay, c’est-à-dire à l’État profond qu’exècre Emmanuel Macron, qu’à la volonté des dirigeants politiques du parti présidentiel. Au demeurant, la justice serait que la France reconnaisse l’Etat de Palestine unilatéralement, et prenne la tête en Europe et l’entraîne dans ce mouvement de reconnaissance.


Force est de constater que nous vivons dans un monde fou, dans lequel on peut taxer d’antisémitisme des humanistes tels Jeremy Corbyn, Roger Waters ou Francesca Albanese, sans craindre l’opprobre ni le ridicule. Il est de plus en plus évident qu’être traité d’antisémite par des promoteurs et thuriféraires de l’oppression, et maintenant du massacre, d’autres êtres humains est désormais un insigne d’honneur à porter avec fierté.


Le même mécanisme ignominieux est désormais à l’œuvre en France. Ce processus d’intimidation, qui n’était dans les premiers temps après le 7 octobre utilisé pour réduire au silence que des gêneurs certes médiatiques mais peu établis politiquement, comme Émilie Gomis ou Karim Benzema, est désormais utilisé à des fins d’authentique intimidation politique. En France.


Certaines voix heureusement, mais si rares hélas, ont porté un discours juste. Particulièrement Dominique de Villepin ou Jean-Louis Bourlanges, qui a eu la meilleure formule au sujet du 7 octobre, reprenant l’archevêque d’Alger : « les violences barbares du Hamas étaient sans excuse, mais pas sans cause ». Cette cause première, évidemment, c’est le désespoir d’une population sans avenir qui subit le joug et l’oppression de son occupant.


Tout État a le droit de se défendre. Aucun État n’a le droit de massacrer une population civile sous couvert de défense. Quiconque a, depuis le 7 octobre, prononcé les mots « soutien inconditionnel » ou a approuvé les interdictions de manifestations de défense du peuple palestinien porte une responsabilité morale dans le carnage en cours.


 


DES MÉDIAS POUR DRESSER LE PUBLIC


Dans la faillite morale qui s’abat sur les sociétés occidentales face aux atrocités commises par l’Israël, il convient de dire un mot particulier de la faillite des médias français, le même enseignement pouvant être tiré à l’échelle des médias occidentaux.


Il faut passer rapidement sur le cas des agents relayant les purs mensonges israéliens évoqués plus haut, comme les bébés décapités, ou encore de certaines figures médiatiques pratiquant un véritable service après-vente de crimes de guerre, selon l’expression de Pascal Boniface, qu’ils soient stipendiés par leurs maîtres, comme Laurence Ferrari, ou maîtres eux-mêmes de leurs moyens de propagande, comme Bernard-Henri Lévy.


Ce qui est vraiment inquiétant, c’est qu’il soit impossible de s’informer correctement en France sur les événements en cours à Gaza et leurs conséquences, et la prolifération sans contradiction d’éléments de propagande israélienne dans les organes de presse français.


Par exemple, « l’Israël est la seule démocratie de la région ». D’abord, on peut fort bien contester que l’Israël soit pleinement une démocratie, sans même qu’il soit besoin d’évoquer de la récente dérive ethno-nationaliste et autoritaire du gouvernement israélien depuis 2018. Car la démocratie, ce n’est pas uniquement l’existence d’élections et d’une presse libres. C’est avant tout des valeurs. Lorsqu’une démocratie est confrontée au terrorisme, elle répond par le droit et la justice, pas par la vengeance collective sur des civils. L’armée d’un pays démocratique exécute-t-elle ses propres citoyens ?


Mais surtout, même si l’on voulait même accorder la qualité de démocratie à l’Israël, ce serait là une circonstance aggravante, non pas atténuante de ses exactions ! Car être une démocratie ne donne pas des droits supplémentaires, mais des devoirs, à commencer par celui de respecter la vie humaine, le droit international et le droit humanitaire. En quoi être l’armée d’un pays démocratique donnerait-il le droit d’occuper illégalement un territoire et de massacrer sa population civile ? C’est évidemment une totale contradiction dans les termes.


Par exemple aussi, « la bande de Gaza n’est plus un territoire occupé depuis le retrait israélien en 2005 ». Pourtant, ce territoire est depuis lors soumis à un triple blocus aérien, terrestre et maritime par l’Israël. Ceci est constitutif d’un acte d’occupation belligérante aux termes du droit international. Et pour qui l’aurait oublié, l’Israël fait respecter ce blocus dans le sang, comme lorsqu’elle a assassiné neuf passagers des vaisseaux de la flottille pour Gaza en mai 2010.


Par exemple encore, « l’Israël se bat pour sa survie ». Cette contre-vérité est sans toute la plus grotesque de toutes. L’Israël est la superpuissance militaire de sa région. Elle est dotée de l’arme nucléaire et bénéficie d’une supériorité écrasante dans l’armement conventionnel. Aucun des groupes et puissances hostiles à ce pays n’a le moyen de menacer son existence.


Un autre des exemples les plus frappants de cette faillite a été la couverture médiatique accordée à la plainte de l’Afrique du Sud contre l’Israël pour violation de la convention contre le génocide. Il était tout simplement impossible aux francophones de s’informer sérieusement de la teneur de la plainte, c’est-à-dire des éléments méticuleusement avancés à l’appui de celle-ci, des débats devant la Cour, et de l’évolution de la procédure.


Plus grave encore, la description du jugement a fait l’objet d’évidentes manipulations de langage dans certains médias français en principe objectifs et qui se veulent de référence. Par exemple, lorsque que le jugement de la Cour de justice internationale a été prononcé, le 26 janvier, il a d’abord été correctement rapporté par France info que « la Cour juge plausibles des violations de la Convention, et ordonne à l’Israël de prendre des mesures afin d’empêcher tout risque de violation de la Convention ». C’est le terme technique correct, la Cour émet des ordres aux Etats membres de la Convention de prendre des mesures.


Au fur et à mesure que les minutes passaient, l’information rapportée est devenue « la Cour demande à l’Israël de prendre des mesures », puis finalement, de façon sidérante, « appelle Israël à prendre des mesures » et le texte a été changé concomitamment sur la page internet.


Qui peut croire que ce type de pratiques reflète l’objectivité d’un média et de ses journalistes à la recherche des meilleurs termes dans leur mission d’informer le public ? La manipulation, et la pression visant à orienter l’information dans le sens voulu, et en réalité à la transformer jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’information que le nom, est évidente.


La triste réalité est que dans la couverture du conflit israélo-palestinien et singulièrement depuis le 7 octobre, le rôle des médias, à tout le moins les médias de masse, n’est plus d’informer, mais de dresser le public. De le dresser à penser comme il faut. Celui-ci n’est pas toujours dupe. La nouvelle défiance du public vis-à-vis de « l’information » dans le système médiatique actuel est un sujet plus vaste que le 7 octobre, le massacre à Gaza ou le conflit israélo-palestinien. Mais cette défiance trouve hélas dans ce contexte une justification évidente.


 


L’ESPOIR ET LE VOTE


Dans les discours que l’on entend en France autour de ce conflit, un de ces éléments de langage est particulièrement sidérant. Celui consistant à dire que « personne ne veut des gazaouis ».


Hormis l’évidente obscénité qu’il y a à se référer à d’autres êtres humains comme s’ils étaient des choses, cette assertion se fonde sur l’idée qu’il serait de la responsabilité des pays arabes de prendre avec eux la population de la bande de Gaza et de la parquer quelque part, avec les autres arabes. C’est l’équivalent oral de la carte de propagande du grand Israël. C’est le langage de l’extrémisme.


Les gazaouis n’ont pas besoin que quelqu’un veuille d’eux. Les gazaouis avaient des maisons, avant que les bombardements israéliens ne les jettent quasiment tous dans des camps de réfugiés.


Voici ce dont ils ont besoin : ne pas vivre sous un blocus, ni sous les bombes, la fin de l’occupation et de la colonisation, un État, et que l’on fasse respecter leur droit inaliénable de vivre en paix. La liberté et la justice, simplement.


Cela, les peuples du monde le savent, ils le ressentent au plus profond d’eux, en particulier lorsqu’ eux-mêmes ont été opprimés. Et le monde verra bientôt le dégoût et l’horreur qu’inspirent aux peuples les actes de l’Israël. Nous serons en France, aux premières loges pour le constater, cet été, dans le rendez-vous des nations du monde qui se tiendra sur notre sol.


Dans ce désastre, il faut néanmoins garder l’espoir et confiance dans l’avenir, car l’Histoire nous l’enseigne. Le jour viendra de la réconciliation, puis de l’amitié israélo-palestinienne. Le jour viendra aussi où l’Israël demandera pardon pour l’injustice infligée aux palestiniens. Alors la France, et tant d’autres, devront demander pardon aussi. Et ce jour-là et nos enfants nous demanderont ce que nous avions dit, et fait pour combattre cette injustice et empêcher le massacre des innocents.


Mais ce jour n’est pas venu et aujourd’hui, tout homme, toute femme honnête doit apporter sa pierre à l’édifice. Cela dépasse le politique. C’est même davantage encore qu’une question de valeurs. C’est une question de solidarité humaine que le sang des misérables cesse d’huiler les rouages de la machine de guerre de leurs tyrans.


Voilà pourquoi, lors des élections européennes du 9 juin, je voterai pour celles et ceux qui dénonceront le plus fortement cette injustice, et je t’adjure, ami, parent, lecteur, d’en faire de même, si telle n’était pas déjà ton intention.


 


Alexis Jordan

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1 commentaires
Polis - Le 03/05/2024 à 14:54:03
, je voterai pour celles et ceux qui dénonceront le plus fortement cette injustice!!!!! JE VOTE RN La terre promise : la terre de Canaan que Dieu avait promise au peuple hébreu ; je te promets!!
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