L’Espace lumière : Les habitants veulent décider de l’avenir de leurs montagnes !
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Collectif de citoyens et citoyennes pour l'avenir de nos montagnes
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Sophie Vaginay, Eliane Bareille, Renaud Muselier
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L’espace lumière : La foux-Praloup. Les habitants veulent décider de l’avenir de leurs montagnes !
Le projet de l'« Espace lumière » engage nos vallées sur le long terme dans un modèle « tout ski » inadapté aux enjeux futurs. Le montant des investissements requis aura des conséquences à long terme sur la fiscalité locale et sur notre capacité à changer de modèle pour surmonter les défis à venir. Depuis quelques jours, nous, citoyens et citoyennes de l’Ubaye, nous retrouvons au milieu d’un conflit dont aucune des parties ne nous représente ni ne représente les intérêts à long terme du territoire sur lequel nous habitons.
Une guerre fratricide loin des intérêts du territoire
Le 27 septembre dernier, Monsieur Muselier, président du Conseil Régional qui brigue une candidature pour les Alpes du Sud aux Jeux Olympiques d’hiver 2030, a demandé la démission de Madame Vaginayde ses responsabilités deconseillère régionale. En tant que Présidente de la CCVUSP, Mme Vaginay s’oppose au projet de fusion du Syndicat Mixte du Val d’Allos et du Syndicat Mixte d’Aménagement de Pra Loup. Cette fusion doit conduire à la création d’une nouvelle liaison entre les deux domaines skiables, essentiel à la candidature aux J.O., dont la facture s’élèverait à 43 millions d’euros, dont 5 millions pour la seule CCVUSP.
Profitant de cette situation, trois quarts des maires de la valléede l'Ubaye, signataires d’une lettre remerciant Monsieur Muselier et Madame Bareille, présidente du Conseil Départemental, ont demandé le 29 septembre la démission de Madame Vaginay. Pour ces derniers, le blocage de ce projet « ambitieux et d’avenir » aurait « plongé la vallée de l’Ubaye dans un chaos ». Toujours selon ces derniers, ce projet permettrait « de répondre aux nouveaux enjeux qui sont devant nous en pérennisant l’économie de montagne » et son blocage serait une négation des choix démocratiques exprimés par les élus lors d’un précédent conseil communautaire.
Vieilles recettes pour nouveaux enjeux ?
Il nous semble cruellement manquer une voix dans ce conflit. Tandis que l’une des parties s’inquiète uniquement de l’équilibre budgétaire du projet sans remettre en cause son fondement, promouvant par ailleurs des projets analogues dans la vallée. Les autres mises sur des intérêts personnels et privés sans prendre en compte les véritables défis auxquels nous allons devoir faire face dans les années à venir. Ce qui est au cœur de l’avenir, ce ne sont ni l’organisation des J.O. dans les Alpes du Sud, ni l’équilibre budgétaire d’un projet d’un autre âge, ce sont les transitions environnementales, sociales et économiques nécessaires à l’adoption d’un modèle de développement plus durable et résilient.
Nous sommes nombreux, en Ubaye, à penser que les vieilles recettes ne fonctionnent pas pour faire face à l’avenir. La création d’immensesdomainesskiables, promuedepuis les plans neiges des années 1960, est une impasse dans laquelle nous devons absolument éviter de nous engouffrer. Les investissements nécessaires à ce type de projet ne feront que condamner nos capacités d’adaptation aux changements globaux de demain. Nous ne nous reconnaissons pas dans les positions défendues publiquement ces derniers jours par nos élus et les appelons à prendre conscience des réalités futures.
Aucune des parties dans ce conflit ne mentionne les enjeux du changement climatique et la situation plus qu’incertaine du niveau d’enneigement dans les Alpes du Sud.
Aucune ne mentionne les enjeux énergétiques et les ressources en eau mobilisées pour assurer l’enneigement dans les années à venir.
Aucunene mentionne les déficits publics liésauxinvestissements et à la gestion courante de structures inadaptées aux enjeux futurset qui se répercuteront sur les habitants de ces territoires.
Aucune ne mentionne les déficits publics associés à l’organisation d’évènements comme les Jeux Olympiquesqui se solderont, comme d'autres Jeux par le passé, par une augmentation des impôts locaux.
Aucune ne souligne ladépendance au tourismedans nos montagnes, l’absence de résilience d’un tel système et la nécessité de faire évoluer les modèles de développement des territoires valléens.
Aucunene mentionne les projets alternatifs qui pourraient se multiplier et prospérer grâce à ces investissements.
Aucune ne mentionne les dégâts occasionnés sur le paysage, la faune et la flore par l’agrandissement des domaines skiables.
Aucunenementionne une quelconque étude sur la viabilité économique d'un tel projet,sur les retombées économiques réelles pour le territoire ou encore sur la quantité et la qualité des emplois créés.
Il faudrait pourtant investir sans sourciller des millions d'euros dans ce « projet d'avenir ». Un moratoire pour le projet : Les habitants de ces vallées veulent décider de l'avenir de leurs montagnes !
Si nos élus sont aussi attachés aux valeurs de la démocratie qu’ils le revendiquent, pourquoi ne pas organiser une consultation publique avec les habitants des vallées concernées sur le sujet ? La démocratie ne se réduit pas aux élections municipales qui ont lieu tous les six ans mais requiert, pour la faire vivre, des échanges réguliers avec, en premier lieu, les populations concernées.En considérant l’importance de l’investissement requis par le projet de liaison entre les deux stations, nous, citoyens et citoyennes de la vallée de l’Ubaye, souhaitons avoir voix au chapitre. Nous ne sommes pas le terrain de jeux de quelques notables qui souhaitent couper des rubans et venir se divertir dansnos vallées. Nous demandons un moratoire sur le projet de l'Espace lumière, le temps d'avoir un véritable débat sur l'avenir de nos montagnes en présence de leurs habitants et habitantes.
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Pour un peu de démocratie et de dialogue dans notre principauté Ubayenne. Une élection n'est pas un blanc-seing. Les jeux olympiques doivent rester un jeu. N'en déplaise à Pierre de Coubertin, il n'est pas essentiel de participer.
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Francis - Le 03/10/2023 à 11:46:19
Il est grand temps que les élues et élus se mettent autour d'une table non pas pour festoyer mais pour débattre avec les populations........
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